dimanche 8 juin 2008

notre amour fugitif - textes du jour

Dimanche 8 Juin 2008



Prier dans l’action de grâce et la communion. Les trois proches et aimés, d’une manière particulière, ensemble, ma chère femme et moi… qui sur leur lit d’hôpital ou dans l’agonie commencée de l’un, spirituellement, avec son épouse sur le lit d’hôpital qui sera celui de sa mort, ce frère spirituel et ses inquiétudes, et notre inquiétude, ce personnage décisif de Mai 1968 qui m’honore, d’un coup, au premier accueil, de sa confiance et qui accepte mon affection, et me fait le cadeau décisif de considérer ce que j’ai écrit sur cette époque… sur ceux ainsi dont la vie m’est donnée à voir et que nous pouvons accompagner… sur le monde qui nous est contemporain… la prière de louange qui est la plus efficace, la prière de supplication de qui donne toute son indigence, la prière… espérant contre toute espérance, cette vraie rencontre de l’homme et Dieu, Dieu nous prodiguant son attractivité totale et mystérieuse, et nous répondant par ce qu’Il nous donne : espérance et foi, donc liberté d’aller à Lui. Il ne tomba pas dans le doute et l’incrédulité : il trouva sa force dans la foi et rendit gloire à Dieu – l’assertion d’expérience de mon frère spirituel : puissance, « efficace » (lui-même est si simple qu’il est concret au possible, que le spirituel est concret quand il en témoigne, tout en se gardant de rien décrire car du surnaturel on ne sait seulement que c’est surnaturel, les pas de Dieu et ceux du démon, au-dessus de nos têtes et dans nos cœurs obscurcis) – car il était pleinement convaincu que Dieu a la puissance d’accomplir ce qu’il a promis. La grâce insigne dont Abraham bénéficia fut que Dieu lui parla et lui promit explicitement… tout. Notre histoire entière, à commencer par la sienne. Trop vieux pour avoir des enfants… l’homme se leva et le suivit. L’appel du Christ, les paroles de Dieu à Abraham : nous sortons subitement de nous-mêmes, de toutes nos équations de vie, de nos contraintes et, ce qui est tout autant des astreintes et des limitations, nous sortons aussi de nos projets propres, de nos échéances. L’apôtre reçoit son maître. Humour de tout l’évangile : les pécheurs pour lesquels explicitement Jésus est venu, sont, dans le fond, bien plus « justes » que ceux réputés justes. Car c’est l’amour que je désire, et non les sacrifices. Mais Dieu nous demandant ainsi l’orientation de tout nous-mêmes, de toute la joie de nos forces quand elles sont éployées avec efficacité, nous sait et connaît : votre amour est fugitif comme la brume du matin, comme la rosée qui s’évapore à la première heure. Du moins, sommes-nous aimés en connaissance de nos intermittences et de nos limites : Dieu les accepte, nous accepte bien mieux et plus que nous ne nous acceptons nous-mêmes [1].

[1] - Osée VI 3 à 6 ; psaume L ; Paul aux Romains IV 18 à 25 ; évangile selon saint Matthieu IX 9 à 13

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