jeudi 19 février 2009

nous protéger et nous guider ? - dialogue avec une paroissienne virtuelle

Jeudi 19 Février 2009



----- Original Message -----
From:
To:
Bertrand Fessard de Foucault
Sent: Thursday, February 19, 2009 8:30 AM
Subject: je me permets de vous demander un avis

Bonjour Cher Monsieur,

Merci encore pour vos commentaires quotidiens.
Je me suis inscrite à « Eucharistie Miséricordieuse » et ai donc les textes du jour également dans ma boîte virtuelle…..C’est d’ailleurs un site très intéressant.

Je viens de lire le livre de Philippe RAGUENEAU : » l’autre côté de la vie » - dialogue avec son épouse Catherine ANGLADE décédée et « qui se trouve dans le premier cercle lumineux ». C’est effectivement un message d’amour et d’espoir pour nous tous.
J’ignore si vous avez lu ce livre, il s’agit en fait d’un témoignage sur la vie après la mort.

Je me permets donc humblement de demander votre avis à ce sujet. Croyez vous également que nos proches disparus peuvent nous protéger et nous guider ?

Vous sachant très occupé, je ne demande aucune réponse rapide.

Avec mes remerciements anticipés, je vous souhaite une très bonne journée entouré de ceux qui vous sont chers.



----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
Sent: Thursday, February 19, 2009 9:24 AM
Subject: Re: je me permets de vous demander un avis

La tendance à tenter de percevoir l'au-delà - de nos sens actuels et des conditions de notre existence terrestre - est dans les sociétés modernes, liées, je crois, à un mouvement d'élucidation de notre état dans le passage de cette vie à éventuellement une autre, et dans les études sur le ressenti de la mort.

Ce mouvement sur le ressenti de la mort est d'origine américaine à la fin des années 1960. Je ne connais pas le livre dont vous me parlez. Mon ami Patrick Sbalchiero a commis - entre autres oeuvres d'histoire religieuse et études spirituelles, notamment sur l'extraordinaire - une
Enquête aux portes de la mort . Le point sur les expériences de mort imminente (234 pages . Avril 2008 . CLD éd.). Cette littérature, très intéressante, montre des analogies entre toutes ces expériences et également l'individualisation et la personnalisation de ce passage ou de cette aventure. Elle rejoint des enseignements égyptiens anciens et tibétains actuels.

Je n'éprouve pas que ce soit une véritable voie d'accès à la réalité.

L'expérience que j'ai de communion avec des êtres chers déjà morts - donc bien plus univoque apparemment que les dialogues entre vivants et êtres proches : amour, amitié, paternité et maternité en tous genres - a deux caractéristiques. La première est que la relation avec ceux que nous avons aimés et qui sont déjà morts est bien plus gratifiante et proche d'un certain dialogue, si de leur vivant notre relation a été vraiment aimante et réconciliée. A contrario, une relation difficile et dans laquelle nous nous étions refusés du vivant de ceux qui nous importent aujourd'hui, mais dont nous voulions nous débarrasser naguère , engendre un rapport post mortem qui va avoir son cheminement, sa catharsis et ne sera inspirant et gratifiant que passées des étapes propres à chacun, et peut-être aux disparus vis-à-vis de nous. La seconde est qu'elle peut passer par de quasi-visions. J'en ai eues avec ma mère.

Je crois - pour ma part - que la réponse existentielle est dans la prière. La communion des saints, à laquelle nous sommes attachés de foi, dans l'Eglise, et qui est en fait la solidarité de tout le vivant avec notre créateur, et donc, par Lui, entre créatures, soutient cette prière. Dans la prière à Dieu, entouré de ceux que nous aimons et qui nous aiment, vivants, contemporains, ou morts, nous pénétrons bien davantage que par les paroles échangées l'âme et l'être des disparus selon nos sens. Comme ceux-ci nous précèdent dans le coeur du Père, je suis convaincu de leur dialogue avec nous, même imperceptible, mais ce dialogue a des effets. Protection, inspiation, certainement.

En revanche, des pratiques ou un culte - l'animisme, la religion romaine - nous distrairaient de l'essentiel : la communion, nous étant donnée avec parfois des certitudes et des communications ressenties à l'improviste, donnée plutôt que recherchée et provoquée par nous.

Ce mouvement d'ailleurs - avec "nos" morts - nous apprenne une meilleure relation et des perceptions extra-sensorielles et plus immédiates, plus confiantes avec ceux qui nous sont proches quotidiennement et aimons, ou avons à aimer. Marie de Hennezel :
La chaleur du coeur empêche nos corps de rouiller . Vieillir sans être vieux (Robert Laffont . Novembre 2008 . 239 pages). François Mitterrand hanté par la mort (ses dialogues avec Jean Guitton, avec l'Abbé Pierre, avec lui) a préfacé, magifiquement, son très beau livre sur La mort intime. Un beau livre - plus littéraire - de Bertrand de Jouvenel, il y a plus de vingt ans, sa femme aimée, partie avant lui : Revoir Hélène.

N'attendons pas de révélation - sauf la révélation finale. Le mystère est déjà assez beau, captivant et motivant par lui-même et tel que nous l'énonçons en général et le vivons en particulier.

Il est très beau, chère M. . . , que vous vous préoccupiez de cette relation plus que de votre propre sort, et que vous viviez donc en communion. Quel est l'éditeur et de quand date ce livre de Ragueneau ?

Bon chemin aujourd'hui et demain, en recomposant hier avec confiance, gratitude, sans culpabilité ni regret - Dieu nous bénissant autant que nous demandons à Le recevoir.

Affection.

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