samedi 27 septembre 2008

route - textes du jour

Dimanche 28 Septembre 2008

Prier…[1] les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis. Le problème aujourd’hui, du moins « autour » de moi, de l’incroyance ou de l’athéisme, ce qui n’est pas la même chose, ou de la révolte contre Dieu (ou l’Eglise faisant scandale ou sourire), ce qui est encore autre chose, n’est ni une repentance : nos excès de repentances et expressions de regret pour des événements passés genre colonisation ou Shoah ou inquisition n’en sont pas de vraiment personnelles, nous n’avons pas davantage le sens du péché originel sauf à ressentir les limites de notre nature humaine et de notre personnalité, ni une absence, un vide. Je crois bien que c’est un excès de foi, mais de foi en soi, ce que l’on a établi pour soi à propos de tout. On s’est organisé mentalement, et parfois très bien. Peut-être l’âge ou un malheur (ou le bonheur ?) font-ils question ? On est mûré. Mais je le suis tout autant dans ce que je crois être ma foi (chrétienne) et qui est peut-être ma suffisance et un certain sommeil. Aimer cet homme qui vêcut en Galilée il y a deux mille ans, ce Dieu dont parle si bien la Bible et parfois quelques humains en notre temps ? Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole. Je trouve la réponse à la question qui m’était posée hier soir par courriel : Réf. : textes du jour - veuillez svp ne plus m'envoyer vos textes. Je n'ai pas de dieu. Merci. Rencontre dans une salle d’attente d’hôpital, une femme jeune, plutôt belle, le visage manifestement qui a beaucoup pleuré, elle est seule, avec son fils genre du héros de Mort à Venise ; elle est tellement évidente dans sa détresse, les lieux d’ailleurs indiquent laquelle ou à peu près que je lui adresse la parole, quelques mots pour lui dire qu’elle a tout pour vivre, échange d’adresses électroniques. Plus tard, j’entrevois son fils qui continue d’attendre, elle consulte, ce qui m’avait amené à la regarder et à l’aborder, n’était pas tant elle que la relation qu’elle manifestait avec son fils, une adoration, une protection, une dépendance, ce n’est plus très précis dans ma mémoire, mais cela me paraissait dérangé. La parabole interrogative du Christ part vraiment d’elle, si elle me courielle n’avoir pas de dieu (minuscule), c’est bien qu’il y a en elle, par son fils probablement, quelque chose qui à la fois l’habite et la désespère. Mais elle est habitée. Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : ‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne’. Il répondit : ‘Je ne veux pas’. Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Abordant le second, le père lui dit la même chose. Celui-ci répondit : ‘Oui, Seigneur !’ et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? Ils lui répondirent :’Le premier’. Nous sommes le public du Christ, quand nous entendons cela, nous répondons comme ses contemporains, nous comprenons notre propre inconsistance autant que nos contradictions si seulement nous rentrions vraiment en nous-mêmes, et en étant disponibles au constat que nous ferions. Mais que faisons-nous ? La réponse d’une vie n’est pas la foi, mais ce que je fais, moi, de cette vie qui m’est accordée. Et Paul commente : s’il est vrai que dans le Christ, on se réconforte les uns les autres, si l’on s’encourage dans l’amour, si l’on a de la tendresse et de la pitié … que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des autres… recherchez l’unité. Le prophète aussi : Je ne désire pas la mort du méchant, et pourtant vous dites : ‘La conduite du Seigneur est étrange’… est-ce ma conduite qui est étrange ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? Si le juste se détourne de sa justice, c’est à cause de sa perversité qu’il mourra. Mais si le méchant se détourne de se méchanceté… parce qu’il a ouvert les yeux, parce qu’il s’est détourné de ses fautes, il ne mourra pas, il vivra. Alors, la réponse du psalmiste… Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours. Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse, dans ton amour, ne m’oublie pas. Vieillissement et perte de mémoire, nous n’avons plus besoin que du présent pour vivre, nous nous y enfonçons et probablement, quoique diminués physiquement et physiologiquement, nous vivons davantage, seule nous est restée la mémoire de nos enfances et jeunesses, et Dieu nous a suivi en cela. Oublie les révoltes… ne m’oublie pas. Contrairement à tout ce que nous disons et voyons, vieillesse et amour vont de pair, ainsi. Nous sommes décapés autant par l’amour que par l’âge, du moins est-ce ce que le bonheur reçu m’apprend. Les malheureux, les incroyants sont bien davantage au seuil que nous, tellement plus aptes à recevoir, soudainement, ou à comprendre, apparemment par eux-mêmes, ce qu’ils avaient et vivaient déjà. Mais pour moi, pour nous … si je puis dire : nous, en pensant/priant avec tant… enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Vous regarder, Seigneur, est la route. Amen.

[1] - Ezéchiel XVIII 25 à 28 ; psaume XXV ; Paul aux Philippiens II 1 à 11 ; évangile selon saint Matthieu XXI 28 à 32

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