dimanche 7 mars 2010

je suis celui qui suis - textes du jour

Dimanche 7 Mars 2010


Quarante ans, cinquante ans… j’ai voulu être aimé, j’ai voulu aimer, j’ai passionnément, intensément attendu et/ou couru. J’ai reçu, et je comprends que l’éternité et l’amour appelle cette sorte d’immobilité vivante au plus près, au plus intérieur, au plus naissant et total d’un être, je comprends l’éternité et à ces instants, je la vis. Je reçois d’être là et de vivre, d’aimer. – Prier… [1] Moïse gardait le troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madian. Il mena le troupeau au-delà du désert, et parvint à l’Horeb. Notre vie spirituelle est une avancée, elle est située dans les lieux, dans l’histoire, dans notre chair, dans notre personnalité, nos amours et amitiés, nos professions, nos occupations. Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour venir regarder, Dieu à l’affût qui nous piège. Il dit : Me voici. Une des réponses décisives de toute la Bible, personnalité, temps, lieu, totalité de l’humanité. L’épisode du buisson ardent peut emplir un livre, donner à méditer et à vivre une existence humaine entière. Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu. Avons-nous, ai-je sérieusement envisagé de voir Dieu, de Le rencontrer face à face ? sans réfléchir aux possibilités, sans visualiser ou imaginer quoi que ce soit. Etre face à Lui, combien ces notions de transparence – resssassées en politique quand précisément tout se truque – prennent leur force, qui serai-je ? qui suis-je ? alors… le Seigneur dit à Moïse : j’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple… et j’ai entendu ses cris… Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer… Dieu ne se livre à Moïse que selon la démarche, puis les questions de celui-ci : Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est Je-Suis. Commentaire de Paul : ces événements étaient destinés à nous servir d’exemple… ainsi donc, celui qui se croit solide, qu’il fasse attention à ne pas tomber. Commentaire du Christ : voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. Intercession humaine, celle qui porte sur Dieu. Abraham pour Sodome et Gomorrhe, le Christ qu’on cloue – humainement, entre hommes, sous le regard de sa mère et de quelques femmes – en croix : Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. Les trois religions du Livre, les révélées : Dieu est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour. Comme le ciel domine la terre, fort est son amour pour qui le révère. Amen.

Gaucherie obligée de toute traduction et de tout énoncé du nom de Dieu. Je suis celui qui suis. Je-Suis. Les quatre-vingt-dix neuf noms de Dieu donnés par le Coran. Toutes les ellipses et équations des psaumes. Et nos vies courantes, les jurons comme les soupirs. Mon Dieu… dans la souffrance ou dans la stupéfaction. Notre pauvreté est richesse suprême, elle est adéquate à la totalité de Dieu, elle y répond en vocabulaire, en paroles, en actes car tout ce qui est de nous est pauvre, mais cette pauvreté est aimée, attendue de Dieu. Il réclame ta vie à la tombe et te couronne d’amour et de tendresse.


[1] - Exode III 1 à 15 ; psaume CIII ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens X 1 à 12 ; évangile selon saint Luc XIII 1 à 9

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