samedi 27 février 2010

ne m'abandonne pas entièrement - textes du jour

Samedi 27 Février 2010


Humbles et pauvres… prier, étendu à même le sol, faudrait-il, à bout complètement et l’espérance si faible, désormais seulement surnaturelle, la mèche qui s’éteint… (le psaume dit que Dieu ne l’écrasera pas). Tu les garderas et observeras de tout ton cœur et de toute ton âme, les commandements et diverses prescriptions, nos « devoirs » envers Dieu et envers les autres, tels qu’enseignés et reçus : soit ! mais celui qui interpelle Jésus : tout cela je l’ai fait depuis mon enfance (quoiqu’il soit rare de pouvoir sincèrement le dire…), alors la réponse, qui transcende les comportements et les observances : le dépouillement et le départ… va… vends… puis viens et suis-moi… la main et l’appel de Dieu à l’instant de notre mort, grâce à laquelle nous sommes enfin dépouillés ? mais ceux que nous aimons, et qui nous aiment ? les laisser ? ce n’est pas de cet ordre, nous ne nous entre-quitterons jamais. Et dans l’amour et l’amitié, n’y a-t-il pas, bien plus que la perspective et l’espérance de toute suite et de toute durée, cette sensation rétrospective d’une éternité de si longue date pour cet amour et cette amitié, ces amours et ces amitiés, qui sont antérieurs tant ils nous constituent… tu as obtenu du Seigneur cette déclaration : qu’il sera ton Dieu et que tu écouteras sa voix… le Seigneur a obtenu de toi cette déclaration : que tu sera son peuple particulier… il te donnera prestige, renommée et gloire. Dialogue décisif, tête-à-tête et bilan pour la vie, mariage à égalité surprenante de la créature et du créateur. Identité de nature, à croire ? Jésus nous l’indique : vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. Créés à l’image et à la ressemblance de Dieu (homme et femme, le couple participe du mystère trinitaire, la procréation du mystère de la création), nous pouvons et devons ambitionner d’approcher de sa perfection ! [1] Le premier chant des oiseaux ce matin nous salue. Il est temps de prier. Pleurer est un début, les raisons se dissolven, le chagrin est la première étape de l’espérance : l’impuissance, sinon la capacité de reconnaître que je suis, nous sommes à bout. Inconscients ? nos chiens qui ronflent et que j’entends, tandis que le jour a fait apparaître nos fenêtres. Dehors ne m’appelle pas, j’ai tant à faire ici : prier, pour moi, si faible, et mortel, pour autrui, pour tous… ne m’abandonne pas entièrement. Prière d’Esther, rappelée dans la liturgie d’hier.

[1] - Deutéronome XXVI 16 à 19 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Matthieu V 43 à 48

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