lundi 27 juillet 2009

- textes du jour

Prier… le jeûne de Moïse, tandis qu’il écrit les tables de la Loi, les clauses de l’Alliance. C’est un rapport contractuel et amoureux, et non pas une législation sociale ou des règles morales. S’il est vrai, Seigneur, que j’ai trouvé grâce devant toi, daigne marcher au milieu de nous. Oui, c’est un peuple à la tête dure, mais tu pardonneras nos fautes et nos péchés, et tu feras de nous un peuple qui t’appartienne. Admirable Moïse, comment ne pas comprendre qu’un peuple, qu’une religion, que toute la respiration et les aspirations spirituelles d’une partie de l’humanité se soit arrêté à cet extraordinaire personnage ! Pas seulement la réalité ou la légende de son dialogue, face à face, avec Dieu, ce qui est déjà un monument mystique, mais cette permanente attitude d’intercession, un homme qui ne pense pas d’abord à soi, mais à un peuple avec lequel il se solidarise pour tout le négatif, le péché et les manques. Un homme de demande et d’espérance, un géant apte à toutes les perspectives même s’il s’y sent inférieur. Mieux que la foi, chez Moïse, l’homme de curiosité, de doute et de questions pratiques, c’est l’espérance. Elle n’est pas vague, ce n’est pas une logique de l’existence ou un quelconque sens de la vie, c’est l’espérance placée en Dieu. Le bonheur personnel et collectif : appartenir à Dieu. Délicatesse spéciale de celui-ci qui, quoique se donnant au face-à-face d’un dialogue fréquent et précis, n’est pas vu de son prophète et homme de confiance. Mon visage, personne ne peut le voir… quand passera ma gloire, je te mettrai dans le creux du rocher et je t’abriterai de ma main jusqu’à ce que j’aie passé. Anthropomorphisme – quels autres mots aurions-nous ? ou images l’auteur spirituell et nous-mêmes qui pensons par des mots et non par le seul jet de notre âme, rumination des mots au lieu de l’intuition que dut être la langue originelle – mais incommensurabilité de celui que nous prions : Je t’en prie, laisse-moi contempler ta gloire. Et Philippe, le soir de la dernière Cène : Montre-nous le Père et cela nous suffit… Comment, Philippe ? il y a si longtemps que… et le salut qui n’est pas le sauvetage de qui se noie, mais tout autre chose, un état personnel, la gloire de Dieu pas seulement contemplée, mais en partage : alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père. [1] Prier, par temps clair comme par temps lourd, dans la dépression comme dans l’envol. L’espérance est une relation personnelle à Dieu, elle seule permet l’espérance en la vie et dans celles-ceux que nous aimons, pour l’accomplissement et le bonheur de celles et ceux que nous aimons, pour l’humanité et la création tout entières. Prier, demander, attente, joie et recommencer, revivre. Sans jamais cesser.

[1] - Exode XXXIII 7à 23 passim & XXXIV 4 à 28 passim ; psaume CIII ; évangile selon saint Matthieu XIII 36 à 43

Aucun commentaire: