vendredi 18 avril 2008

pourquoi un père ? LE Père ? textes du jour

Samedi 18 Avril 2008

Prier… [1] entrer en prière, changer de lieu, devenir tout entier à Dieu. Je suis un chercheur et j’écoute, je me présente et me tiens au seuil, le publicain au Temple, ne levant pas les yeux… Montre-nous le Père. Mystérieuse mise en scène de Dieu, inauguration d’une généalogie, modèle affectif. Le christianisme épouse le judaïsme, un Dieu Père selon les psaumes et les prophètes – acceptable pour l’Islam – mais y ajoute le stupéfiant qui a pourtant toute sa logique : un Fils, puisqu’il y a un Père, c’aurait pu être nous, collectivement, mais ce ne l’est que par adoption, au titre de notre fraternité avec Celui qui a pris notre condition humaine, et comble ce fils engendré non pas créé et de même nature que le Père, a une mère absolument humaine. C’est-à-dire que l’on est entré dans ce qu’il y a – apparemment, selon nos habitudes d’apparence – de plus aisé à voir et à concevoir. Or, que s’agit-il de voir ? Celui qui m’a vu a vu le Père. Qui s’agit-il de voir. Philippe, rôle important pour la multiplication des pays, pose la question décisive, à laquelle – voyant – Thomas donnera, après la Résurrection, la réponse. Dès maintenant, vous le connaissez et vous l’avez vu. Du très simple, à notre portée d’expérience native et selon la vie quotidienne, nous sommes amenés à l’immense et au décisif. Je suis dans le Père et le Père est en moi. Thérèse de Lisieux, dans une intuition prodigieuse, dont je ne sais s’il y a beaucoup de précédents écrits, voit bien qu’il n’y a pas de sexe en Dieu, ou plutôt qu’il y a tous les sexes, comme il y a tous les âges et toutes les conditions et natures, ce qu’elle s’applique aussitôt (c’est d’ailleurs par cela qu’elle avait eu son intuition) en revendiquant des « ministères » que l’Eglise, à courte vue, sur le plan au moins de l’expression, réserve aux hommes : le sacerdoce. Non pas universel, mais personnel. Paul et Barnabé prennent les « choses » de la révélation par leur début le plus historique et factuel, et s’établissent en préambule sur la foi de leurs auditeurs et sur les écrits cette foi. C’est le début qui est dérangeant et renversant. Comme Jésus que ses compatriotes voulaient précipiter dans le vide à la suite de son prêche de la synagogue à Nazareth, les deux apôtres manquent être lapidés. Pour Paul, c’est presque un rite tant il l’a risqué. Retour à l’expérience personnelle : les disciples étaient pleins de joie dans l’Esprit Saint. – Les textes qui enseignent : ceux d’aujourd’hui, et d’autres qui font contempler. La contemplation est donnée part l’évangile, elle s’adresse à un de nos sens, quoiqu’il s’agisse de voir, dans le dialogue entre Philippe et son maître. Nous sommes invités à entendre. S’asseoir, attendre, ré-écoûter ce qui fut parlé il y a deux mille ans, c’est pour moi actuel, que ce le soit pour tous autour de moi et tous que je porte en moi, et qui me portent en eux.
Je reviens sur ces textes. La physique moderne est un des chemins pour la compréhension, la révélation de l’univers, et nous cheminons, et nous apprenons, à la suite de quelques pionniers de notre sang et de notre époque, et ainsi de suite, sans doute jamais atteindre la totalité. L’amour, tant d’âme que de chair, nous donne parfois la sensation vêcu d’être à deux (qui est toujours ouvert à trois) le cosmos entier en toutes dimensions réunies, temps et espace entre autres. Mais la prière, la vie spirituelle, d’un coup nous envoie et nous tient dans la réalité-même. Et ces trois chemins, dont le dernier – seul – est presque parfait, nous donne l’univers et Dieu qui nous respire et que nous inspirons. Personne à la portée de notre affectivité et pourtant plus que l’univers, puisque l’univers est en Lui. Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! L’autre, chemin d’un Autre et du monde.

[1] - Actes XIII 44 à 52 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Jean XIV 7 à 14

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