samedi 23 mai 2009

qu'ils en soient comblés - textes du jour

Dimanche 24 Mai 2009
Ecrire… recevoir, Mauritanie, famille, actualité politique, notre passé, le peu que je touche de ce qui est la réalité totale : le chemin du spirituel, l’irradiation de nos chairs et de nos psychologies par le mental, par la lumière divine, par cette langue qui se murmure seulement et qui se voit autant qu’elle s’entend dans le regard des autres, dans les événements, dans le silence de toute joie, car la souffrance recroqueville mais fait passer, tandis que la joie est une conclusion après l’étreinte, la visitation d’une vérité. De notre consentement à Dieu, l’inconnaissable. [1] En communion avec tous. Ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde. Comment l’entendre, sinon qu’immergés en Dieu, dans son accueil, nous sommes à l’autre versant, celui d’une compréhension et d’une vie plus complète ? ou bien le génitif indique-t-il une autre appartenance ? une émancipation ? pour eux, je me consacre moi-même, afin qu’ils soient eux aussi consacré par la vérité. Vérité, connaissance amoureuse, tn nom que tu m’as donné en partage. Textes issus aussi d’un langage et d’un esprit datés selon une civilisation dont nous venons mais que nous avons enrichie (ou pervertie), qui a continué, loi du développement. Dieu-même l’accepte puisqu’Il s’est incarné et a vêcu un moment d’histoire, périssable, ineffaçable. Les formes de l’éternité dans le temps, de la vérité dans le relatif et le précaire. Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui. Compagnonnage d’Adam et d’Eve selon la Genèse, des disciples du vivant terrestre et incarné du Christ, vivre avec Dieu, quoique mystérieusement : avec, se comprend et se vit. Mais en. Nous n’en avons qu’une approximation, notre gestation in utero. Et pourtant cette image n’est pas exacte. Nous reconnaissons que nous demeurons en lui, et lui en nous, à ce qu’il nous donne part à son Esprit. Expérience, dite nulle part ailleurs dans l’Ecriture, que vit Jean, secret sans doute de sa communion avec le Verbe incarné. Garde mes disciples dans la fidélité à ton nom que tu m’as donné en partage. Amour du Christ pour les siens qui ne sont pas seulement les instruments choisis pour la propagation d’un message testamentaire après lui, mais vraiment des hommes qu’il aime humainement, dont il se soucie, mais qu’il veut élever divinement, avec pour signe : qu’ils soient un, comme nous-mêmes. L’unité suprême et totale de toute la création en elle-même et en Dieu, son créateur. Election de Matthias. Leçon de collégialité et surtout d’Esprit saint. De foi, très pratiquement vêcue. C’est Pierre qui provoque l’élection, Luc note que l’on est environ cent vingt. Parallèle si évocateur et profond qu’Isorni fait entre les deux destins de Pierre et de Judas, destins si inégaux, alors que la vérité d’âme mettrait sans doute Judas bien au-dessus de Pierre l’enthousiaste et le spontané dans l’offrande de soi et dans le reniement, triple [2]. Dieu son cœur et sa main, nous en Lui. Nous de Lui, avec tous. Vœu suprême du Christ, au moment d’entrer dans l’atroce de la Passion : et maintenant que je viens à toi, je parle, ainsi en ce monde, pour qu’ils aient en eux ma joie et qu’ils en soient comblés. Un Christ plus incarné que partout ailleurs dans l’évangile, et plus divin en même temps, seul souci, seul vœu, seul souhait, notre équilibre intime, notre satiété, nous qui serons absents des procès et du calvaire, rejoints fraternellement et mystérieusement – notre mystère personnel et celui de notre chemin, de nos voies et moyens à chacun – rejoints sur ces routes qui quittaient l’épicentre au soir de Pâques, dans l’ignorance du fait nouveau et majeur : la Résurrection du Dieu supplicié et mené à bout.


[1] - Actes des Apôtres I 15 à 27 passim ; psaume CIII ; 1ère lettre de Jean IV 11 à 16 ; évangile selon saint Jean XVII 11 à 19

[2] - Jacques Isorni, Le vrai procès de Jésus (Flammarion . Février 1967 . 201 pages) pp. 31 à 45


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