samedi 15 août 2009

le dernier ennemi qu'il détruira, c'est la mort - textes du jour

Samedi 14 Août 2009
Prier… car vous ne savez ni le jour ni l’heure… le passage de l’Apocalypse décrivant une femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle était enceinte et elle criait, torturée par les douleurs de l‘enfantement est présentée aussi bien comme une évocation de l’Eglise que de Marie. Je n’en suis pas d’accord, car l’enfant fut enlevé auprès de Dieu et de son trône, la femme s’enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place. Cela ressemble davantage à la fuite d’Agar, la première femme d’Abraham, servante de Sara. Je préfère la vision de la Jérusalem céleste, accomplissement si elle en est. La vision proposée aujourd’hui est plutôt l’image d’un début : Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ !, de notre début avec ses difficultés, parfois inouïes et douloureuses, début individuel, personnel, celui de notre liberté mais en cortège… c’est dans le Christ que tous revivront, mais chacun à son rang : en premier, le Christ ; et ensuite, ceux qui seront au Christ lorsqu’il reviendra. Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père, après avoir détruit toutes les puissances du mal. C’est lui en effet qui doit régner. Un des traits d’authenticité, pour moi le plus fort, des Ecritures du Nouveau Testament (et le Nouveau se porte fort de l’Ancien, puisqu’il l’accomplit), c’est non seulement la succession et le parallèle de plusieurs plumes, de plusieurs auteurs disant « la même chose », mais leur intime et constante résonnance, même s’ils se connaissent peu ou pas, et ne se lisent pas les uns les autres. Paul et Jean. Jean, dans son Apocalypse (texte que j’ai eu le bonheur et la grâce de lire à quelques aurores de suite, le dos au mur fendu de saint Jean à Patmos, il y a maintenant vingt-cinq ans), nous donne le versant mystique, la relation personnelle et et universelle au Christ, tandis que Paul, décisivement dogmatique, insiste sur la résurrection et notre sort ultime. Proximité mystique, résurrection de la chair triomphant divinement sur la mort et la chute du Paradis. Evidemment, quand la pleine conscience-connaissance est donné d’une telle destinée personnelle et collective, Magnificat : il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faire à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. L’Eglise voit les fruits de la rédemption et de l’incarnation, l'avenir tandis que Marie revient, elle, aux origines, la fidélité amoureuse de Dieu. L'une espère, l'autre rend grâces.[1]

[1] - Apocalypse de Jean XI 19 & XII 1 à 10 passim ; psaume XLIV ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XV 20 à 27 ; évangile selon saint Luc I 39 à 56

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