lundi 6 juillet 2009

je suis avec toi - textes du jour

Prier… [1] l’Eglise redonne le récit de l’autre dimanche, l’hémorroisse et la résurrection de la fille de Jaïre. Mise en scène de deux actes de foi. Le notable comme la malade ont cependant leur idée : Jésus devra imposer les mains à la mourante, toucher le vêtement de cet homme sera salvateur pour l’infirme. L’un et l’autre s’approchent. Jésus est disponible : il suit aussitôt le notable, il ne prend pas mal le geste fétichiste de l’hémorroïsse. Confiance, ma fille. Ta foi t’a sauvée. Et non pas : je te sauve ! ou, j’arrive pour la sauver. Jésus, silencieusement, se laisse faire, il cristallise notre foi, il la constate. Simplicité totale. L’évangile ne donne pas la réaction des miraculés, mais des témoins, c’est-à-dire la propagation de la foi (locution forcément abîmée puisqu’elle a intitulé ensuite des services du Vatican, mais des institutions sans nom ?). En revanche, dans l’Ancien Testament, avec les patriarches, puis par les prophètes, Dieu est prolixe (si l’on ose l’écrire ainsi). Le songe de Jacob (l’échelle que verra aussi Nathanaël dans le Nouveau Testament à l’invite du Christ). Jacob, héritier par supercherie et usurpation, a le sens du spirituel. Il sait lire ses rêves, il sait discerner ce qu’il lui arrive et où il se trouve, et cela en toute humilité : vraiment, le Seigneur est dans ce lieu ! Et moi je ne le savais pas. Jacob, ce que n’avaient fait ni Abraham ni Isaac, prend l’initiative, en réponse à ce songe qu’il a identifié comme parole de Dieu, d’un pacte avec Celui-ci. Si Dieu est avec moi, s’il me protège sur le chemin où je marche, s’il me donne du pain pour manger et des vêtements pour me couvrir, et si je reviens sain et sauf à la maison de mon père, le Seigneur sera mon Dieu. Cette pierre dont j’ai fait une stèle sera la maison de Dieu. La vie entière, l’existence d’un homme sont ainsi vouées dans leur détail et leur nécessité. Une vie spirituelle, une relation à Dieu commence. Le conditionnel n’est pas incrédulité ou forfanterie – il est, je crois, demande très sérieuse et adulte d’un homme à Dieu, d’un homme qui s’embarque en Dieu, c’est une vocation à la suite d’un signe et d’une proposition : voici que je suis avec toi ; je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai sur cette terre ; car je ne t’abandonnerai pas avant d’avoir accompli ce que je t’ai promis. Nos vies sont placées dès leur commencement sous le signe d’une promesse : accompagnement et accomplissement.


[1] - Genèse XXVIII 10 à 22 ; psaume XCI ; évangile selon saint Matthieu IX 18 à 26

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