mardi 29 décembre 2009

les ténèbres l'ont rendu aveugle - texte du jour

Mardi 29 Décembre 2009
Prier… [1] les ténèbres l’ont rendu aveugle. Selon la Genèse, la lumière comme tout est création mais en même temps elle figure le Christ selon le prologue de Jean. Thème des ténèbres dans la Bible, synonyme de folie pour l’Ancien Testament, de réclusion dans le Nouveau. Jean suggère une troisième piste, l’ambiance dans laquelle nous sommes, nous modèle. Etre dans le Christ, être dans la lumière, le Christ en nous, nous-mêmes dans la lumière, le développement de l’amour de Dieu en nous. Nous sommes un champ de travail. Démonstration serrée, plus philosophique – l’amour de la vérité, la soif de connaissance (celle qui étreignit et terrassa l’humanité à son origine, en Eve et en Adam) – que théologique. Voici comment nous pouvons savoir que nous connaissons Jésus Christ. Mais cette connaissance n’est pas une préhension, elle est une mutuelle habitation, elle n’est pas une façon de saisir un objet, elle est une existence aboutie. Connaître, c'est être ce que l'on connaît, qui l'on connaît. S'agissant de Dieu, cette connaissance ne peut qu'être donnée, jamais atteinte. Reçue. En celui qui garde fidèlement sa parole, l’amour de Dieu atteint vraiment la perfection : voilà comment nous reconnaissons que nous sommes en lui. Celui qui déclare demeurer en lui doit marcher lui-même dans la voie où lui, Jésus, a marché. Le commandement d’amour est donc la clé de nos équilibres intimes, et – bien entendu mais ce que ne développe pas saint Jean – la clé d’une vie sociale, que la vie en Eglise et en corps mystique préfigure. Celui qui a de la haine contre son frère est dans les ténèbres ; il marche dans les ténèbres sans savoir où il va, parce que les ténèbres l’ont rendu aveugle. Les parents de Jésus comme le vieux Syméon suivent un chemin qui leur est inspiré, c’est la rencontre et le Nunc dimitis : mes yeux ont vu ton salut… lumière pour éclairer… Il est vrai que cette vue totale et éblouissante révèle d’abord le plus terrible, un signe de division pour tout un peuple, l’humanité en fait, divisée autant par son péché que par la conscience qu’elle en prend (parfois), et le martyre moral de Marie. L’évangile n’est pas tendre, les écrits du disciple que Jésus aimait, ne sont pas des missives faciles ou à l’eau de rose. Le Dieu hiératique des icones byzantines et de la prière en Islam : Lui, le Seigneur, a fait les cieux : devant lui, splendeur et majesté, dans son sanctuaire, puissance et beauté. Mais à Dieu, tout peut se demander.

[1] - 1ère lettre de Jean II 3 à 11 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc II 22 à 35

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