mercredi 21 avril 2010

chair & religion - l'Eglise catholique en question ?

bibliographie pouvant être appelée en écho

elle n’a pas précédé l’écriture de cette réflexion, ne l’a pas accompagnée non plus
mais, tirée de ma bibliothèque habituelle, elle peut aider à poursuivre celle-ci :
évocatrice, pas exhaustive ou même logique,
elle vise à situer les maux et vocabulaires actuels par rapport à ceux du passé
et à caractériser ainsi les changements d’ambiance

la présenter m’a convaincu que nous souffrons des mêmes maux depuis plusieurs décennies, que nous savons exactement de quoi nous souffrons – Eglise et civilisation « occidentale » confondues – et que nous avons identifié sinon tous les remèdes, du moins des voies curatives

se font face l’illusionnisme de nos sociétés, de nos économies, de nos finances
et une incapacité relative – notamment pour l’Eglise – à dégager autorité morale et repères

je ne me sens pas systématiquement solidaire de ce que je cite, mais tout m’a paru évocateur
docn contribuant à nos nécessaires réflexions, prises de conscience et approfondissements



pédophilie

On peut évidemment mobiliser certains textes d’André Gide, La ville dont le prince est un enfant… Les amitiés particulières… Mort à Venise et même La symphonie pastorale ou à l’écran Les dimanches à Ville d’Avray… mais ce qui a mobilisé l’opinion et ce qui enjoint à l’Eglise de veiller autant que de comprendre – désormais – c’est le viol, qui n’est pas poétique, en tout cas pour la victime. Les deux citations éclairent la psychologie de l’aîné.

Les moins de seize ans . Gabriel Matzneff (et toute son œuvre autobiographique, plutôt que romanesque)
Julliard . Mars 1976 . 116 pages
‘ Filles ou garçons, peu importe. Ce qui me captive, c’est moins un sexe déterminé que l’extrême jeunesse, celle qui s’étend de la dixième à la seizième année. Appelez-moi bissexuel ou, comme disaient les Anciens, ambidextre, je n’y vois pas d’inconvénient. Mais franchement, je ne crois pas l’être. A mes yeux l’extrême jeunesse forme à soi seule un sexe particulier, et unique. Aimer les moins de seize ans, c’est un refus de l’page adulte, un refus de la maturité, ue remsie en cause radicale du « Tu seras un homme, mon fils » qui est le fondement de toute notre civilisation occidentale. Aimer les moins de seize, c’est signifier que l’on est résolu à ne pas jouer le jeu, à ne pas s’insérer dans la comédie sociale. L’amant des très jeunes, garçons et filles, est voué à une existence de rebelle, d’outsider, d’hérétique, une existence qui est un continuel pied de nez aux grandes personnes, à leurs soucis, à leurs ambitions, à leur mode de vie.’ 4ème de couverture
‘ Christian, quatorze ans, m’annonce sa décision de rompre. Il y a encore trois jours, c’était l’amour fou, et maintenant c’est fini. Je suis assis sur le lit. Lui, il se tient debout devant moi, très droit, la bouche crispée, le regard dur. – J’ai compris hier que je n’avais plus envie devenir chez toi. Ce matin, j’ai cru que je pourrai faire semblant, mais tu vois, je n’ai pas pu. – Et tout ce que nous avons vêcu ensemble ? – Cela prendra sa place dans mon cœur… Monique, quinze ans, se met en colère quand je fais, par plaisanterie, allusion à ses anciens flirts : - Je n’aime pas le passé, je n’aime pas la vérité, je préfère les oublier, les recréer à ma guise. Tendresse de l’enfance, dureté de l’enfance.’ p. 62

A tous les prêtres de l’Eglise à l’occasion du jeudi-saint 1985 . Jean Paul II
En direct du Vatican . suppl. au n° 33 - Mars 1985 . 116 pages
‘ Dans la conversation du Christ avec le jeune homme, telle que l’Evangile nous la rapporte, il y a une expression que nous devons partculièrement assimiler. L’Evangéliste dit que Jésus « fixa son regard sur lui et l’aima ». Nous touchons ici le point véritablement névralgique. Si nous interrogions ceux qui, parmi les générations de prêtres, ont fait le plus pour les jeunes, garçons et filles, ceux qui ont fait porter les fruits les plus durables à leur travail auprès des jeunes, nous arriverions à la conviction que la source première et la plus profonde de leur efficacité a été ce « regard d’amour » du Christ. Il nous faut bien préciser de quel amour il s’agit dans notre âme de prêtres. C’est tout simplement l’amour du « prochain » : l’amour de l’homme dans le Christ, qui a pour objet chacun de nos frères et chacune de nos sœurs, qui les concerne tous. Cet amour n’est pas exclusif par rapport aux jeunes, comme s’il ne devait pas s’adresser aux autres, par exemple aux adultes, aux personnes âgées ou aux malades. Certes, l’amour pour les jeunes ne revêt son caractère évéangélique que lorsqu’il découle de l’amour porté à chacun et à tous. En même temps, il revêt en tant qu’amour, un caractère spécifique et, peut-on dire, de charisme. Cet amour découle du fait que l’on prend particulièrement à cœur ce qu’est la jeunesse dans la vie de l’homme. Indubitablement, les jeunes ont beaucoup de côtés attrayants ce qui est propre à leur âge ; mais ils ont aussi parfois bien des faiblesses et des défauts … L’amour pour les jeunes – cet amour que doit nécessairement éprouver tout éducateur droit et tout bon pasteur – est pleinement conscient tant des qualités que des défauts propres à la jeunesse et aux jeunes. En même temps, cet amour – comme l’amour du Christ – rejoint la personnelle elle-même à travers ses qualités et ses défauts : il rejoint une personne qui se trouve dans une phase extrêmement importante de sa vie. Il y a vraiment beaucoup de choses qui se conçoivent ou se décident au cours de cette phase (parfois d’une manière irréversible). De la façon dont est vêcue la jeunesse dépend dans une large mesure l’avenir de l‘être humain, c’est-à-dire l’avenir d’une personne humaine concrète et absolument unique. La jeunesse est donc, dans la vie de tout homme, une phase de particulière responsabilité. L’amour pour les jeunes est avant tout prise de conscience de cette responsabilité et disponibilité à la partager. Un tel amour est vraimentt désintéressé. Il inspire confiance aux jeunes. Ceux-ci en ont même un immense besoin dans la phase de leur vie qu’ils traversent. Chacun de nous, prêtres, devrait être particulièrement préparé à un tela mour gratuit. On peut dire que toute l’ascèse de la vie sacerdotale, l’effort de chaque jour pour y parvenir, l’esprit de prière, l’union avec le Christ, la consécration à sa Mère, trouvent précisément là leur confirmaton quotidienne. Les jeunes sont particulièrement sensibles. Ils ont parfois l’esprit très critiques. C’est pourquoi la préparation intellectuelle du prêtre est importante. Mais en même temps l’expérience confirme que les plus importantes sont la bonté, la fidélité à sa tâche et aussi la fermeté, autrement dit les qualités du caractère et du cœur.’ § 6

homosexualité


toute l’œuvre d’Hervé GUIBERT

Jacques DURANDEAU – Le renoncement homosexuel

Marguerite YOURCENAR – Alexis ou le traité du vain combat

Edmund WHITE – Les adieux

raconter de l’intérieur – en état de vie ou en expérience unique ou passagères – n’est pas théoriser. Comprendre ne trouve pas de chemin ni dans les récits ni dans la théorie : il faut aimer, cf. Jean Paul II ci-dessus à propos de l’amour des jeunes
il y a aussi la lecture de l’implicite chez Julien GREEN et chez François MAURIAC
… et à apprendre


états de vie


romans

Les deux moniales . Anne Huré Julliard . Février 1962 . 256 pages
‘ Cette sérénité qui n’est pas l’absence de passion. Mais la passion maîtrisée. … La vocation, c’est le n,om noble d’une passion ’ p. 254

La femme Dieu . Yves Bichet Fayard . Août 2001 . 327 pages
Récit à la première personne d’une jeune fille qui pour survivre renonce à sa féminité, devient moine et connaître amour et pouvoir – Mayence, autour de 830

témoignages

Jean GUITTON – Portrait de M. Pouget
(Gallimard . 9 Avril 1954 dépôt légal Mars 1943 . 264 pages)
‘ Quand les hasards de la vie nous ont fait le témoin d’un grand exemple, ce serait vraiment manquer de cœur que de garder cet enseignement pour soi tout seul. Les anciens ont insisté beaucoup sur ce devoir de reconnaissance qui était, à leurs yeux, le plus sacré. Il me semble que de nos jours on se confie davantage à ses propres vertus, on hésite à dire ce que l’on doit. … D’autant que M. pouget, dont je ne vais plus cesserde parler, ne s’est pas fait connaître pendant les jours de sa vie mortelle.’ premières lignes de l’avant-propos
A l’ombre de Claire . deux ans chez les clarisses . Marie Rousseau
Grasset . Décembre 1985 . 222 pages

Vingt ans au couvent . Dieu ne m’a pas parlé . Anne Pontillé
éd. Anne-Marie Carrière . si « édifiant » que je l’ai beaucoup prêté et que finalement il ne m’a pas été rendu, pourtant exemplaire dédicacé par l’auteur et dialogué avec celle-ci

