dimanche 26 octobre 2008

commandement, lieu de libération - textes du jour

Dimanche 26 Octobre 2008
Prier… la messe hier soir à la chapelle de Penerf, nous ne sommes qu’une petite cinquantaine, des « cérémonies » ou « liturgies » pénitentielles n’ont attiré la semaine que 17 personnes à Ambon et 21 à Muzillac, les statistiques de pratique religieuse déclarent pratiquant un fidèle qui va à la messe une fois par moi… ce sacrement qui cherche son nom, la pénitence, la confession, la réconciliation, le pardon ? et qu’on administre à mon sens bien mal en défaisant les deux exigences qu’étaient un examen de vie personnel et une contrition personnelle tandis que recoule l’eau de la rédemption à mesure que se disent les paroles de l’absolution. Je ne crois pas que le « collectif » puisse en tenir lieu à aucun égard. Mon cher Denis, qui hier, comme je lui dis avoir séché sur les textes de la messe du jour, donc du samedi, me répond ne pas les avoir regardés. Il est vrai qu’en sus de cette messe du soir, il avait eu une messe de mariage à célébrer… mais il donne en homélie une belle définition de l’amour, continuant ma réflexion du matin. Aimer, c’est décider de s’attacher à quelqu’un et de lui donner des droits sur soi, indépendamment des circonstances et des mouvements de l’affectivité. C’est si justement expérimenté dans l’amour conjugal. Et c’est si loin de ces semblants que sont les rencontres, les gratifications mutuelles des premiers agréments, des constatations d’affinités, de la conjugaison des curiosités, des plaisirs qui peuvent coincider et des projets qui nous enlèvent dans l’insouciance de l’artifice. Le gris est si proche du rose, les soleils couchants nous l’enseignent. Hier soir quel coucher de notre astre. [1]
Des questions essentielles, dont nous croyons savoir la réponse, et que nous infligeons à Dieu comme si elles ne naissaient pas de Lui en nous ! Sachant qu’il existe pour les Juifs 613 commandements, divisés en prescriptions positives et en interdictions, ce qui ne représente que le quart du Code civil et le tiers du droit canon, Jésus va à l’essentiel. Le commandement d’amour est familier à ses interlocuteurs comme à nous, mais le Christ le situe à sa place, pas seulement prééminente, mais explicative et motrice de tout. Le même commandement a son sembable, l’analogie est une forme décisive dans l’Ecriture, nous sommes à l’image de Dieu, le décalque mutuel des époux qui s’aiment, de l’enfant et de ses parents. Un modèle… la joie de l’Esprit saint… c’est bien ce qui se produit quand nous expérimentons quotidiennement la vérité du commandement d’amour. Et nous ne le vivons et ne le vivrons jamais comme une contrainte, mais comme la bénédiction de ce qu’il nous est donné naturellement de vivre, surtout si nous allons au bout de ce à quoi nous sommes invités, créés pour l’amour et nous développant dans l’amour. Décision cependant qu’une vie accomplit, à un moment précis : le sacrement de mariage sans doute, la réponse à un appel, Sœur Emmanuelle dont j’apprends que ce n’est qu’à soixante ans passés qu’elle quitte le confort relatif d’un enseignement à Constantinople pour partir dans les bidonvilles du Caire. La décision d’aimer encore plus ou vraiment se prend, nous est proposée dans la lumière de l’évidence et d’un choix, à bien des moments, chacun précis, et historiques pour nous. Vous vous êtes convertis à Dieu en vous détournant des idoles. Une préférence, ma femme et moi, chacun, nous avons opéré un choix, nous nous sommes dits une préférence, richesse de chacune de nos vies ? nous avons eu à choisir, puissament aidés par la présence de l’autre, décisivement soutenus et inspirés par Dieu, pour moi tout en douceur, prévenance intérieure et dispense des affres que j’avais connus, ceux de l’indécision, Panurge. Vive le Seigneur ! béni soit mon rocher ! Mais ces choix sont impossibles à communiquer car ils sont fruits et vérifications postérieures, l’instant s’il est enthousiasmant est certainement ambigu, s’il est tel qu’il nous transsforme et que nous avons combien nous y avons été libres et pourtant totalement emportés, alors il ne peut guère se raconter. Les récits de vocation que j’ai entendus, l’échange avec ma femme de ce que nous ressentîmes à notre mariage… ils crient vers moi, l’écouterai leur cri… s’il crie vers moi, je l’écouterai, car moi, je suis compatissant. O combien, Seigneur mon Dieu et notre Dieu ! Dieu de tous et de moi, Dieu Père de ton Fils et de nous, mystérieux Esprit saint si présent et vivant à presque palper de reconnaissance en notre âme, Christ chemin d’amour puisque tu as visage, corps et parole : vie. L’Exode détaille le second commandement semblable au premier, l’attention à autrui. Le beau mot à approfondir : le prochain, toujours pauvre et demandeur, mais c’est lui qui à terme nous donne, me donne et m’a donné.

[1] - Exode XXII 20 à 26 ; psaume XVIII ; 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens I 5 à 10 ; évangile XXII 34 à 40

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