mercredi 7 octobre 2009

cette salutation - textes du jour

Mercredi 7 Octobre 2009


Prier. Comment n’être pas ébloui par cette définition, manifestement pratiquée, de la prière (peu importe que ce soit Chrysostome ou un autre qui le professe, l’Eglise de ces époques savait « vivre ») [1]. Et l’ange Gabriel, censé se trouver continûment en présence de Dieu, le suprême, lui aussi prie et communie, sa salutation à Marie. Celle-ci se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. Quand la prière est une salutation, c’est-à-dire une reconnaissance, un discernement de l’existant, de la réalité. Je te salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi. La théologie qui suit est passionnante de simplicité, Dieu parle notre langage pour annoncer l’incroyable, sinon l’infaisable, puis devance les questions, administre des commencements de preuve. Que tout se passe pour moi selon ta parole. C’est littéralement l’inversion du dire habituel par lequel le Christ constatant la foi de celui qui implore une guérison, accomplit celle-ci, la fait, en réalité, s’accomplir par le croyant. Marie, qui est prière par elle-même, s’associe humblement à celle des apôtres, une fois que physiquement, terrestrement tout est terminé pour son fils, entre Ascension et Pentecôte, dit-on liturgiquement ; début des vies religieuses communautaires : d’un seul cœur, ils participaient fidèlement à la prière avec quelques femmes dont Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères. Les arguties sur la famille de chair du Christ, les ajouts en règles, observances, célibats et autres… à l’étage de la maison… après avoir vu Jésus s’en aller vers le ciel… qui s’en embarrasse ? Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Oui, sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. [2] Dialogue de l’âme, situation absolue.

[1] - Le bien suprême, c'est la prière, la conversation familière avec Dieu. Elle est relation à Dieu et union avec lui. De même que les yeux du corps sont éclairés à la vue de la lumière, ainsi l'âme tendue vers Dieu est illuminée de son ineffable lumière. La prière n'est pas l'effet d'une attitude extérieure, mais elle vient du coeur. Elle ne s'enferme pas dans des heures ou des moments déterminés, mais elle est en activité continuelle, de nuit comme de jour. Ne nous contentons pas d'orienter notre pensée vers Dieu lorsqu'elle s'applique exclusivement à la prière ; mais lorsque d'autres occupations -- comme le soin des pauvres ou quelque autre souci en vue d'une oeuvre bonne et utile -- nous absorbent, il importe aussi d'y mêler le désir et le souvenir de Dieu, afin d'offrir au Seigneur de l'univers une nourriture très douce, assaisonnée au sel de l'amour de Dieu. Nous pouvons en retirer un grand avantage, tout au long de notre vie, si nous y consacrons une bonne part de notre temps. La prière est la lumière de l'âme, la vraie connaissance de Dieu, la médiatrice entre Dieu et les hommes. Par elle, l'âme s'élève vers le ciel et embrasse le Seigneur d'une étreinte inexprimable. Comme un nourrisson vers sa mère, elle crie vers Dieu en pleurant, assoiffée de lait divin. Elle exprime ses désirs profonds et reçoit des présents qui dépassent tout ce que l'on peut voir dans la nature. La prière, par laquelle nous nous présentons avec respect devant Dieu, est la joie du coeur et le repos de l'âme.

[2] - Actes des Apôtres I 12 à 14 ; Magnificat Luc I 46 à 55 passim ; évangile selon saint Luc I 26 à 38

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