jeudi 13 août 2009

qu'as-tu, mer, à t'enfuir ? - textes du jour



Jeudi 13 Août 2009



Véritable don de Dieu qui nous précède avant notre éveil dans le jour que nous aurons à vivre : l’humeur, le paysage mental, le rapport avec soi-même. Tant de « raisons » pour n’être pas bien dans ma peau ce petit matin, mais la réintégrant je m’y trouve bien, ou plutôt je me sens dolice à un travail, à un emploi de moi-même qui seront aisés, fructueux, joyeux. Deo gratias. Mais les petits miracles quotidiens ont comme les grands leurs ingrédients : ici, c’est repérable, ces heures hier avec un homme dont l’amour pour moi et pour ma femme me vainc et que je comprends enfin en même temps que je vois sa vie et ses raisons. Il me rend aussi un « objet » perdu mais qui avait du sens, car c’était cadeau reçu dans des circonstances précises et d’une femme précise, que je sais aujourd’hui malheureuse quoiqu’avec l’aide d’une petite fille qu’elle eut à cette époque ou peu après (de ces suspensions orientales, des tubes métalliques qui chantent quand un battant de bois les bat, mû par le vent, tout simple – tombé dans l’herbe, écrasé par le tracteur, perdu, et il m’est rendu, son chant avec). Enfin, la sensation de temps « devant soi », pas celui du mystère de la biologie et de notre longévité, mais quelques jours dont j’avais besoin pour les apprêts de cette maison, des rangements de papiers et d’ustensils, le travail de Marthe sans lequel Jésus resterait à jeun et Marie ne pourrait écouter ni prier, apprêts pour la surprise de ma femme et pour l’étonnement de notre fille quand elles reviendront… DG
… procession d’autrefois de l’Introit et du Confiteor, les degrés de l’autel, de la vie, de la journée, toutes les montées et ceux/celles que mentalement j’emmène ou accompagne. Combien de fois ? - Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. C’est Pierre qui pose la question et qui reçoit la réponse, lui le confesseur doublement, confesseur de la foi de toute Eglise, gardien aussi des « clés » du Royaume, tout ce que vous délierez… Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser… saisi de pitié, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette. La parabole est connue, l’a-t-on commenté en économie politique ? aujourd’hui l’employé est en principe créancier de l’employeur, mais lui en a-t-il reconnaissance ? ces pays où « aller au chagrin », c’est aller au travail… et l’employeur se senti-il en rapport équilibre d’échange avec la personne de son employé ou bien est-ce la charge salariale est-elle la première dont on allège, sans égard aux personnes, le bilan ? L’encyclique de Benoît XVI que je n’ai pas encore ouverte mais pour laquelle – malgré un premier dire à son propos : qu’elle est longue ! – j’ai le préjugé favorable. L’évangile montre le serviteur endetté auprès d’un maître qui lui prête donc encore plus qu’il ne le paye. Les relations sont, dans la leçon du Christ, simplement humaines, pas comptables ni juridiques : ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ? Jésus demande constamment ces réciprocités et rend solidaires tous les comportements, y compris celui de Dieu vis-à-vis de nous. Alors tout Israël traversa à pied sec, jusqu’à ce que toute la nation eût fini de passer le fleuve. … Qu’as-tu, mer, à t’enfuir ? [1]


[1] - Josué III 7 à 17 passim ; psaume CXIV ; évangile selon saint Matthieu XVIII 21 à XIX I






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