jeudi 18 mars 2010

je parle ainsi pour que vous soyez sauvés - textes du jour

Jeudi 18 Mars 2010


Prier…[1] Moi, je n’ai pas à recevoir le témoignage d’un homme. Nous témoignons de l’action de Dieu en nous et dans autrui, nous ne témoignons pas de sa divinité, nous rapportons mais c’est le Père qui lors du baptême de Jésus dans le Jourdain ou lors de la Transfiguration, fait entendre Sa propre voix. Celui-ci est mon fils bien-ailmé en qui j’ai mis toute ma confiance, écoutez-le. Paroles et message de forme humaine, exactement comme l’Incarnation du Verbe lui-même. Jean reprendra d’ailleurs à la fin de son évangile la formule même du Christ : Il y a quelqu’un d’autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu’il me rend est vrai. Formule en légère variante, parce que cette connaissance de l’exactitude du témoignage elle est celle de l’Apôtre quant à lui-même, tandis que celle du Fils pour l’assertion du Père renvoit à Dieu-même. Jésus insiste, la foi en Lui n’est pas de l’ordre des adhésions et des militances humaines – comme l’Eglise, comme nous en Eglise ou spontanément et quotidiennement, aurions tendance à le faire, sinon à le vivre – elle est d’ordre divin, par elle-même : la gloire, je ne la reçois pas des hommes. Et contresens (j’écrirais mieux : « contre-vie »), nous n’allons pas aux textes, aux rites, à quelque recette dont la foi ferait partie (celle dite du charbonnier) pour quelque chose ou acquérir un bien, et nous ferions alors un détour inutile, nous allons au Christ. Et rites, Ecritures, mouvement de foi, vie d’Eglise, communion avec tout homme cherchant sa voie en discernant que celle-ci est tout bonnement le chemin de Dieu, le chemin à Dieu, n’ont de sens que nous donnant cette voie et ce chemin : vous scrutez les Ecritures parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle (pourquoi pas la pierre philosophale ?) ; or, ce sont elles qui me rendent témoignage, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! . . . vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu. Reprendre, comprendre et aller par ces textes, Jean, il y a deux mille ans, à Ephèse, à Patmos, peut-être la Vierge marie à ses côtés pendant qu’il écrit et qu’il travaille, car notre foi chrétienne et catholique est tout simplement enracinée dans une histoire, une généalogie, des lieux et des moments. Souviens-toi de tes serviteurs, Abraham, Isaac et Jacob à qui tu as juré par toi-même… Communion étendue à tant d’autres que nous, et redite de ce que Dieu est, pour nous et à Lui-même son propre témoignage. La mort nous introduit à la totalité de ce cycle, la foi de nos yeux bandés, la Synagogue statufiée au côté sud de la cathédrale de Strasbourg, cette foi voilà qu’elle reçoit pleinement en échange de notre dernier soupir, dont personne à l’avance ne sait qu’il est le dernier mais dont – dans la foi l’espérance et l’amour – nous savons qu’il est la première inspiration dans la vie éternelle, pour la vie éternelle… Votre mort, mon Dieu, en votre Fils, mort humaine, ma mort, dont la pensée m’est venue à mon éveil (première fois aussi précisément et non sans crainte, l’inconnu et l’inconnaissable humains), notre mort à tous, à vous, mes chers communiants et participants à ce périple chaque matin, s’il vous vient de le re-parcourir avec avec moi et vous le sentez, avec d’autres – plus d’une centaine, à présent, chacun cher, chacune chère – priez-nous pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort, ô Marie, conçue sans péchés, mère d’un fils qui est Dieu.

[1] - Exode XXXII 7 à 14 ; psaume CVI ; évangile selon saint Jean V 31 à 47

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