Thomas MERTON – Direction spirituelle et méditation
(Albin Michel . Février 1959 . 380 pages)
‘ Cet ouvrage, qui est l’ensemble des notes et des méditations recueillies pendant cinq ans de ma vie à l’Abbaye de Gethsémani, n’a pas été écrit pour des lecteus étrangers à la vie monastique…’ Décembre 1946

Les vies d’un païen, mémoires . Jean-Claude Barreau
Plon . Mars 1996 . 317 pages
‘ Je comprends donc que le Vatican est incapable de défendre autre chose que l’ordre établi. Il y a là une pesanteur institutionnelle … Au séminaire, je me heurte à cette absurde rigueur juridique … Jésus n’appartient pas aux weules Eglises. Jésus appartient à l’humanité entière, et les incroyants ont le droit de porter sur le Christ un regard historique… C’est avec nostalgie que je regarde aujourd’hui le jeune prêtre de 1967 fougueusement engagé dans l’écriture de la foi d’un païen, récit de conversion, mais aussi pamphlet contre la religion piétiste et bigote, celle des bons sentiments, qu’est devenu un certain christianisme, et plaidoyer pour la liberté évangélique. Je suis aujourd’hui très éloigné des querelles eccléasiastiques. Cela m’agace, moi qui fus depuis, successivement et tout ensemble, éditeur, auteur, chef d’entreprise, serviteur de l’Etat, d’entendre encore certains journalistes parler de moi en disant l’ « ex-abbé »… moi qui suis aujourd’hui en règle avec l’Eglise catholique, « réduit à l’état laïc » (c’est-à-dire dispensé des obligations du célibat par le droit canon), marié par elle, je ne veux rien oublier des ferveurs de ma jeunesse…Ségolène a-t-elle brisé net une belle carrière ecclésiatique ? Le père Marty songeait sans doute à moi pour de hautes destinées romaines. Mais il serait venu un temps où ma différence, même sans mariage, m’aurait dessé contre l’institution. Je savais l’amitié de l’évêque pour moi et je souffrais à l’idée de lui faire de la peine. Curieusement, il sembla peu affecté par mon aveu… ’ pp. 75 & 78 & 120 & 162-163

Les contemplatives, des femmes entre elles . Catherine Baker
Stock 2 . 2ème trim. 1979 . 460 pages
‘ C’est évidemment lorsqu’on approche des tréfonds de l’être sexuel qu’on renbcontre la mystique… Leur foi, par-dessus tout, c’est leur croyance totale en l’amour de Dieu… Leur foi intègre donc aussi la possibilité d’un basculement soudain dans le vide… Les cionditions d’une réelle liberté communautaire sont difficiles à trouver (et pas seulement dans les monastères). La façon la plus primitive et fruste d’organiser une vie à plusieurs est de réglementer. Depuis le Moyen-Age, l’idée de démocratie a essayé de s’épanouir dans les pots de la loi. >on n’en st quand même plus là. On n’a rien à perdre à essayer autre chose. Non le libéralisme de la loi du plus fort mais la reconnaissance de toute liberté : » La liberté des autres multiplie la mienne à l’infini » (Bakounine) ’ p. 296 & 422 & 431 & 112



Ecrits monastiques : Car toujours dure longtemps . L’art d’être disciple . Béatitude, contemplation et vie contemplative . Père Jérôme
Sarment . Mai 2002 . 443 pages
‘ Qu’ont fait vos amis, Seigneur notre Dieu, pour vous forcer à leur donner votre intimité ? Je réponds : ils vous ont aimé avec la fibre du cœur, ils ont duré dans la prière, ils se sont laissés ligoter par le filet, ils ont payé le ticket d’entrée, ils ont accompli leurs possibilités et chanté leurs mélodies. Autrement dit, ils n’ont rien fait.’ p. 219

Au nom de l’amour et de la foi . un prêtre, une religieuse . Elie-Bernard et Araceli Vandaele
Robert Laffont . Mars 1991 . 325 pages
‘ Les gens me demandent parfois ce que je ferais si, un jour, l’Eglise me permettait de revenir dans les rangs des clercs. Si je ne renie rien de ce qui fut mon passé, si les liens avec mes confrères bénédictins restent forts, je ne souhaite pas redevenir prêtre. Je crois sincèrement que l’option que j’ai prise est le meilleur service que je puisse rendre à l’Eglise et aux hommes. J’ai trouvé dans le mariage l’amour inspirateur et la compagne inséparable de ma lutte. Si on me demandait pourquoi rien ne trouble ma paiux intérieure, pour mes heures se démultiplient, pourquoi à cinquante-cinq ans je me sens porté par l’élan de la jeunesse, pourquoi je suis rest fidèle à ce qui me tenait le plus à cœur, la réponse tient en un mot : ma femme.’ p. 325

François Marty – Toute ma vie, j’ai cherché Dieu
(Cerf . Juin 1984 . 186 pages)
‘ Je veux mourir dans la foi catholique de l’Eglise romaine. Elle a été ma lumière à toutes les étapes de ma vie … Le concile Vatican II a été le grand événement de ma vie. Il m’a apporté lumière et réconfort. Il reste toujours une tâche remplir… Je suis émerveillé de la façon dont Dieu s’y est pris pour me faire avancer… Je souhaite quand je serai malade que des regards amis soutiennent mon courage…’ testament spirituel in fine

Prêtres de quelle église ? 11 témoignages
Seuil . 3ème trim. 1971 . 156 pages
‘ Malgré l’usage du français et les efforts considérables des commentateurs, les sacrements demeurent des signes indéchiffrables. Ils restent la plupart du temps des gestes sacrés que des hommes sacrés ont le pouvoir d’accomplir et qui sont censés produire, ex opere opereto, dans les fidèles consommateurs, des transformations intérieurees fondamentales. C’est trop souvent de l’aliénation : le chrétien ne doit pas penser librement par lui-même, mais accueillir la pensée traditionnelle du système.’ p. 130 (Jean-Pierre Perrin-Martin – prêtre s’étant marié sans accord avec Rome . dont l’évêque et avocat fut Guy-Marie Riobé)

La vie commune
coll. Problèmes de la religieuse d’aujourd’hui - Cerf . Décembre 1955 . 358 pages
‘ Un chrétien est essentiellement communautaire. Il est communautaire non pas seulement parce qu’il a reçu de Dieu une nature sociale, mais parce qu’il a appris du Christ que la nature de Dieu lui-même est justement d’être communautaire… la vie communautaire est redoutéecomme une grande épreuve dans la vie religieuse par certains caractères. Se supporter mutuelelment peut être éprouvant. Un caractère assez mûr y aura plus de facilité ; l’absence de tenadnces à la dépendance infantile, l’absence d’homosexualité latente, permet d’être objective plus aisément dans ses contacts avec les autres et surtout d’aimer ses sœurs en tant que personnes, quels que soient leur comportement et leur manière d’être ; le dépassement de l’homosexualité latente ne laisse pas de place à l’agressivité pour contaminer de manière sournboise les relations fraternelles. Le dépassement des attitudes infantiles écarte les réactions de jalousie, d’accaparement ou d’autoritarisme.’ pp. 185 & 294 (Jean de Féligonde o.s.b, curé de l’Hay-les-Roses & Dr. Suzy Rousset)

Le rôle du prêtre dans l’éveil des vocations
coll. Problèmes de la religieuse d’aujourd’hui – Cerf . Avril 1958 . 222 pages
‘… l’examen psychologique des vocations. Celui-ci, quand il est mené avec la délicatesse et la compétence requises, ne peut que servir à la fois le bien de l’Eglise qui demande des religieuses aptes à porter les obligations qu’elles ont contractées, et le bien des sujets qui ont droit, elles aussi, à mener sans gros risques de souffrance et de manifestations pathologiques leur vie de femme et de chrétienne. ’ p. 54 (Louis Beirnaert)

