dimanche 6 juillet 2008

humble(s) - textes du jour

Dimanche 6 Juillet 2008

. . . incorrigible espérance, mais Jean M. a raison, pour presque tout, je crois tout en ne croyant pas. C’est vrai pour tous les actes que je pose ou les lignes que je fais tremper, ce ne l’est ni en amour ni en foi, les deux piliers qu’enfin la Providence m’a donné, l’un que j’édifiais à l’envers, l’autre de toujours certes, mais… jamais assez travaillé par la prière. Et même pour ce qui est de faire et de tenter… avoir l’espérance désespérée est constructive, tandis que la désespérance tout court est invivable, au sens premier du terme… c’est la mort. Prier… [1] texte le plus dense qui soit, de part du Christ. L’humilité et la pauvreté radicales sont ls conditions nécessaires pour l’accueillir, il est le seul chemin d’une connaissance totale de Dieu, il est enfin le secours quotidien Tu l’as révélé aux tout-petits… tout m’a été confié par mon Père… vous trouverez le repos. Les personnes de la Trinité inconnaissables sauf l’une par l’autre. Enoncé du mystère qui n’y fait pourtant pénétrer que de très peu. L’Esprit de Dieu habite en vous. Voici ton roi qui vient vers toi, humble et monté sur un âne… je suis doux et humble de cœur. L’accomplissement, à la lettre de l’Ancien Testament par le Nouveau, qui ne sont ni de la même main, ni d’époques comparables, est pour moi – comme pour beaucoup depuis de l’origine du christianisme – est des sceaux de la vérité. Signe authentifiant les autres. Et toujours la paix : il brisera l’arc de guerre et ilproclamera la paix aux nations. - Message d’émancipation des décrets du momemnt, de la mode, de l’idéologie dominante. Fait divers…relevé par ma chère femme, un des plus connus parmi les violonistes contemporains, le nom n’est pas donné, s’installe dans le métro. à Washington avec son Stradivarius et joue pendant quarante-deux minutes. Aucun attroupement autour de lui. Mille quatre vingt dix sept passants, vingt-sept donnent la piécette, recette : trente-deux dollars. J’ai essayé hier, dans mon village, boulangerie et grande surface de « mettre » les gens et les bavards sur Ingrid Bétancourt. Ce n’était le thème de personne, en revanche chacun avait le sien à me communiquer, le concernant de très près.

Edgard Pisani [2] : « ainsi sont venus les temps de l‘homme contre la nature, en moins d’un siècle le nombre es bouches à nourrir a été multiplié par deux tandis que les appétits individuels ne cessaient – ne cessent – d’augmenter », et l’ancien ministre du Général et de François Mitterrand appelle « une éthique de l’avenir » : depuis vingt ans, l’éthique sollicitée partout, propagandée par les anciens puissants de ce monde (les retraités tous au « vert » ou à l’équivalent : Gorbatchev, Al Gore, Chirac), mais jamais mise en œuvre par ceux qui en politique et entreprise, en auraient le début de décision. Il est vrai que cdes retraités mirent le premuer fin à la guerre froide, le second dût œuvrer pour qu’au moins les Etats-Unis signent le protocole de Kyoto, et le troisième, le nôtre, a inscrit l’environnement dans notre Constitution… devenus demandeurs et sans pouvoir, ils sont devenus humbles. François Mauriac à son fils Claude sur le monde qui meurt de soif, écrit sur la foi. « Tout m’est plus facile parce que je suis un être d’intuition… je cède à des évidences de poète…Quand je viens de cmmunier, comme ce matin où je ne pensais qu’à mon article sur de Gaulle et à une coquille irritante (main au lieu de nain), d’où vient cette paix, ce silence en moi, cette chaleur d’une présence, cette envie de tomber à genoux et de pleurer ? … je n’ai jamais cru qu’on convertit les gens » [3] . Tel qui souffre et meurt d’âme tandis que son épouse meurt du même mal mais aussi du cancer, a à son chevet le parcours parlé et écrit de son père, et n’y vient pas. Prier… « si tu donnais une première réponse gratuite – mais peut-être l’as-tu déjà donnée : la prière. » La prière entre hommes, entre celui qui demande et implore, et celui qui peut, dont on croit qu’il peur – combien j’ai connu cette situation ! La politique, l’économie, ne donne rien ou que peu, ou d’une façon si inattendue et surprenante qu’elle n’est qu’apparemment une réponse humaine, l’homme n’a pas en lui le ressort de l’amour ni de la compassion. Comme la foi, l’espérance,celui est donné. – Cette revue faisant appel expressément à des collaborateurs d’occasion, selon ce qu’ils ont à dire : « vous aimez écrire… vous avez envie de transmettre »… et je n’ai strictement aucune idée de ce que je pourrais lui proposer, alors que depuis vingt-cinq ans je cherche une tribune, simplement parce qu’auparavant j’en avais eu une. Trop à dire pour dire quoi que ce soit, alors vivre et prier, aimer... On ne cherche que ce que l’on a(vait) trouvé : nostalgie inutile, je n’ai jamais rien trouvé, j’avais déjà, mais cela m’a été révélé. La vraie révélation, c’est l’autre et que l’autre soit accessible, puis – en nous – acceptable, alors que nous doutions plus encore que de le trouver, de pouvoir pactiser avec lui et l’aimer à jamais.

[1] - Zacharie IX 9.10 ; psaume CXLV ; Paul aux Ephésiens VIII 9 à 13 ; évangile selon saint Matthieu XI 25 à 30

[2] - tribune en première page de La revue pour l’intelligence du monde, n° 15 – faisant appel expressément à des collaborateurs d’occasion, selon ce qu’ils ont à dire : « vous aimez écrire… vous avez envie de transmettre »…

[3] - François Mauriac 8 Juillet 1955 in Lettres d’une vie (Grasset . Mars 1989 . 414 pages) p. 283

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