samedi 29 novembre 2008

voici que je viens sans tarder - textes du jour

Samedi 29 Novembre 2008

Prier [1] tenez-vous sur vos gardes, quelle insistance sur ce que nous appelons les « fins dernières », sur ce que peut être l’état de nos lieux à notre rappel. Pratiquement, que de légèretés chez la plupart de nous, testaments pas au point, précautions d’hygiène et de santé, de contrôles médicaux qui nous auraient maintenus parmi ceux qui tiennent à nous, plus longtemps. Mais l’irréversibilité de nos vies conditionnant notre salut et notre accomplissement dans « l’au-delà », non, je n’y crois pas, cela me permet secondaire, en termes de perfection nous ne serons jamais à la hauteur. Amour incommensurable de ce Dieu inconnaissable et dont nous avons cependant et sans cesse, qui que nous soyons, la sensibilité. Le rappel. Echapper à tout ce qui doit arriver et paraître debout devant le Fils de l’homme. Ces textes ne sont pas faciles à prier. Peut-être ne sont-ils pas directement pour nous, soit pour nos générations et nos civilisations, déjà assez apeurées et détournées – officiellement – de toute intériorité (et à ce dévoiement immense nous avons consenti ces deux dernières décennies mentalement ravageuses), soit dans l’étape immédiate de nos vies spirituelles, de la mienne. Affronter le sérieux de la vie, de l’addition finale, du regard de Dieu et d’autrui sur soi… Echapper… debout… c’est apparemment contradictoire. Mais c’est devenir un repère… parce que nous avons trouvé le repère. Ce qui doit arriver bientôt… qu’est-ce ? l’Apocalypse le dit nettement. L’accumulation de scènes violentes, de foules, de drames, de combats cosmiques, par elle-même, annule les événements les uns par les autres, qui n’ont d’importance que par leur suite enchevêtrée et à la dialectique pas facile à suivre, c’est que l’essentiel n’est pas là, le désordre appelle autre chose, est une mise en scène nous préparant au décisif. L’histoire humaine, par ses périodes, est ainsi. Ma vie aussi, au plus grand désordre, à ce qui est bâclé ou sans sens, succède royalement le don divin. Ce qui doit arriver bientôt. Voici que je viens sans tarder. L’essentiel est une venue. Nous n’allons pas à Dieu, à notre mort, à nos rencontres les plus décisives humainement, intellectuellement, charnellement, spirituellement, elles viennent à nous, cortège de Dieu. Alors tout est réorganisé, et nous y avions correspondu depuis toujours, dans le tréfonds de nous-mêmes. L’eau de la vie (ce qui est scientifiquement vérifié par la cosmogonie). Il n’y aura plus aucune malédiction… la nuit n’existera plus, ils n’auront plus besoin de la lumière d’une lampe ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera. Ce n’est pas nous qui partons, c’est Dieu qui vient, nous sommes le peuple qu’il conduit, le troupeau guidé par sa main. Qui n’a vu des flancs de moyenne montagne, onduler de tout le mouvement océanique d’un troupeau de quelques centaines de brebis et moutons, avançant tranquillement tandis qu’une dizaine de chiens s’affairent et qu’on ne distingue que bien après coup le berger… perd la chance de saisir cette comparaison. Les foules de rassemblements politiques ou de pélerinages n’ont pas ce mouvement, cette vie intrinsèques, cette puissance apaisée. D’une humanité tranquillement conduite. Nos rassemblements sont des dialogues forcés avec répartition des rôles. Berger et troupeau sont en mutuelle dépendance d’amour et de confiance.


[1] - Apocalypse de Jean XXII 1 à 7 ; psaume XCV ; évangile selon saint Luc XXI 34 à 36

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