Une vie avec Karol . Stanisla Dziwisz DDB & Seuil . Janvier 2007 . 302 pages
‘ Comme thème des homélies (pour son premier retour en Pologne), le Saint-Père choisit le Décalogue et le commandement de l’amour, à savoir le renouvellement spirituel comme préamabule indispensable à tout changement et à tout engagement social. La dimension morale comme fondement de toute démocratie.’ p. 216

lettre de Jean Paul II aux prêtres pour le jeudi-saint 2001
‘ Dans la joie du don immense qu’ensemble nous avons reçu, je vous embrasse tous et je vous bénis ’ . . . ‘ Prêtre, tu es mystère de miséricorde ! tu es expert de l’Evangile, sois expert du pardon surabondant qu’il révèle’

message de Paul VI aux prêtres, le 20 Juin 1968
‘ De la conscience vive de sa vocation, de sa consécration comme instrument du Christ au service des hommes, naît dans le prêtre la conscience d’une autre dimension, la dimension mystique et ascétique, qui qualifie sa personne. Si tout chrétien est temple de l’Esprit-Saint, quelle sera la conversion intérieure de l’âme sacerdotale avec la Présence qui habite en lui, qui le transfigure, le tourmente et l’enivre ? … Où trouver la raison première et la force suffisante du célibat ecclésiastique, sinon dans l’exigence et dans la plénitude de la charité répandue dans nos cœurs consacrés à l’unique amour et au service total de Dieu et de son dessin de salut ? ’

exhortation apostolique de Paul VI, le 29 Juin 1971
Evangelica testificatio – le renouveau adapté de la vie religieuse

conférences de Notre-Dame de Paris
Rév. Père Carré – Le vrai visage du prêtre . 22 Février 1959
‘ Le besoin de voir la sainteté, d’approcher d’authentiques témoins est « une requête fondamentale des chrétiens d’aujourd’hui, comme en d’autres temps le besoin de voir des miracles ou de toucher des reliques ». Faut-il s’en plaindre ? . . . Le monde aide-t-il le prêtre à réaliser la vérité de sa vie ? Croyants ou incroyants que ma parole rejoint ce soir, vous n’admettez pas que le prêtre soit le canal d’une grâce qui ne le convertisse pas totalement ; mais que faites-vous pour favoriser sa conversion ? ’


conférences de Notre-Dame de Paris
Rév. Père Carré – L’homme des Béatitudes . 25 Mars 1962
‘ Dans le grand mystère de leur ignorance au sein de ce silence effrayant, ceux-là, qu’attendent-ils de vous ? Ils attendent que vous soyez auprès d’eux les témoins immédiats, et comme les ministres, de la plus grande miséricorde ; ils attendent que vous leur apportiez la miséricorde elle-même : Jésus-Christ’

Sacerdotalis coelibatus . Paul VI – 24 Juin 1967
‘ Oh ! s’ils savaient ces prêtres quelle peine, quel déshonneur, quelle inquiétude ils causent à la sainte Eglise de Dieu, s’ils réfléchissaient à la solennité et à la beauté des engagements qu’ils ont pris et aux dangers auxquels ils s’exposent en cette vie et pour la vie future, ils seraient plus prudents et plus réfléchis dans leur décision, plus assidus à la prière, plus logiques et courageux dans la prévention des causes de leur chute spirituelle et morale.’ § 86

Le sacerdoce ministériel . synode des évêques 30 Septembre au 6 Novembre 1971
‘ Tout prêtre trouvera dans sa propre vocation et dans son ministère les moyens les plus profonds de mener toute sa vie dans l’unité et la vigueur spirituelle…. Si, par ailleurs, le célibat est vêcu dans l’esprit de l’Evangile, dans la prière et la vigilance, avec pauvreté, joie ; mépris des honneurs, amour fraternel, c’est un signe qui ne opeut demeurer longtemps caché : il annonce efficacement le Christ, même aux hommes de notre temps. Car les paroles aujourd’hui ont difficilement une portée, mais le témoignage de la vie, manifestant le caractère radical de l’Evangile, a le pouvoir de consttuer un puissant attrait.’ Pp. 39 & 41 éd. Centurion

Marc ORAISON – Ce qu’un homme a cru voir (Robert Laffont . 15 Février 1980 . 295 pages)
achevé une semaine avant sa mort, le 25 Juin 1979
‘ En repensant maintenant à toute cette déjà longue évolution de mon existence, un aspect probablement central me frappe. J’ai toujours participé à des structures préétablies, dont j’ai, en somme, très positivement profité, tout en les vivant comme elles se présentaient. Cela ne m’empêchait pas un certain esprit ritique et un recul par rapport à ce qu’il s’y passait , mais il n’y a eu chez moi, au fond, jamais de véritable de révolte aveugle ou violente. Et cependant, j’ai, en quelque sorte, échappé un jour à toutes ces structures les unes après les autres, tout en gardant avec elles, d’une certaine manière, d’excellentes relations.’ p. 270

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enseignements pontificaux

Deus caritas est . Benoît XVI – 25 Décembre 2005 exploitation plus bas in « amour, sexe, beauté »

Humanae viate . Paul VI – 25 Juillet 1968

Casti connubii . Pie XI – 31 Décembre 1930

Arcanum . Léon XIII – 10 Février 1880

Redemptor hominis . Jean Paul II – 4 Mars 1979
‘ Il est noble d’être disposé à comprendre chaque homme, à analyser chaque système, à donner raison à ce qui est juste ; mais cela ne signifie nullement perdre la certitude de sa propre foi ou affaiblir les principes de la morale, dont l’absence se fera vite sentir dans la vie de sociétés entièresen y provoquant, entre autres, ses déplorables conséquences ’ § 6

Ubi arcano Dei . Pie XI – 23 Décembre 1922
‘ … quels puissants remèdes peu et doit offrir l’Eglise catholique pour la pacification du monde. Ayant été constituée par Dieu interprète et gardienne de ces vérités et de ces préceptes, l’Eglise seule aussi jouit à jamais du pouvoir efficace d’extirper de la vie publique, de la famille et de la société civile, la plaie du matérialisme qui y a déjà opéré tant de ravages … Et il en est de la société comme des individus. D’où viennent les guerres et les conflits parmi vous ? demandait l’apôtre Jacques : n’est-ce pas vos convoitises ? On ne sdaurait, en effet, ilmaginer peste plus moirtelle que la concupiscence de la chair, c’est-à-dire la recherche effrénée du plaisir, pour bouleverser non seulement la famille, mais les Etats mêmes ; la concupiscence des yeux, c’est-à-dire la soif des richesses, donne naissance à cette lutte acharnée des classes, attachées chacune outre mesure à ses avantages particuliers ; quand à l’orgueil de la vie, c’est-à-dire la passion de dominer tous les autres, il a en propre d’inciter les partis politiques à des guerres civiles si âpres qui ne reculent ni devant les attentats de lèse-majesté, ni devant le crime de haute trahison, ni jusqu’au meurtre de la patrie… ’ pp. 27-28 & 19 éd. Bonne presse

Meminisse juvat . Pie XII – 14 Juillet 1958 aux cardinaux, archevêques et évêques de France
‘ Il faut donc, de toute nécessité, revenir à la morale chrétienne si nous voulons créer une société stable, honnête, respectueuse des droits de chacun. Ce n’est pas sagesse, c’est folie que d’entrer en conflit avec la religion chrétienne : Dieu même est le garant de sa durée, l’histoire en témoigne. Qu’on y réfléchisse bien : il ne peut y avoir de moralité ni d’ordre véritable dans un Etat, si l’on supprime la religion.’

Pour une société humaine . Paul VI lettre apostolique du 14 Mai 1971
‘ Les faiblesses des idéologies sont mieux perçues à travers les systèmes concrets où elles essaient de se réaliser… Partout le dialogue s’avère difficile entre une jeunesse porteuse d’aspirations, de renoveau et aussi d’insécurité pour l’avenir, et les générations adultes… le passage de l’économique au politique s’avère nécessaire… la décision ultime revient au pouvoir politique. Celui-ci, qui est le lien naturel et nécessaire pour assurer la cohésion du corps social, doit avoir pour but la réalisation du bien commun.’ § 37 & 13 & 46

Mater et magistra . Jean XXIII - 15 Mai 1961
‘ Les communautés politiques, de leur part, ont de plus en plus intérêt à ce que totu citoyen se sente responsable de la réalisation du bien commun, dans tous les secteurs de la vie sociale. … De nos jours, une voix isolée n’a quasi jamais le moyen de se faire entendre, moins encore de se faire écouter … Celui qui es animé par la charité du Christ se sent uni aux autres et éprouve les besioins, les souffrances et les joies des autres comme les siennes propres … Notre époque est envahie et pénétrée d’erreurs fondamentales, elle est en proie à de profonds désordres ; cependant, elle est aussi une époque qui ouvre à l’Eglise des possibilités immenses de faire le bien. ’ p. 33 & 48 & 77-78 éd. Bonne presse

Rerum novarum . Léon XIII – 15 Mai 1891
‘ A qui veut régénérer une société quelconque en décadence, on orescrit avec raison de la ramener à ses origines. La perfection de toute société consiste, en effet, à poursuivre et à atteindre la fin en vue de laquelle elle a até fondée, en sorte que tous les mouvements et tous les actes de la vie sociale naissent du même principe d’où est née la société. Aussi, s’écarter de la fin, c’est aller à la mort ; y revenir, c’est reprendre vie… Une usure dévorante est venue ajouter encore au mal. Condamnée à plusieurs reprises par le jugement de l’Erglise, elle n’a cessé d’être pratiquée sous une autrre forme par des hommes avides de gain et d’une insatiable cupidité. A tout cela, il faut ajouter la concentration, entre les mains de quelques-uns, de l’industrie et du commerce, devenus le partage d’un petit nombre de riches et d’opulents, qui imposent ainsi un joug presque servile à l’infinie multitude des prolétaires…’ pp. 39 & 12

Humani generis . Pie XII – 12 Août 1950
exposé limpide de la nécessité de clarté et de ce qu’ont de flou irénisme et rleativisme, au prétexte-même de rallier les dissidents ou les incroyants

recueil des enseignements pontificaux – Le problème féminin – prés. les moines de Solesmes

Famille, mariage et « unions de fait » . Conseil pontifical pour la famille – Décembre 2000


