samedi 30 mai 2009

est-ce ton affaire ? - textes du jour

Samedi 30 Mai 2009

Prier… la sainte-Jeanne-d’Arc, énigme historique certaine et puissance de ce procès autant que d’une geste nationale, canonisation plus que tardive et politique après la Grande Guerre dans une ambiance de réconciliations tous azimuts entre les Etats et l’Eglise. La statue a sa réplique, plus que taille humaine dans l’escalier menant, pour les visiteurs du dehors au Vatican, à l’étage des audiences dans la bibliothèque privée du Pape, où il n’y a d’ailleurs pas un livre… la sagesse et son charisme, rare expérience humaine : si je me tais, ils attendront ; si je parle, ils prêteront l’oreille ; si je prolonge mon discours, ils n’oseront pas m’interrompre. Parole présentée sans contenu mais selon l’effet produit sur un auditoire en nombre, dans des circonstances précises : la guerre, le procès. Celle de Jésus est tout autre, même adressée aux foules, elle est toujours de l’ordre du tête-à-tête, de l’offre d’un secours, d’une alliance, d’une relation. Sans doute est-elle dialectique : quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il le paye de sa vie ? Et quelle somme pourra-t-il verser en échange de sa vie ? Propos qui convertira Ignace de Loyola, propos étrange puisque le Christ vient pour une vie qui ne peut se perdre, une vie donnée et reprise, la sienne, valant pour notre vie éternelle. Qui perd sa vie à cause de moi la gardera. D’une certaine manière, Jésus ressuscite parce qu’Il nous a sauvés, et nous ne serions pas sauvés sans sa Passion et sa mise à mort. [1] - La liturgie pour ceux qui ne se sentent pas concernés par la sainte du jour : Jeanne, donne la conclusion de l’évangile de Jean. Comment authentifier un écrit, un témoignage : c’est lui le disciple qui rend témoignage de tout cela, et qui l’a rapporté par écrit, et nous savons que son témoignage est vrai. La vérité sans doute mais l’adhésion de chacun ? il y faut la Pentecôte. L’évangile selon saint Jean est-il celui de l’Esprit saint ? ou bien celui d’une mystique toute relationnelle parce que fondée sur une attitude du Christ envers son disciple ? sans truchement. Jean, concluant son texte, situe la question : il est le disciple que Jésus aimait (pourquoi ? le texte ni les synoptiques ne le disent et Marguerite Yourcenar dans un conte audacieux suppose aussi un amour entre les deux personnages qui en ont manifesté le plus pour la personne de Jésus : Jean et Marie-Madeleine) et il a un destin que les autres disciples peuvent croire à part. La réponse de Jésus est factuelle : si je veux… est-ce ton affaire ? Mais toi, suis-moi. Dieu a une relation, souveraine et de prédilection particulière, avec chacun d’entre nous. Celle qu’Il a avec tous les autres et particulièrement avec ceux/celles que nous cotoyons nous met en communion avec ceux-ci/celles-ci, ni plus ni moins. Le secret de Dieu et de chacune ses créatures. Là est le silence, là le regard. Jean insiste sur ce particularisme de chaque relation, de chaque destinée, et donc sur la liberté et l’identité de chacun.


[1] - Sagesse VIII 9 à 15 ; psaume XXVII ; évangile selon saint Matthieu XVI 24 à 27

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