lundi 25 mai 2009

vous me laisserez seul - textes du jour

Lundi 25 Mai 2009


Seuls devant nos amours, souffre-t-on autrement que par amour ? amour non partagé (non réciproque), fait et expérience de tant d’adolescence prolongée ou seulement biologique ? on souffre, surtout, quels que soit son équilibre, ses garde-fous et sa rationnalité, sa prière-même, de ce que l’on reçoit en non-amour de la part de ceux que l’on aime de vie ou de sang. Je le vis chroniquement, être compris et identifié, sinon apprécié voire protégé, tel que l’on est. Témoignages de deux religieux que j’aime, et discrets. Chacun battu froid et incompris, ou de sa congrégation ou de ses supérieurs. Persévérer pourtant. L’humanité est en auto-gestion tant qu’elle ne sera pas arrivé au repos universel en Dieu et en vie éternelle, nos plus grands échecs mais aussi nos plus grandes réussites : par rapport à l’amour. L’Ecriture, les évangiles, l’Islam par les bribes que j’en reçois, le disent beaucoup, mais votre vie quotidienne nous le démontre aussi. Tellement. . . . Prier [1] Voici que tu parles ouvertement, sans employer de paraboles … C’est maintenant que vous croyez ! L’heure vient – et même elle est venue – où vous serez dispersé chacun de son côté, et vous me laisserez seul. Exceptionnalité de tels dialogues et d’un tel message. Beaucoup, naguère, aujourd’hui, demain, révèlent et exposent : la réalité, la voie, les autres, eux-mêmes, et parfois fort bien. Mais être à la fois le révélateur et le révélé, donner la transcendance et vivre et faire vivre l’imminence de l’atroce, et enfin et surtout pouvoir prophétiser une résurrection, la sienne. Avec le nœud de l’écriture chrétienne, on ne peut dire judéo-chrétienne tant que les Juifs ne lisent pas l’Ancien Testament comme l’annonce d’une incarnation et d’un rédemption, qui n’est plus à attendre, mais qui a déjà eu lieu, qui est déjà effective, avec le nœud de l’Ecriture qui est que le Nouveau Testament est aussi bien un accomplissement de l’Ancien, que la nécessité rétrospective de cet Ancien. L’Ancien Testament n’annonce pas le Nouveau. D’une certaine manière et en logique spirituelle, l’Ancien a été précédé par le Nouveau, il n’aurait sans cela pu l’annoncer et le pressentir. Nous avons la même inversion du temps dans la logique de notre vie, celle-ci tout entière est aspiré par notre mort à venir, c’est-à-dire par notre passage ou notre retour à l’éternité, à la Genèse comme à l’Apocalypse. Dans le monde, vous trouverez la détresse, mais ayez confiance. Moi, je suis vainqueur du monde. Jésus ne prêche pas du compliqué – c’est nous, c’est moi ce matin, tout de suite, qui en fabriquons par des expressions maladroites pour de très fortes sensations – Jésus prêche un mystère, il nous en approche, la révélation est là. Mais elle ne nous est pas donnée sous une forme insaisissable, elle ne l’est plus en paraboles, elle nous est donnée de personne à personne. Jésus nous prend avec lui, en compagnie : vous me laisserez seul… vous trouverez la détresse. Paul, lui, par grâce – il ne cesse de le répéter, conscient aussi bien d’être Apôtre au même titre que les Douze, que d’être un avorton – Paul, lui, a compris, reçu. Il s’efforçait de convaincre en parlant avec assurance du royaume de Dieu, et en Europe, nous venons de lui…


[1] - Actes des Apôtres XIX 1 à 8 ; psaume LXVIII ; évangile selon saint Jean XVI 29 à 33

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