samedi 19 septembre 2009

le semeur est sorti - textes du jour

Samedi 19 Septembre 2009


Ces matins qui n’en sont pas, lugubres, lourds et mortifères comme une nuit avançant en forme de menace, échec et mort, évanouissement des soleils et de toute possibilité, et ces matins où je vis que nous sommes faits et venus, mis au monde et soutenus en vie pour le bonheur et pour l’amour, pour une jeunesse éperdue et consciente, où tout est possible parce que c’est à faire et parce que nous sommes appelés à le faire. Les moineaux dans la cuisine, l’arbre à notre vitre tressaillant sous d’autres oiseaux, notre fille dormant encore, les bras en croix comme à ses premiers mois et le visage qu’elle n’a pas dans la journée, d’un ange offert au souffle de l’Esprit, tandis que le remuement des jours est déjà l’affairement et la curiosité pour tout. J’ai toujours en tout cherché la beauté, mais pas pour elle-même – je ne le sais que maintenant, elle n’a jamais été déesse, elle n’était que la trace, parfois le chemin de la rencontre de ce qu’il y a de plus réussi dans un homme, dans une vie, je pense à ce colloque mercredi sur un homme vrai parce qu’il était transparent, tout le contraire d’un habitant des cloaques d’aujourd’hui (critère infaillible de ce discernement : le sourire donné, reçu, la sincérité alors est irréfragable, marquante) – la beauté, visage de Dieu sur le nôtre, notre visage quand fatigue et impuissance n’y sont pas encore ou en ont été ôtés. Prière diaphane cette heure-ci, s’il vous plaît ô mon Dieu, notre Dieu. Comme une grande foule se rassemblait, et que de toutes les villes on venait vers Jésus, il dit en parabole : « Le semeur est sorti pour semer la semence… Nous y sommes, presque sans cesse [1]. C’est un dialogue entre le semeur et la terre, si diverse. La parabole et son explication plus encore peuvent être prise en janséniste ou en intégriste, le salut si parcimonieux, le privilège aussi des apôtres : à vous, il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu, mais les autres n’ont que les parabaoles, afin que se réalise la prophétie : Ils regarderont sans voir, ils écouteront sans entendre. J’y vois la diversité des appels, des chemins, selon nos propres diversités, j’y vois la liberté d’accueil, de fidélité, une liberté qui vaut par nos infidélités et nos écarts, nos haines et nos repentirs, les va-et-vient tout le jour de notre fille nous maudissant, nous jetant hors de la maison, appelant nos caresses, redoutant la simple menace de la fessée, heureuse des pleurs aux jeux, ainsi sommes-nous, la Sagesse jouant aux commencements du monde et de chaque sous le regard de Dieu : un cœur bon et généreux, ils retiennent la Parole et portent du fruit par leur persévérance. Une parole qui est une personne, une fidélité qui est une relation, un fruit qui est une contagion. Paul concluant ses recommandations à son fils spirituel a les expressions de Jean poour évoquer le Christ de la Parousie qui est aussi celui le terrassant sur le chemin de Damas ou qui l’inspire – avec une science procédurière et de la réplique étonnantes – dans les procès multiples que lui a fait encourir son apostolat : le Christ au temps fixé, c’est le Souverain unique et bienheureux, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs… lui qui habite la lumière inaccessible, lui que personne n’a jamais vu, et que personne ne peut voir. L’icône orthodoxe et cet extraordinaire mixité du plus concret et du plus séraphique en Athos ou à Byzance, et la réponse humaine que l’Islam a parfaite dans le rythme diurne de la prière, rythme des heures monastiques, et humble moment maintenant à partager : venez dans sa maison lui rendre grâce, dans sa demeure chanter ses louanges, image qui rend encore plus intolérable que l’humanité soit encore, dans une si grande proportion mal logée, mal nourrie, torturée ou emprisonnée, méprisée surtout. Dans les évangiles, Jésus prêche beaucoup certes, mais il a pitié, il guérit, il se donne, il s’expose, il meurt. Pas logé, peu nourri, torturé, méprisé mais ressuscité selon les Ecritures. A lui, honneur et puissance éternelle, ce matin et à jamais. Vous tous, frères et sœurs, femme aimée et fille adoable, mes morts et mes vivants, certains si chers et si quotidiennement présents, oui, le Seiegneur est bon, éternel est son émour, sa fidélité demeure d’âge en âge. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit, amen. Accord, acquiescement de l’amour et de la foi = confiance et espérance. Adam et Eve, et depuis toujours … leur seconde chance que chacune de nos vies a à vivre et à exploiter.

[1] - 1ère lettre de Paul à Timothée VI 13 à 16 ; psaume C ; évangile selon saint Luc VIII 4 à 15

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