mardi 7 juillet 2009

il resta boîteux - textes du jour

Mardi 7 Juillet 2009



Prier… [1] voyant les foules, il eut pitié d’elles, parce qu’elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger. La pitié du Christ, fréquemment remarquée par les disciples et les évangélistes, l’envoi en mission, explicite si souvent jusqu’à l’instant de l’Ascension, apparemment conclusive de la geste messianique contrairement à toutes les attentes d’un rétablissement de l’ordre de toutes choses ici bas. Ici, l’image du Christ n’est pas la propagation de la foi, Dieu lui-même s’en charge, enseignant dans le ssynagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité, elle est celle d’un travail pour l’essentiel accompli et dont il ne reste qu’à récolter les fruits. Pour cela, Dieu a besoin d’aide… les ouvriers sont peu nombreux. Dieu tellement à notre portée que Jacob peut lutter avec lui, Jacob l’usurpateur et le spirituel, Jacob qui reçoit un nom si décisif jusqu’à notre époque la plus contemporaine et la plus polémique pour une partie du monde et une partie des hommes et des fmmes : Israël. Tu as lutté contre Dieu comme on lutte contre des hommes, et tu as vaincu. De l’errance des contemporains du Christ ou d’Abraham dépaysé de la Chaldée à l’Egypte jusqu’à l’instant suprême de la lutte spirituelle : le Christ tenté au désert en début de ministère, tenté au Jardin des Oliviers à l’instant d’entrer librement dans sa Passion, et Jacob-Israël : Jacob resta seul. Or, quelqu’un lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore. Et de même que Paul garda trace de la rencontre (j’ai dans ma chair une écharde, un envoyé de satan qui est là pour me gifler, pour m’empêcher de me surestimer [2]), de même Jacob-Israël : l’homme, voyant qu’il ne pouvait pas le vaincre, le frappa au creux de la hanche, et la hanche de Jacob se démit pendant ce combat…Il resta boîteux de la hanche. Moissonnés, nous sommes mis au combat. Avec Dieu. Combat indicible et personnel, moisson évidente et universelle. Lien ? la dialectique de l’incrédulité et de la foi en chacun de nous, qui n’est pas un débat de rationnalité ou d’adhésion, mais celui, quotidiennement repris, entre mon désespoir et ma confiance, la désespérance et la saveur du bonheur, chacune si contagieuse. Ainsi, de notre vivant terrestre et si limité, pourtant si tendu vers l’au-delà de tout, resterons-nous boîteux à jamais.


[1] - Genèse XXXII 23 à 32 ; psaume XVII ; évangile selon saint Matthieu IX 32 à 38


[2] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens XII 7 à 10


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