jeudi 8 avril 2010

c'est vous qui en êtes les témoins - textes du jour

Jeudi de Pâques 8 Avril 2010

Prier … [1] la leçon d’Ecriture sainte – donnée sur la route de Jérusalem à Emmaüs le soir de Pâques – est reprise, mais elle est, cette fois, dernière. Le Christ commence par le tangible, il est mort assurément, les témoins ne manquent pas même si ceux à qui maintenant il s’adresse n’étaient pas au pied de la croix. Pour croire en Dieu autrement qu’en philosophe ou en joueur de casino, il faut croire en son incarnation et en sa passion, sauf chemin de Damas, qui n’est pas donné à tout le monde et qui suppose un zèle peu courant. Mort et inhumé et pourtant : voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os, et vous constatez que j’en ai… Avez-vous ici quelque chose à manger ? – Ils lui offrirent un morceau de poisson grillé. Il le prit et le mangea devant eux. Deuxième étape ou deuxième élément de « preuve », l’enseignement-même du Christ sur lui-même répétant à satiété qu’il mourra et ressuscitera le troisième jour après son supplice, et cette prophétie il l’assène chaque fois que les disciples le voient triompher de tout et de tous. Enfin, les événements et les prédictions ne sont pas seulement son fait, ils sont le thème-même de l’entier des Ecritures, c’est-à-dire de la foi native de ceux à qui il s’adresse et vient rendre visite le soir de Pâques : il fallait que s’accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. – Alors il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des Ecritures. Il conclut : ‘ C’est bien ce qui était annoncé par l’Ecriture : les souffrances du Messie, sa résurrection d’entre les morts le troisième jour, et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. C’est vous qui en êtes les témoins. ’ Car la dernière étape est la nôtre, l’Eglise elle-même prophétisée par l’Ancien Testament, celui des Juifs censément, et anticipée par son fondateur toute sa vie durant et après la résurrection. Nous recevons le témoignage dans sa totalité et nous le transmettons. Rien de solitaire, rien d’illuminé, rien d’improvisé. Rien de personnel ? non, Pierre s’adressa au peuple : ‘ C’est pour vous d’abord que Dieu a fait se lever son Serviteur, et il l’a envoyé vous bénir, en détournant chacun de vous de ses actions mauvaises. ’ Ainsi soit-il ! – en union de prières avec ceux qui, à contre-courant apparent de la Résurrection et de ces jours, veillent l’un des leurs qui va nous précéder par sa mort dans cette promesse… mourir entre Pâques et Pentecôte. Espérer c’est vivre, vivre c’est espérer, mourir c’est accomplir, s’accomplir : du moins, je l’ai vu accompagnant un mourant qui, dans le coma, depuis des heures, tourna vers moi la tête à sa dernière inspiration comme je finissais de lire à haute voix une des lettres qu’il m’avait écrites quelque temps auparavant. Ne me retiens pas. Il vous précède, il vous attend.

[1] - Actes des Apôtres III 11à 26 ; psaume VIII ; évangile selon saint Luc XXIV 35 à 48

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