jeudi 4 décembre 2008

les justes et la misère - textes du jour

Jeudi 4 Décembre 2008


Prier…[1] ouvrez-moi les portes de justice : j’entrerai, je rendrai grâce au Seigneur. « C’est ici la porte du Seigneur : qu’ils entrent, les justes ! ». La crise, la pauvreté, les surfaces caoutchoutées pour une photographie en dimensions réelles d’un habitat à six ou sept posées au sol place du Palais-Bourbon par la Fondation Emmaüs, mes hôtes d’hier soir, de partout la misère matérielle me cerne et j’en suis moi et mes aimées pas loin, non plus. Et dans les temps qui viennent, qui ne va pas l’être ? sauf les passagers de première classe ? Le prix du parking à Paris, la figure et la carrière du patron de Vinci, ses successives rentes de situation, celels d’un homme nullement antipathique et même bienveillant, l’activité de l’entreprise où il arrivé parachuté au sommet depuis Suez, où il avait été accueilli depuis la Commission, dont il avait été l’un des membres (nommé par Balladur), une activité qui sera l’une des dernières à faiblir, il y a des voitures et il y a les grandes villes. Y a-t-il des justes ? pas au sens israëlien depuis la shoah d’une certaine reconnaissance pour services rendus et surtout pour les vies suavées, mais au sens originel, courant ou biblique, la probité, la rectitude sous le regard de Dieu et des gens de bonne foi ? sans doute... mais il y a surtout les pauvres et les miséreux, et ce sont ceux là pour qui s’ouvrent lers portes de justice. La beauté du regard de cet homme encore très jeune, qui fait la manche rue La Boétie depuis le trottoir des Champs-Elysée, mais il est édenté. Sans doute un Yougoslave, émigrer pour mendier plus efficacement ? C’est la société qui est injuste : comment tolérons-nous l’injustice, le disfonctionnement du monde, l’absence des Etats-Unis, de la Chine et de la Russie à Oslo quand hier matin se signe le traité bannissant les armes à sous-munitions qui tuent et estropient des enfants dans les jardins publics, trente ans après une guerre, absence de ces pays parce que ceux-ci sont les principaux producteurs de ces armes ! et l’on serre la main de leurs gouvernants ! La France qui n’a donné qu’il y a très peu de temps le plan aux Algériens des zones minées à la frontière tunisienne… Ouvrez-moi les portes de justice ! Il a rabaissé ceux qui ségeaient dans les hauteurs, il a humilié la citadelle inaccessible, il l’a jetée à terre, il l’a renversée dans la poussière. Elle sera foulée aux pieds par les humbles, piétinée par les pauvres gens. Je ne souhaite dans le petit matin encore sombre le malheur de personne, mais je veux le bonheur des disgrâciés et la paix des miens, de mes aimées, de ceux dont je sais la peine, la misère, la pente…Jésus répond, non sans sécheresse, par une exhortation à la prévoyance, la maison s’(est écroulée, et son écroulement a été complet. La chanson du vieux châlet de Jean ruiné au haut de la montagne et son rebâti est plus optimiste, mais aussi énergique. Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc… Pour entrer dans le royaume des cieux, il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. Le passage est ici elliptique, mais à ceux qui lui en demande le sens, Jésus répond : croire et me croire, c’est-à-dire s’attacher à Lui. Mieux vaut s’appuyer sur Dieu que sur les hommes ! disent le psalmiste et les Proverbes. Sécheresse et espérance… prière surtout.

[1] - Isaïe XXVI 1 à 6 ; psaume CXVIII ; évangile selon saint Matthieu VII 21 à 27

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