vendredi 1 mai 2009

je vous donne... l'oeuvre de création - textes du jour

Vendredi 1er Mai 2009

Prier… choix de deux série de lectures. Je viendrai donc à ce moment une seconde fois dans la journée, commençant par la fête du travail et la méditation aussi bien sur ce qu’est le travail dans une vue de foi que sur les manifestations aujourd’hui, en France et dans le monde, manifestations que l’on veut pacifiques mais démonstratives car la violence de l’argent ou des positions trop dominantes n’appellent que la violence physique de ceux qui n’ont plus que çà pour répondre, naguère c’était cela, puis il y eut les progrès de la loi et de la protection, l’expansion économique aussi, et maintenant tout se défait, droit du travail émollient, facteur travail et masse salariale déconsidérés, souvent le poste à éliminer. Souffrance à la clé et perversion de la course. Nous nous portons mal. Soyez les maîtres… je vous donne… je vous donne… Dieu avait achevé l’œuvre qu’il avait faite. Il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite. La proposition de l’Ecriture est limpide. Il n’y a pas un modèle du « travail », il y a l’exemple d’un travailleur : son œuvre, c’est la création, création et organisation de toute vie, il y a la conscience de ce que l’on crée : Dieu vit tout ce qu’il avait fait : c’était très bon. Il y a un jugement sur le résultat, un jugement de valeur, éthique plus qu’esthétique. Enfin, il y a un rythme, le septième jour. Autrement dit, le travail n’est pas une source de conflit, il n’est pas un gagne-pain, il est la création, et pour nous les hommes, l’humanité de tous temps et de toutes civilisations, il est une contribution à la création, à l’œuvre divine. S’il y a plus tard perversion, ce sera le fait d’une relation de l’homme à Dieu abîmée : le « péché originel ». Il n’y a pas à isoler travail, économie, production, organisation de la planète, hiérarchies diverses de la relation essentielle et englobante : l’homme avec Dieu, sa fécondité, son couple divinement béni. Application pastorale : quel que soit votre travail, faites-le de bon cœur,pour le Seigneur et non pour plaire aux hommes. Un épanouissement personnel, un équilibre dans le travail, une vocation… quant aux relations sociales, à l’esclavage contemporain de l’Eglise primitive, tout est à replacer dans la relation de l’homme à Dieu, etpour Dieu évidemment ni maître ni desclave, ni dirigeant ni dirigé en sorte que les uns et les autres en seraient amenés à se regarder comme d’une nature différente, le droit divin d’un côté et les rames en cale pour les autres. Le Seigneur fera de vous ses héritiers. Le maître, c’est le Christ : vous êtes à son service. Objection des contemporains : n’est-il pas le fils du charpentier ? alors d’où lui vient tout cela ? Jésus ne répond qu’à côté, exactement comme répondrait une certaine société impavide maintenant, malgré la catastrophe, sa dogmatique économique et ses faramineux rapports de rémunération entre petits et grands : pas la même langue. Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et dans sa propre maison. Conséquence logique, qui vaut pour les tentatives de replâtrage d’aujourd’hui : pas de miracle. Puisqu’il n’y a miracle que selon la foi et la prière. La mienne, la nôtre, au-delà de tout combat et de tout débat, la référence : apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse. Sagesse de la Révélation : nous dire mortels ? ce n’est rien nous apprendre, nous l’expérimentons tous les jours dans la vive constatation de nos limites. Nous savoir promis à l’éternité et créés à l’image de Dieu. La vraie respiration de la création et du travail est là : faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance… Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. Ultime enseignement, travailler et créer comme Dieu et en Dieu, et Dieu lui-même ne crée ni ne travaille sans projet, et il ne conclut jamais sa journée sans évaluation, bilan et d’une certaine manière action de grâce. Et, vivre, travailler à son image, selon sa ressemblance. Ce n’est pas affaire de capacité, c’est la réalité puisque nous sommes ainsi « faits » [1].


[1] - Genèse 1 26 à II 3 ; Paul aux Colossiens III 14 à 24 ; psaume XC ; évangil selon saint Matthieu XIII 54 à 58

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