samedi 3 octobre 2009

votre pensée vous a égarés loin de Dieu - textes du jour


Samedi 3 Octobre 2009



Prier… [1] je reçois deux circulaires exceptionnelles, l’une d’un correspondant mauritanien, musulman, exilé en Allemagne, me transmettant une numérologie du Coran, proprement étonnante. J’ai un livre de Raymond Abellio, La Bible, document chiffré, une approche toujours possible du sacré, elle n’ajoute ni ne retranche rien et à la réflexion me fait plus admirer l’ingéniosité humaine qu’elle apporte davantage de certitude de l’inspiration divine du texte. L’autre est affreuse comme certains appels de Brigitte Bardot, ce sont des traitements infligés aux chats ou aux chiens, pour des questions de fourrure ou tout simplement d’apprêts de viande. Ce qui pose deux questions. Que peut la pétition que nous signerons ? ce qui va jusqu’à cette remarque qui résonna fort, de Michel Rocard, Premier ministre, on ne peut accueillir toute la misère du monde. Ce qui amène à l’interrogation humanitaire, aux opérations de la paix et à la question de se mêler ou pas de tout ce à quoi nous ne pouvons rien ou que peu : exemple évident, l’Afghanistan où des milliers de soldats « occidentaux » périront pour rien, de l’argent sera englouti, des motifs bien moins purs y seront davantage satisfaits que l’ambition de bien-être et de démocratie pour la population, censée soutenir nos interventions. La réponse ne semble être que de changer le monde entier, ambition de tout missionnaire mais aussi de tout révolutionnaire, et qui, historiquement, n’a jamais abouti. Le christianisme lui-même ne propose que la susbtitution d’un monde par l’autre à la fin des temps, et en chemin individuel, par notre mort, c’est-à-dire le passage à la vie éternelle et à un autre mode d’existence, substitution et passage périmant l’actualité. L’autre question est plus immédiate, il est le respect de toute vie, ce qui nous amène autant aux chemins quotidiens du respect mutuel qu’à celui grave du respect de la vie en soi, l’eugénisme, l’option végétarienne… hausser les épaules et se détourner de ces messages qu’internet fait fleurir, quoiqu’ils me parviennent directement de relations personnelles… ce sont le lévite et je ne sais quel autre personnage censément respectable, se détournant de cette apparence de cadavre sur laquelle seul se penchera le Samaritain de la parabole… A ce moment, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit saint… cette notation de l’évangéliste, de seconde main, m’a toujours paru une des plus mystérieuses du Nouveau Testament. Avec aussi celle donnant l’interrogation du Christ, dont le manteau est touché, une force qui, etc… comme s’il y avait une matérialité du spirituel… toute l’interrogation que me pose aussi la dévotion – est-ce dogmatique – pour les saints anges, pour les « êtres spirituels », alors que tout le christianisme est fondé sur la chair autant que sur l’esprit, le « soin » que prend Dieu pour nous atteindre, en s’incarnant, et les anges apparaissant « concrètement », le corps glorieux, la résurrection de la chair. Je préfère quitter ces impasses, la joie de Jésus, Dieu fait homme, est ici surnaturelle, mais elle est celle d’un homme comprenant soudainement la totalité du dessein divin, expérience qui peut être la nôtre. Autre difficulté : réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux. La prédestination, les exclus, ce chemin mène tout droit à l’échangisme avec Dieu, à la négociation des « bonnes actions », propter retributionem, à des donnant-donnant avec Dieu, et une superstition empoisonnant toute un psychologie, détraquant toute une vie… Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! … Votre pensée vous a égarés loin de Dieu ; une fois convertis, mettez dix fois plus d’ardeur à le chercher. Ce sont les textes-mêmes, l’Ecriture qui me remettent d’aplomb, ce matin, et m’ouvrent la porte intérieure à la prière : vous avez oublié le Dieu éternel, lui qui vous a nourris.

[1] - Baruc IV 5 à 29 passim ; psaumeLXIX ; évangile selon saint Luc X 17 à 24

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