mercredi 29 avril 2009

sa destinée, qui la racontera ? - textes du jour

Jeudi 30 Avril 2009


Prier… [1] celui-là seul a vu le Père. Jésus, Fils de Dieu, Dieu fait homme, est le plus souvent présenté comme un prophète, LE Prophète ? car fondamentalement il se présente comme un témoin qui ne dit rien qui vienne de Lui-même. Mais cette qualité reconnue, il se pose aussitôt en rédempteur, et cette fois une rédemption un salut qui s’accomplissent par Lui, et par Lui au sens le plus concret : celui qui en mange ne mourra pas. … Le pain que je donnerai, c’est ma chair donnée pour que le monde ait la vie. Dieu, Père et Yahvé de l’Ancien Testament, est insaisisssable et incommensurable, mais d’une certaine manière fort simple : Dieu tout court… si nous pouvons, si pauvrement, écrire ainsi. Le Saint-Esprit, présent manifestement dès la Genèse et si souvent évoqué dans les deux Testaments, lui aussi, est univoque, en rôle et en « personnalité ». C’est le Christ qui est multiple dans ses rôles, dans ce qu’il lui revient d’accomplir et assumer dans la dialectique du salut, dans sa double fonction de témoin et de rédempteur. Il y ajoute, Lui-même… toutes les touches d’une psychologie humaine très marquée, émotive, spontanée, très communicative, vulnérable à l’attention d’autrui – les femmes et la vénération que celles-ci ont pour lui, dans une vue de foi et non de sensualité, un corps qu’elles embaument mais ne convoitent pas – alors que l’enseignement qu’il donne va du plus traditionnel au plus complexe : celui du « pain de vie », le tout dans la tension d’un procès à pièges et rebondissements, à incidents, à victoires successives jusqu’à une défaite spectaculairement finale, selon toutes apparences, qui dure trois ans… et dont les Apôtres, en témoins de la résurrection, feront appel devant toutes les générations à venir au nom des attentes de toutes celles passées. Dis-moi, je te prie : de qui le prophète parle-t-il ? De lui-même, ou bien d’un autre ? le remarquable épisode de la catéchèse d’un haut fonctionnaire étranger par Philippe, le disciple qui « gère » la multiplication des pains (et des poissons – on ne mange que du poisson lors de ces miracles, et après la résurrection, lors des apparitions du Christ aux siens – avec du pain). Isaïe et son texte, consacrés comme étant un véritable évangile. Un texte qui interroge. L’Ethiopien a l’esprit curieux, ouvert, il demande et reçoit, et le passage qui l’interpelle, est le portrait du juste entrant dans sa passion : accents pauliniens, ce Paul que parfois je ne comprends ou qui me scandalise intellectuellement (la perfection par la souffrance), a été précédé de beaucoup par Isaïe : A cause de son humiliation, sa condamnation a été levée. Sa destinée qui la racontera ? Nous !


[1] - Actes des Apôtres VIII 26 à 40 ; psaume LXVI ; évangile selon saint Luc VI 44 à 51

Aucun commentaire: