mercredi 11 mars 2009

ma coupe, vous la boirez - textes du jour

Mercredi 12 Mars 2009



L’arrachement, la distance, l’inaccessibilité mais l’habitation quand même… l’habitation. Et habitavit in nobis. Ma coupe, vous y boirez [1]. Le Fils, le Père, nous, du dogme ? de la révélation ! avec comportement à l’appui. Dieu inaccessible tandis que les dieux de l’Olympe, humains comme nous… un vieil agnostique ne comprend pas que Dieu se concentre sur une planète (je lui réplique qu’il embrasse toute sa création, tout le créé, donc tout le vivant – à quoi il répond qu’alors il ne peut tout faire : c’est pourtant une des têtes les plus claires et les mieux faites que j’ai jamais connues) et à supposer qu’il existe, comment le connaître ? l’incarnation du Fils de Dieu, il a payé d’exemple : le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi pour servir. La résurrection, si c’est notre lot à tous, alors quel encombrement… ces deux atrophies, la sienne : tout s’est développé sauf, même de l’extérieur, une vague saisie du contenu de la foi au moins déiste, mais celle de tant de religieux professionnels (qui en communauté ecclésiale ne craignent le chômage que s’ils défroquent, et ignorent donc la pression souvent épouvantable qui pèse sur la plupart des gens aujourd’hui, dans les chalandises-mêmes qu’ils haranguent en récitant) : la foi, la connaissance, ils l’ont, la bonté et la compassion, souvent, très souvent, ils l’ont, mais que savent-ils de la vie ? humaine. Leur prêche et leur conseil ne convainquent que s’ils manifestent qu’ils ont souffert et souffrent : Paul VI, l’admirable pape que nous avons eu. Jean Paul II arrivant à Dakar : pourquoi tant tant de soufrances ?, ô notre Dieu. Ils le condamneront à mort… mais le troisième jour, il ressuscitera. Ils ont tenu conseil contre moi, ils s’accordent pour m’ôter la vie. mais je suis sûr de toi Seigneur, je dis ‘Tu es mon Dieu !’ … chant du désespéré, des vies limpides, de ceux qui sont à bas, de naissance ou d’aujourd’hui, ou vont l’être demain : comment peut-on rendre le mal pour le bien ? Ils ont creusé une fosse pour me perdre. Souviens-toi que je me suis tenu en ta présence pour te parler en leur faveur, pour détourner d’eux ta colère. Reprendre la vie qui mène à la mort, reprendre et accueillir la mort qui contient la vie. Tombes que nous creusons, qu’y ensevelissons-nous ? la distance et l’absence. Il nous reste la présence.


[1] - Jérémie XVIII 18 à 20 ; psaume XXXI ; évangile selon saint Matthieu XX 17 à 28


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