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ecclésiologie


Journal d’un théologien 1946 - 1956 . Yves Congar
Cerf . Octobre 2000 . 462 pages
‘ Je mesure la profondeur et l’ampleur de la protestation laïque. C’est un mouvement de conscience, quelque chose d’ontologique, partant de l’existence chrétienne en ce qu’elle a de plus authentique. 21 Février 1954 … Il y a autre chose, et qui me paraît absolument insurmontable : une structure d’esprit. Il n’y a rien à faire. Devant les mêmes faits et à partir des mêmes convictions foncières, nous réagissons de façon différente, et même opposée. Eux voient les périls ; ils refusent et condamnent. Je ne suis pas insensible aux périls, mais je vois le vrai de cela même qui apparaît dangereux. Eux partent d’un système clos fait d’en haut et imposé d’autorité. … B. me ramène plusieurs fois que la seule forme de sainteté des laïcs est celle des conseils et des états de perfection. Je lui dis que je ne méconnais pas la distance entre conseils et préceptes, mais que ce n’est pas sur elle que je construis ma vue de la sainteté des laïcs, et qu’il est aujourd’hui, dans le mariage, bien des laïcs qui cherchent une pratique intrasnigeante des Béattiudes, de la pauvreté et de la vie d’union à Dieu … combien ces gens-là sont courts. Un laïc, un incroyant qui cherche même, ont une autre profondeur ! Ici, il n’y a pas de problème, tout est réglé par les rubriques. Les mots-mêmes, s’ils ont un sens précis, n’ont pas de densité humaine. Et quel manque de liberté ! ’ p. 248 & 395 à 397 passim


L’Eglise en procès . Paul Valadier
Flammarion . dépôt légal Janvier 1989 & rééd. Décembre 1990 . 241 pages
‘ Quand domine une idéologie libertaire (qu’on pense à Mai 68 et à la gloire transitoire de l’éminent professeur Marcuse), on interprète les transformations ecclésiales comme les débuts du démantèlement d’une organisation autoritaire… Quand une idéologie utilitariste envahit les esprits, c’est la pertinence même du christianisme qui est contestée : la foi, à quoi çà sert ? … Quand des ruptures graves entre générations ont lieru dans la société, quand les parents ont le sentiment de ne plus pouvoir transmettre à leurs enfants ce qui a fait leur vie (qu’on pense aussi à la crise de l’école), comment la catéchisation des enfants échapperait-elle à ces crises ? Quand les énergies morales sont détendues par une société matriellement propspère, et quand éclatent les déclarations d’Humanae vitae (1968), qualifiées de prophétiques par ceux qui ne veulent pas avouer qu’elles étaient maladroites, comment s’étonner des critiques, des désertions massives, des découragements de beaucoup ? D’où une série de questions : ce qui se passait dans l’Eglise (baisse des vocations sacerdotales et religieuses, crise du clergé, des mouvements de jeunesse, diminution de la pratique religieuse, contestation intellectuelle, etc..) provenait-il des mises en cause internes à la société, les catholiques respirant comme tous leurs concitoyens l’air du temps ets e trouvant du même coup atteints dans leurs certitudes ? Ou ne subissait-on pas les conséquences désastreuses d’un Concile inconscient des bouleversements qu’il introduisait ? Ou faut-il mettre au compte d’une convergence particulièrement malencontreuse de ces deux séries (indépendantes ?) de pénomènes les remous ou les crises ou les effondrements du catholicisme ? … le défaut conjoint du relativisme (qui élève les injonctions de la conscience en règle assurée de comportement) et du légalisme (qui pense avoir assez fait avec la réitération de la loi) vient de ce qu’on apprécie mal le prix de la formation de la conscience morale en vue de la maturation d’un jugement droit sur un problème particulier : les uns et les autres semblent minimiser l’importabce, surtout dans des discussions à portée technique, de l’enquête, de l’analyse des données souvent complexes ou difficiles à atteindre : même en matière de sexualité une décision ne se prend droitement que si tout en ayant conscience de la loi elle traverse une telle analyse (situation familiale, importance des psychologies, histoire du couple, poids de la situation économique). Dans ces cas, la conscience doit se former, et si le Magistère s’aventurait à parler inconsidérément avant d’avoir pris la dimension des choses, il se déconsidèrerait tout simplement. ’ pp. 171-172 & 208

Un catéchisme au goût de liberté . Jacques Gaillot – Alice Gombault – Pierre de Locht
Ramsay . Mai 2003 . 249 pages
‘ Si l’Eglise n’est pas une démocratie comme une autre, elle est tenue à un fonctionnement vraiment démocratique. En effet, c’est dans son fonctionnement et sa structure qu’elle (l’Eglise) donne à voir quelque chose de sa réalité spirituelle … On imagine trop souvent que, dans une démocratie ecclésiale, le peuple remplacerait Dieu. Mais, dans une démocratie civile, personne n’est censé occuper le lieu du pouvoir, celui-ci n’est occupé que par désignation, provisoirement et symboliquement. Personne n’a un accès immédiat à la vérité, on nes ‘approche d’elle que par le jeu du débat et de la communication. Dans une démocratie ecclsiale, nul n’a le droit de se mettre à la place de Celui qui fonde toute vérité. La place doit demeurer vide sous peine d’y voir régner une idole… Le pouvoir est une relation ; si les ministres de l’Eglsie ont pu l’exercer, c’est que les chrétiens et chrétiennes l’ont attendu de leurs pasteurs. C’étaut naguère la relation normale entre clercs et laïcs, relation dissymétrique entre enseignants/enseignés, gouvernants/gouvernés, célébrants/assistants… La désacralisation des ministres ferait place à une relation de plus grande proximité pp. 238-239 & 222-223

Mémoire et identité . Jean Paul II
Flammarion . Mai 2005 . 215 pages
‘ Après le déclin des idéologies du XXème siècle, et soécialement après la chute du communisme, les espérances des différentes nations se sont accrochées à la démocratie. Mais justement à ce propos il vaut la peine de se demander : que devrait être la démocratie ? On entend souvent répéter l’affirmation selon laquelle avec la démocratie se réalise le véritable Etat de droit. Dans ce système, la vie sociale est en effet réglée par la loi établie par les parlements qui exercent le pouvoir législatif. Dans ces assemblées s’élaborent les règles qui définissent le comportement des citoyens dans les divers domaines du vivre ensemble. Chaque secteur de la vie, c’est évident, aspire à une législation appropriée, qui en assure le développement ordonné. Un Etat de droit réalise de cette façon le postulat de toute démocratie : former une société de citoyens libres qui poursuivent ensemble le bien commun… La loi établie par l’homme, par les parlements et par toute autre instance législative humaine, ne peut être en contradiction avec la loi naturelle, c’est-à-dire en définitive avec la loi éternelle de Dieu… la loi établie par l’homme a des limites précises, que l’on ne peut franchir. Ce sont les limites fixées par la loi naturelle, par laquelle c’est Dieu lui-même qui protège les biens fondamentaux de l’homme… ’ p. 159 & 161-162

coll. Cahiers pour croire aujourd’hui
Démocratie dans l’Eglise ?
(Assas éditions . Avril 1994 . 111 pages)
‘ Laïcs et prêtres n’ont pas de modèle qui leur permettrait de se situer en vérité les uns par rapport aux autres. Il existe une théologie ancienne du « sacerdoce ministériel ». Une théologie du « laïcat » s’est constituée plus récemment. Les deux discours demeurent parallèles. Jamais n’est explicitée la nature du lien qui existe entre le « sacerdoce ministériel » et le « sacerdoce commun des fidèles ». On se contente de dire qu’ils ne sont pas du même ordre. La collaboration entre laïcs et prêtres ne peut donc pas s’appuyer sur un fondement assuré.’ p. 85

Romano AMERIO – Iota unum . étude des variations de l’Eglise catholique au XXème siècle
(Nouvelles éditions latines . 1985 trad. 1987 . 659 pages)
‘ Vatican II est un imposant phénomène de rénovation dont l’effet a mis sa marque tant sur l’ordre doctrinal que sur l’orde pratique de la vie de l’Eglise. Mais l’apparition de la novation est moins significative que le phénomène d’oubli sous-jacent … L’Eglise est donc une société sans égale, où le chef est antérieur aux membres et où l’autorité passe avant la communauté. Une doctrine, qui se fonderait sur le peuple de Dieu démocratiquement conçu et dans le sentiment et l’opinion du peuple de Dieu, est contraire à celle de l’Eglise, où l’autorité n’est pas appelée mais appelle, et où tous les membres sont serviteurs du Christ et obligés par le précepte divin. Là au contraire où le peuple des fidèles est souverain et où lui attribue une participation au pouvoir, la structure essentielle de l’Eglise est invertie. Le fait, que cette hétérognéité entre la structure de l’Etat et celle de l’Eglise soit généralement reconnue en paroles, ne supprime pas la contradiction interne des faits de démocratie d’Eglise ’ pp. 609 & 432

Jean RIGAL – Horizons nouveaux pour l’Eglise
(Cerf . Janvier 1999 . 225 pages)
‘ Cette vocation commune du peuple de Dieu conteste toutes les dérives qui accompagnent, trop souvent, l’utilisation du mot « sacré » dans le langage ecclésial. Pour le chrétien, hormis le péché, tout est sacré, spécialement ce qui est profondément humain. L’Evangile abolit le sacré de domination, de supériorité et d’extériorité qui fleurit abondamment dans le ritualisme du culte ou dans différentes formes de marginalité par rapport à la vie sociale’
citation de Louis Bouyer (note sur le sacré in Le ministère sacerdotal prapport de la Commiission internationale de théologie . Cerf 1971) donnée par l’auteur : ‘Le sacré proprement chrétien, loin de constituer un monde à part du monde, une vie à part de la vie, ne fait qu’établir la communication, accessible à la seule foi, entre la vie du Christ, dans ce qu’elle a d’unique, le monde nouveau où sa résurrection l’a fait entrer, et notre vie tout entière transfigurée par la sienne. ’ p. 205

Jean-François SIX – Guy-Marie Riobé . évêque et prophète
(Seuil . 2ème trim. 1982 . 574 pages)
parmi les documents cités, une note confidentielle (Mars 1972) du secrétariat général de l’épiscopat : ‘ Le célibat sacerdotal aujourd’hui… la question du célibat ne concerne pas seulkement la chasteté sacerdotale ; c’est encore celle du « statut » du prêtre tout comme celle de savie affective et de ses relations. Plus largement, l’Eglise est elle-même interrogée : « Est-elle disposée à livrer aujourd’hui le sens évangélique de la sexualité humaine, à donner aux femmes leur véritable place, à former les consciences selon la liberté chrétienne et à promouvoir le sens véritable du sacré. ’ p. 338
Guy-Marie Riobé, 2 Juin 1977 à des prêtres de la Mission de France : ‘ J’établis une très grande distinction entre l’exercice du pouvoir et l’autorité, celle-ci étant un service dont le but est d’éveiller des libertés, d’éveiller des responsabilités, de libérer les énergies de l’Evangile. Pour moi, ce ne sont pas des mots en lair ; l’autorité, c’est aider quelqu’un à développer toutes les énergies qui sont en lui. Or, souvent, quand on exerce un pouvoir, on met l’autre en état de sujétion ; tandis qu’exercer l’autorité, c’est aider quelqu’un à être davantage, à avoir plus de valeur en regard de celui qui lui rend le service de l’autorité. Toute autorité qui se confond avec le pouvoir est la négation de l’autorité dans le sens meme où Jésus l’a exercée ’ p. 509

Jean-Marie MULLER – Guy Riobé . Jacques Gaillot . portraits croisés
(Desclée de Brouwer . Mai 1996 . 340)
‘ Mais en définitive, la question essentielle n’est pas celle de l’avenir de l’Eglise, mais celle de l’avenir de l’humanité.’ p. 333

Jacques DUPUIS – La rencontre du christianisme et des religions . de l’affrontement au dialogue
(Cerf . Septembre 2002 . 410 pages)
‘ Mais il est plus difficile d’établir jusqu’à quel point la pratique habituelle de l’agapè et le mystère du salut personnel qui en résulte sont inspirés par la tradition religieuse à laquelle une personne appartient. … Quelles conditions, selon les normes évangéliques, doit remplir l’amour du prochain pour qu’il soit agapè salvifique ? la première est d’être désintéressé et inconditionnel. Pareille attitude comprend une reconnaissance, tout au moins non thématique, de la valeur personnelle de l’ »autre » et une admission implicite d’un absolu transcendant sur lequel cette valeur de la personne est fondée – quel que soit le nom donné à cet absolu tranbscendant. p. 294

Jacques DALARUN – L’impossible sainteté
(Cerf . Septembre 1985 . 382 pages)
passionnante recherche sur Robert d’Arbrissel (1045+116) fondateur de Fontevraud, imaginant la présence des femmes dans la vie monastique des hommes et en soumettant la direction spirituelle à celles-ci, figure de Pétronille, abbesse de Chemillé – du préfacier Pierre Toubert : ‘ la pertinence du parallèle établi entre la singularité de deux destins – Robert d’Arbrissel et Etienne de Muret – et celle des deux institutions qui prolongent cesexpériences : d’un côté, Fontevraud, bâti sur la soumission des moines à l’abbesse et de l’autre, Grandmont, fondé sur la soumission des ermites aux frères convers. Ici et là, c’est dans l’institutio que s’accomplit ce que chacune de cesexistences ont eu d’irréductible aux schémas structuraux de l’hagiographie courante. Pour Robert, cet irréductible, cet impossible, cet écart que l’hagiographie constitue en norme tient principalement dans le transfert sur des types idéaux de la femme du privlegium amoris qui formait depuis longtemps l’essence de la relation érémitique.’ p. 13

Roger PONS – L’amour, ce long chemin
(coll. Annneau d’or . Juin 1963 . 338 pages)
‘ Balzac et Bernanos : le prêtre héros social, le prêtre héraut mystique.’ p. 312

coll. Cahiers pour croire aujourd’hui
La peur de la séduction . les chrétiens et le témoignage,
(Assas éditions . Octobre 1993 . 109 pages)
‘ Suis-je vraiment contemporain de ma foi, de mon être, de mon incarnation ? Celui qui se décide à cet affrontement est déjà dans le témoignage : c’est une conversion qui ne peut pas ne pas se voir. Elle intrigue. Il y aurait urgence à disposer d’un grand texte de l’Eglise qui invite les chrétiens à se convertir au contemporain, qui incite les pasteurs à aimer ce monde et qui suggère aux théologiens de proposer des outils pour s’exercer à la rencontre en terre humaine…’ p. 30


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enseignements de maîtres contemporains
(je reste au singulier
car Varillon, Lubac, Congar, Fessard, Merton n’ont pas écrit « comment » ils forment, accompagnent, suivent – et, dans le cas de Jean Laplace, il est possible même de lire comment il vivait d’être formateur et accompagnateur, et, ultime degré de transparence, comment dans les moments pas clairs il se donnait à lui-même la pratique suggérée à ses exercitants)


Jean LAPLACE - De la lumière à l’amour, retraite avec saint Jean
(Desclée . Février 1984 . 269 pages)
La vie spirituelle ne peut plus êrtre pour nous la fidélité à un programme … Te croyant meilleur que les autres, ou les ignorant, tu t’es constitué des droits et tu as voulu te faire seul. Vois ce que tu es dans la dégradation qui suit ton refus. pp.114-115

Jean LAPLACE - La liberté dans l’esprit . le guide spirituel
(Chalet . Janvier 1995 . 232 pages)
La force du père spirituel lui vient de cette double leçon du germe en qui tout est contenu et du progrès qui s’y accomplit … L’accompagnateur, lui, tient fermement son attention sur ce point secret qu’il a découvert en l’autre et auquel il le ramène pour lui rendre l’espérance. p. 101


Jean LAPLACE - Discernement pour temps de crise . l’épître de Jean
(Châlet . Septembre 1978 . 200 pages)
L’essentiel d’une pédagogie spirituelle qui se propose de conduire quelqu’un, à travers les réalités dont il vit, vers un ailleurs qui lui est déjà présent mais qui ne lui dévoile ses dimensions que dans la mesure où il accepte de se laisser emporter au-delà de ce même présent. p. 181

Jean LAPLACE - L’Esprit et l’Eglise . aux sources de la vie spirituelle
(Desclée Bellarmin. Novembre 1987 . 192 pages)
Le mariage invite celui qui vit dans le célibat à ne pas s’enfermer dans une solitude qui l’isolerait de ses frères, sorte d’égoïsme spiriuel, se croyant supérieur, parce que dispensé des soucis habituels. Il rappelle que l’amour dont les vierges prétendent vivre est fait de relations et d’un perpétuel oubli de soi. p. 179

Jean LAPLACE - La femme et la vie consacrée
(Chalet . Septembre 1965 . 320 pages)
… le problème du manque de structure intellectuelles dans une de ses conséquences… Il faut s’être entretenu un peu profondément avec des êtres, même consacrés, pour s’apercevoir combien l’éducation première de beaucoup d’entre eux a été manquée ou incomplète. Ce fait offre, pour la vie religieuse que l’on prétend mener, de graves conséquences. On prétend y bâtir de suite l’édifice surnaturel. pp. 233 & 261

Jean LAPLACE - Culture et apostolat
(Fleurus . Juin 1960 . 167 pages)
dédicacé aux bénédictins de Sainte Anne de Kergonan : ‘Ouvre-toi à ta nature… c’est tout entier que tu t’ouvriras à la graine de Dieu’ --- ‘ Comme il y aurait à dire sur l’hygiène physique et mentale de bien des vies ecclésiastiques ’ ‘ Et puis le maître vous le voudriez trop parfait. Or, comme ‘écrit Guitton, « une pédagogie parfaite serait sans valeur pour former un homme qui a besoin tout à la fois qu’on soit avec lui adroit et maladroit pour qu’il arrive à sa taille ». D’ailleurs, il suffit d’en avoir rencontré une fois un vrai dans sa vie, au moment voulu. Comme d’un père spirituel, tant qu’il est près de nous, nous recevbons de lui tout ce qu’il peut nous donner. Après, il peut disparaître ? N’en désirons pas d’autres. Il a libéré en nous les forces vives. Vivons et travaillons. Le temps de la pédagogie est passé.’ p. 57 & 109

Jean LAPLACE - La direction de conscience ou le dialogue spirituel
(Mame . Juillet 1965 . 223 pages)
‘L’instinct religieux sent à la fois qu’il faut consulter un prêtre, mais qu’il faut le bien choisir. Ce que l’on cherche en lui d’abord, c’est l’homme instruit, religieux et expérimenté… Un tel silence, qu’il faudrait qualifier d’attention prodigieuse à l’autre, vous permettra d’aller droit dans un être à ce qu’il cache en lui de positif… il est des prêtres qui, ne voyant dans la vie religieuse que ses inadaptations ou ses petitesses incontestables, semblent en ignorer la valeur et les secrets de don de soi qui s’y cachent. Quand ils entendent les confessions des religieuses, ils se font l’impression de perdre leur temps. Ils ne savent que déplorer, critiquer. Les comparaisons qu’ils font sont toujours à l’avantage de ce qui se fait ailleurs, des personnes du monde, des laics, des gens mariés… L’important est que là comme devant le mariage, il pénètre par la grâce de son sacerdoce au cœur des choses et àleur signification profonde. On ne lui demande pas de résoudre des difficultés juridiques ou de promouvoir des réformes, mais d’aimer et de comprendre dans la foi… Il faut qu’il essaie de développer une intelligence plus intérieure et plus pénétrante, assez fine pour analyser ses états, mais pas tellement suffisante pour prendre plaisir à ses analyses… Cette intelligence qui s’exerce sur soi ne peut maintenir son effort que si elle accepte de devenir une transparence à l’autre. Cela ne va pas sans un renoncement profond. Sans lui, cependant, toute vraie direction tourne court ou devient impossible…. Cette paternité, dont la naturelle n’est au fond qu’une image, ne peut se constituer que dans la mesure où eux qui la vivent, vivent de l’Esprit et où elle est sentie de la part du père spirituel comme une participation de l’unique paternité, celle de Dieu. ’ pp. 49 & 115 &176-177 & 193 & 196 & 69

Jean LAPLACE - Le prêtre à la recherche de lui-même
(Le Chalet . Juin 1969 . 291 pages)
‘ La notion de vocation est très floue… Nous n’aimons un être que dans la mesure où non seulement nous lui donnons de nous-mêmes, mais aussi où nous recevoins de lui, où nous recevons ce qu’il est. Alors s’établissent des relations personnelles, dont l’objet n’est pas la consultation d’un homme compétent, fût-il prêtre, mais le partage entre les êtres. En ce domaine, notre éducation demeure réservée. Certes il faut voir le danger en face. Il ne s’agit pas de rendre possibles toutes les expériences à des jeunes qui pour se former cherchent des relations féminines. En fait, ils ne savent pas ce qu’ils veulent. Des relations entre personnes, si elles sont vraies, ne se commandent pas. Elles sont gratuites et se reçoivent. Il suffit de leur demeurer ouvert. Mais la crainte ou le refus sont tout aussi dsommageables. Le risque du célibataire, surtout s’il est prêtre, est de vivre en monde clos, privé d’influence féminine, Celle-ci écartée volontairement, il risque de se durcir, à moins qu’il n’ait été saisi dans les profondeurs de l’amour de Dieu qui lui est tout, même au fond du désert. De vieux moines qui vivent hors du monde féminin ont de ces tendresses. L’exercice de notre mission nousn voue à la mixité. C’est donc un problème à examiner… Le témoignage n’est la part réservée de personne dans l’Eglise. Tout chrétien, agi par l’Esprit, est appelé à le rendre. Mais dans cette œuvre commune, le prêtre, devenu plus homme et plus fraternel, garde son rôle propre. Un frère certes, mais un frère prêtre, c’est-à-dire un homme à travers la faiblesse de qui est signifiée la grâce gratuire de Jésus-Christ qui transforme tout, témoin, à travers ce monde qui se fait, du monde où nous allons. Un tel homme, capable d’un tel dialogue, ne sort pas tout fait des bureaux des états-majors. C’est dans le secret qu’il se forme, et quand il apparaît, il bouscule nos prévisions, va droit à des entreprises dont personne n’avait idée, mais qui répondent aux aspirations de tous. Sa simplicité fait tomber les difficultés, s’évanouir les prétentions. Personne ne s’inquiète de savoir s’il est laïc, prêtre ou pape. Le monde a devant lui un homme, un homme du temps présent. mais cet homme n’est de son temps que parce qu’il l’a dépassé, que parce que lui-même il a mené à bien le dialogue du monde et de l’Eglise. ’ pp. 53 & 93 & 169

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essais et recherche : amour, sexe, beauté


conférences de Notre-Dame de Paris
Rév. Père Thomas – Voici l’homme .
Amour. 31 Mars 1968
‘ Bien souvent entre le mal et nous, il n’y a eu que la douce résistance de la pitié de Dieu. Nous sommes comme les autres, mais nous attendons de Dieu la rénovation permanente de notre amour.’ p. 25 éd. Spes
Rencontres . 24 Mars 1968
‘ Il est facile de se servir de la vérité ; il est plus coûteux de la servir.’ p. 18 éd. Spes

Sacra Virginitas . Pie XII – 25 Mars 1954
‘ … l’excellence et la supériorité de la virgnité sur le mariage, comme nous l’avons dit, a déjà été énoncée par le divin Rédempteur et l’Apôtre des nations ; de même au concile de Trente, elle fut solennellement définie comme dogme de foi divine et les Pères et les Docteurs de l’Eglise ont toujours été unanimes à l’enseigner … Il est vrai, malheureusement, qu’après le premier péché d’Adam, les facultés et les désirs déréglés de notre corps cherchent à dominer non seulement les sens, mais les âmes, en obscurcissant les esprits et en affaiblissant les volontés… âmes… Que les parents pensent au grand honneur qui rejaillit sur eux avec un fils qui reçoit la prêtrise ou une fille qui consacre sa virginité au divin Epoux. Parlant des vierges sacrées, le même évoque de Milan disait : « Parents, vous avez entendu, la vierge est un don de Dieu, une oblation de son père, le sacerdoce de la chasteté. La vierge est l’hostie de sa mère, dont le sacrifice quotidien apaise la colère de Dieu. ’ § 31, 34 & 68

Thomas MERTON – Direction spirituelle et méditation
(Albin Michel . Août 1962 . 130 pages)
‘ Toute prière mentale, quels que soient ses débuts, doit aboutir à l’amour. D’autres esprits, moins contemplatfs, abordent la vérité d’une façon moins intuitive, et voient elle plutôt sa beauté. L’éclat qu’irradie l’intuition spirituelle du réel st une pure clarté qui captive l’âme tout entière. La beauté sensible perd son emprise sur l’esprit qui se trouve momentanément sous le charme de ce splendor veritatis, ce rayonnement de la vérité, cette « baeuté toujours ancienne et toujours nouvelle » qui donna finalement la paix à l’âme de saint Augustin.’ p. 124 l’encyclique ainsi nommée par Jean Paul II est très postérieure :

Jean GUITTON – Essai sur l’amour humain
(Aubier Montaigne . 9 Mars 1948 . 257 pages)


V.J. POSPISHIL – Divorce et remariage . pour un renouvellement de la doctrine catholique
(Casterman . Mars 1969 . 239 pages)
étude biblique et des Pères par un spécialiste du droit canon oriental, enseignant au Manhattan college de New-York à l’époque

O. V. de L. MILOSZ – L’amoureuse initiation
(éd. André Silvaire . Octobre 1991 . 248 pages)
‘ C’est qu’il a suffi d’un seul mot contraire à la vérité pour détruire l’auguste harmonie qui régna au premier jour entre les deux mondes de l’amour et de la beauté.’ p. 158

Joseph E. KERNS s.j. – Les chrétiens, le mariage et la sexualité
(Cerf . Novembre 1966 . . 380 pages)
‘ On ne saurait en même temps considérer le mariage et la sexualité comme des lieux essentiels popur la réalisation de la vie du Royaume, et vouloir les soustraire à la loi sur laquelle on insiste tellement par ailleurs dès qu’il s’agit de la vie du Royaume : celle de la lumière et des ténèbres, de la grâce et du péché, de la vie et de la mort.’ p. 29 présentation par J.M. Pohier, professeur au Saulchoir
‘ Les chrétiens se marient « avec une seule pensée ». la relation sexuelle, même dans le mariage, apparaît comme mauvaise si son motif n’est pas d’avoir des enfants … Cette totale unité de vie entre deux êtres a donc paru aux chrétiens une cause de réel souci. Elle implique plus qu’une certaine perte de liberté, plus que le frottement de deux personnalités si différentes et imparfaites. Il y a aussi un risque certain. Les restrictions et irritations peuvent conduire aux pécéhs de colère, d’impatience ou de mépris. Si le mal devient grave et constant, la pensée de la fuite peut devenir si pressante que toutes considérations morales sont balayées. Et d’autre part l’amour a ses problèmes. Un choix terrible peut se présenter entre Dieu et cette créature humaine. Courir un tel risque jour après jour, tomber de temps à autre, ne voir auucn espoir de changement, cette existence lassante peut conduire à des maladies plus chroniques : découragement, désillusion à l’égard de la vie. Si de tels dangers sont trop extrêmes pour être le lot de la majorité des foyers, il en est un autre plus commun : le frein perpétuel que constitue ce partage d’une vie avec quelqu’un dont les idéaux ne sont pas aussi élevés que les vôtres.’ p. 83 & 204-205

Marc ORAISON – Le mystère humain de la sexualité
(Seuil . 1er trim. 1966 . 160 pages)
‘ Pour situer la rencontre sexuelle proprement dite dans son éclairage humain général, il est nécessaire de s’arrêter un peu sur ce qui fait a réussite d’une relation intersubjective quelle qu’elle soit. Le principe en est fort simple, bien que la réalisation en soit souvent fort difficile : il sagit que, dans toute situation vêcue où une relation s’établit, chacun accueille et reconnaisse l’autre dans sa réalité propre, ses dimensions personnelles, son « monde à lui » et sa « demande » (même si c’est pour lui signifier qu’on ne peut accéder à cette demande) … Pourquoi serait-il inconvenant de dire que la sexualité comme telle – mystère de relation – est un aspect intégrant de la « ressemblance » que Dieu donne de lui-même à sa créature spirituelle ? La structure sexuée est le mode d’être fondamental de la nature vivante, et elle s’épanouit, au niveau humain, dans la transcendance de la conscience. Il me semble que ce serait en quelque sorte blasphématoire que de l’ignorer et de nier qu’elle puisse avoir un rapport quelconque avec le mystère de Dieu. Celza reviendrait implicitement à sous-entendre que la sexualité serait plutôt l’œuvre de « l’esprit du mal »… « Et Dieu vit que cela était bon… ». Pour « ressembler » vraiment au dynamisme infini de la relation qu’est Dieu lui-même, Un et Trois, la race humaine est créée, elle aussi, sur un « rythme à trois » - que la science moderne fait clairement ressortir. Deux personnes vont l’une vers l’autre, ne sont « qu’une seule chair et leur unité fait surgir la troisième dimension personnelle, l’Enfant, « l’autre qui sort d’eux »… Si l’on refuse de voir un rapport analogique entre la sexualité comme telle et le mystère trinitaire, il me semble qu’on ne comprend plus rien à rien. D’une part, les données de la science restent radicalement « en suspens ». Et d’autre part, toute « théologie » revient à ramener le Dieu vivant révélé à un principe philosophique abstrait sans aucun intérêt pour l’inquiétude humaine… pp. 107 & 134-135


Marie-Madeleine DAVY – Tout est noces
(Albin Michel . Janvier 1993 . 202 pages)
‘ Hölderlin était sans doute insuffisamment préparé pour vivre une sortie des dogmes dont il avait été pétri durant sa jeunesse. Son amour « illicite » pour une femme qui répondait à ses vœux, mais n’était pas libre, a pu aussi le secouer psychiquement. Sa démence peut avoir encore d’autres motifs. N’a-t-il pas franchi des limites qu’il était incapable de dépasser en raison d’une insuffisante formation intérieure ? l’écriture aurait pu le libérer d’un trop-plein qui devait normalement déborder afin qu’il puisse encore recevoir. Une solitude, un manque d’échange, de communication ont pu faire écalter son équilibre, le désarticulant, le projetant hors de son isolement dans une implacable folie. Une autre explication se présente. Comment supporter le non-dire de cet essentiel qui envahit tout l’être et qui souhaiterait se manifester ? Or, il ne saurait passer dans e langage. La pression intérieure devient trop intense, le vase se brise. A cet égard, les exemples ne manquent point. Lorsque la révélation intérieure conduit à des sommets, il semble naturel, parfaitement normaln, de pouvoir devenir la victime d’une cime trop élevée pour y respirer avec aisance. Descendre est impossible. Pas de chemin derrière soi. Tenter de faire retour vers un dogmatisme apaisant ne saurait se poser. On peut avoir l’impression d’une sortie de prison. Comment y retourner ? D’ailleurs, la porte est close. Même au sein d’une communauté, avec sa liturgie, sa règle et sa discipline, certains moines voués à la solitude et au silence peuvent traverser des périodes de total déboussolement. La densité de leur expérience les écarse ; le manque de communication les étouffe et les doutes peuvent balayer leur foi. Aucun homme n’est à l’abri des tempêtes et séismes intérieurs. Se croire invincible serait la preuve d’une totale inconscience. On s’étonne de voir des moines quitter leur monastère après des années de vie religieuse. Si on a l’occasion d’en rencontrer quelques-uns, il est aisé de s’apercevoir qu’ils ont pu frôler la démence par excès d’isolement moral. Ils n’étaient pas spécialement fragiles au départ. Ils le sont devenus. Le fait de ne pas s’exprimer librement provoque un repliement sur soi et dans certains cas une dépersonnalisation. On ne saurait franchir sans péril les habituelles limitations de la condition humaine.’ p. 104

div. dont H. CAFFAREL, A.M. CARRE, L. ROCHET, A.M. ROGUET – L’amour plus fort que la mort (coll. Anneau d’or . éd. Feu nouveau . Décembre 1963 . 350 pages)
acheté cinq semaines après mes fiançailles, je ne l’ai jamais coupé : dans les jours qui suivirent, l’écroulement avait commencé – je m’étais… je nous avais abonné à la revue : aussi (Mars 1967) … je ne le coupe pas encore aujourd’hui (Avril 2010)


Théodule REY-MERMET – Ce que Dieu a uni… le mariage chrétien hier et aujourd’hui
(Centurion . Avril 1974 . 335 pages)
‘ Sainteté des époux donc, non plus malgré le mariage, ni même simplement dans le mariage (Pie XII) mais par le mariage, dont « l’amour aux multiples aspects, issu de la source divine de la charité, et constitué à l’image de son union avec l’Eglise, est comblé de bénédictions par le Christ Seigneur » (Gaudium et spes, 48, § 2) ’ in fine,p. 314 d’une compilation et d’un historique

Jean GRENIER – Absolu et choix
(Calligrammes . Avril 1986 . 95 pages)
‘ Quant à la conception chrétienne de l’homme elle a oscillé entre celle du martyr et celle du sage ; mais elle représente dans ce qu’elle a de meilleur non pas un niveau constant mais un écartèlement. … Or la contemplation de l’Absolu a pour effet, plus que toute autre, de paralyser l’homme et de lui rendre non seulement inexplicable mais étranger le monde où il est condamné à vivre. Elle fait osciller l’homme entre une ivresse mystique qui le rend incapable d’agir et un fatalisme qui l’en dégoûte d’avance. … Les choses indifférentes sont celkles qui ne sont dignes ni de choix ni de refus. Ce sont celles qui ne sont ni conformes à la Nature ni contraires à elle. La marge, on le voit, est grande et laisse possible bien des fluctuations. Prenons l’exemple du plaisir. Sextus nous apprend que pour les stoïciens en général le plaisir était chose indifférente : pour Cléanthe il n’était même pas conforme à la Nature et il n’zavait pas de valeur dans la vie ; pour Archédème il était conforme à la nNature mais dénué de valeur ; pour Panétius enfin certains plaisirs étaient selon la nature, d’autres contre la nature. Le plaisir en somme reste presque toujours dans la zone interdite. … C’est que dans le choix, bien plus que l’objet choisi, c’est l’attitude du sujet qui importe. Car la nature de l’option importe plus que la qualité des termes qui sont en jeu. Il faut se choisir. ’ pp. 13 & 71 & 87 & 98
L’auteur cite MADINIER – Conscience et amour ‘ Au fond, l’opion fondamentale, qui nous fait être ou ne pas être, porte beaucoup moins sur des objets à aimer que la façon d’aimer ce que nous aimons.’

Gertrud von LE FORT – La femme éternelle
(Via Romana . Mars 2008 . 95 pages)
‘ C’est seulement quand on s’est glisé dans la peau de l’autre qu’on peut trouver sa vraie figure et donner forme à sa propre image. Toute image ne découvre sa place qu’au sein du tout. On ne comprend l’essence de l’homme que par l’essence de la femme. La femme ne donne pas la totalité de l’être seulement en en révélant sa seconde moitié, mais aussi en révélant la première moitié. L’homme ne peut connaître la femme que s’il s’en approche avec un profond amour, mais lui-même ne se connaît totalement que grâce à cet amour.’ p. 40

Françoise HERITIER – Masculin/Féminin . la pensée de la différence
(Odile Jacob . Janvier 1996 . 332 pages)
‘ … l’absence d’étude systématique de ‘âge d’homme et de la masculinité proprement dite, dans les travaux historiques, sociologiques, anthropologiques. Il va tellement de soi que c’est le référent ultime qu’il est inutile d’en parler … L’âge d’homme, c’est le trou noir et le référent ultime. Peut-être faudrait-il s’interroger sur ces étranges oblitérations, en ce que, à mon sens, c’est cette absence et ce silence mêmes qui légitiment tout ce qui est advenu à l’humanité. … Le mariage, dans les différentes sociétés humaines, est un état de coopération économique où les deux sexes usent des compétences techniques que leur culture leur reconnaît, compétences qui ne sont nullement dictées par des aptitudes naturelles, mais par des conventions sociales … Le choix individuel du célibat comme mode de vie n’intervient que dans ;les sociétés modernes. Il faut pour cela l’apparition de la notion d’individu ; l’idée que les intérêts de l’individu priment sur ceux de la collectivité ; la certitude que l’achèvement de la persone ne passe pas nécessairement par la fabrication d’une descendance ; la possibilité pour les deux sexes d’assumer les mêmes tâches, au moins dans la sphère privée, sinon dans la sphère publique.’ p. 302 & 248 & 250




Dr. Jacques VIGNE – Le mariage intérieur en Orient et en Occident
(Albin Michel . Octobre 2001 . 520 pages)
‘ Je prends des symboles et images a priori hétéroclites et je les ramène systématiquement au corps humain. Le corps est le premier objet de perception et sans doute le dernier auquel nous nous raccrocherons au moment de la mort. C’est à travers lui que nous percevons tous ces objets extérieurs qui deviennent éventuellement des symboles pour notre psyché. C’est pour cela que des interprétations reliées à la structure du corps sont si puissantes. La liturgie est fondée sur des symboles. Les interprétations qui se réfèrent au corps amènent à transformer la méditation en une liturgie intérieure. La physiologie subtile du corps représente un patrimoine commun à tous les groupes humains et à tous les gens d’expérience intérieure. C’est une sorte de langage unifié d’avant la tour de Babel. … L’utilisation du corps dans la prière ou la méditation est finalement naturelle … Il y a au moins deux formes de mariage intérieur : celui où l’âme s’unit à Dieu, c’est le sens dans lequel la mystique chrtienne a interprété par exemple le Cantique des cantiques, depuis saint Bernard, et celui selon lequel le masculin et le féminin intérieurs s’unissent au sein du corps subtil. C’est l’interprétation de la Cabbale qui, par le jeu des symboles, voit la même structure à l’intérieur du divin et au sein du corps subtil de l’homme archétypiel…’ pp. 25 & l’auteur a relu les grands textes, systématiquement sous ces aspects, avant d’en convoquer les commentaires reconnus.

Yvonne PELLE-DOUËL – Etre femme
(Seuil . 1er trim. 1967 . 267 pages)
‘ Il semblerait que le problème de la femme soit entièrement résolu. La féminité pour la femme est devenue un moyen de sa personnalité, une donnée analogue à son aspect physique, à son niveau de vie, à son logeùment, à ses diplômes, à ses qualités et ses défauts, qu’elle doit et qu’elle peut faire entrer librement dans une « planification » de son existence quotidienne. Sa féminité est remise entre ses propres mains. La femme n’est plus femme qu’accidentellement (au sens scolastique) ; son « essence », sa « nature, sa « vocation », ne sont plus que les objets extérieurs de son choix, elle est libre envers son sexe, libre de se faire être femme, ou de refuser sa féminité, selon les gens, selon les circonstances. L’ensemble des caractères psychiques, somatiques, sociologiques proprement féminins, ne sont plus alors que des connotations de ce qui n’est que sexué et par conséquent accidentel. La femme est au-delà de son sexe, transcendante à son sexe, aux traits psychiques, aux déterminations soxials qu’il entraine ou pose, exactement comme l’homme est libre, n’est lié en rien par le fait qu’il est sexué, n’a pas de vocation proprement masculine. La « vocation » de la femme devient une expression grotesque et dénuée de sens, autant que le serait la « vocation » de l’homme au sens de « vir », de mâle. L’être-femme est création de la liberté, la personnalisation de la femme devient affaire d’organisation rationnelle et raisonnable, individuelle et sociale. La femme est donc ici en face, d’une part, de sa vocation fondamentale et essentielle en tant qu’être humain, comme liberté ; et, d’autre part, elle a à faire face à des déterminations, des insertions concrètes, qu’il lui faut affronter et utiliser, par une sorte de planification de son existence quotidienne, de sa situation féminine concrète … La foncion symbolique de la femme est donc une vocation d’expression pur tous, et non l’essence déterminée du’n destin ontologique de la femme à l’usaqge de l’home. Les valeurs exprimées par la femme le sont à titre symbolique, mais elles ne sont pas son bien exclusif : ces valeurs s’expriment en dialogue au cœur de l’être humain total cmme il apparaît dans le symbolisme nuptial. En outre ces valeurs ne donnent pas accès, comme telles, en elles-mêmes, au fond ultime de l’être. Ce sont des expressions, des variables, des images, un langage, qui renvoient à un ineffable situé par-delà, Tout-Autre que ce langage, bien que valablement appréhendé par lui. … Qu’est-ce pour elle que d’assumer son symbolisme ? Comment peut-elle vivre ses situations symboliques dans leur généralité, sans perdre son unicité propre, le secret de sa propre vie ? Quel sens universel peut-elle exprimer par sa siuation féminine, par sa place dans l’être humain total, sans s’y aliéner, ni dans une ustensilité, ni dans une pseudo-éternité des tâches, des vocations, des fonctions qui la dispenseraient d’avoir à s’inventer sans cesse elle-même ? Comment, pour elle, être un symbole ? ’ p. 129 & 233 & 212


coll. Cahiers pour croire aujourd’hui
Risque et plaisir
(Assas éditions . Février 1994 . 137 pages)
‘ Chemin faisant, cette foi, ressaisie par chaque génération, trouve des mots nouveaux pour se dire. La Bible elle-même est fait de ces apports successifs. Le peuple a donc une fonction dans la formulation de la foi. « Voix du peuple voix de Dieu », dit un vieux proverbe. Souvent les Conciles n’ont fait qu’entériner, dans leurs formulations, des courants de pensée et des manières de comprendre la foi qui habitaient le peuple chrétien. Vatican II en est un exemple typique : ce Concile a « officialisé », entre autres apports, bien des choses qui étaient nées et avaient mûri dans les divers mouvements d’Action catholique. De leur côté, les théologiens doivent faire le plus grand cas du « sensus ecclesiae », c’est-à-dire des manières de sentir, du « sentiment » du peuple croyant. Il est à noter que les théologiens font partie du peuple : ils ne sont pas forcément investis de responsabilités.’ p. 91 Marcel Domergue

Sigmund FREUD – Le malaise dans la culture
(écrit en Juillet 1929 d’abord sous le titre de Le bonheur et la culture trad.PUF . Juin 1997 . 210 pages)
‘ La culture se conduit ici envers la sexualité comme une tribu ou une couche de la population qui en a soumis une autre à son exploitation. L’angoisse devant le soulèvement des opprimés pousse à prendre des mesures de pprécautions rigoureuses. Notre culture européenne occidentale marque un point culminant de ce développement. Il est psychologiquement tout à faut justifié qu’elle commence par prohiber les manifestations de la vie sexuelle enfantine, car il n’y a aucune perspective d’endiguer les désirs sexuels des adultes si l’on n’y a pas préalablement travaillé dans l’enfance. Mais ce qui ne peut en aucune façon se justifier, c’est que la société de la culture soit allée jusqu’à dénier aussi ces phénomènes aisément décelables et même frappants. Le choix d’objet de l’individu sexuellement mature est réduit au seexe opposé, la plupart des satsfactions extragénitales sont interdites comme perversions. L’exigence d’une vie sexuelle d’une même nature pour tous qui se révèle dans ces interdits, se place au-dessus des inégalités dans la constitution sexuelle, innée et acquise, des humains, coupe un assez grand nombre dentre eux de la jouissance sexuelle et devient ainsi la source d’une grave injustice. Le succès de ces mesures restrictives pourrait être maintenant que, chez ceux qui sont normaix, ceux qui n’en sont pas constitutionnellement empêchés, tout intérêt sexuel se déverse sans perte dans les canaux laissésouverts. Mais ce qui reste libre de proscription, l’amour génital hétérosexuel, continue à subir le préjudice causé par les limitations de la légitimité et de la monogamie. La culture actuelle fait nettement connaître qu’elle ne veut bien autoriser des relations sexuelles que sur la base d’une liaison d’un homme à une femme, contractée une fois pour toutes, indissoluble, qu’elle n’aime pas, la sexualité comme source atutonome de plaisir et qu’elle n’est disposée à la tolérer que comme source, jusqu’ici irremplacée, de la multiplication des humains. … La vie sexuelle de l’homme de la culture est pourtant gravement lésée, elle donne parfois l’impression d’une fonction en état derétrogradation, comme semble l’être, pour les organes, notre denture et notre chevelure. On est vraisemblalement en droit de supposer que sa significativité a sensiblement diminué comme source de sensation de bonheur, donc dans l’accomplissement de la finalité de notre vie. ’ pp. 47-48

Soeren KIRKEGAARD – Le journal d’un séducteur
(trad Gallimard . déoôt légal Juillet 1965 . Août 1985 . 252 pages)
‘ Je n’appartiens pas exactement au nombre de ces amants qui s’aiment par estime, qui se marient par estime et qui par estime, ont ensemble des enfants ; mais je sais bien que l’amour, surtout tant que la passion n’a pas été mise en mouvement, exige de celui qui en est l’objet qu’il ne choque pas esthétiquement la morale. L’amour a sa propre dialectique à cet égard.’ p. 144

Eric FUCHS – Le désir et la tendresse
(Labor & Fides . Février 1980 . 252 pages)
‘ Ce à quoi consentent donc les époux, c’est plus qu’à l’acte sexuel, mais à toute une vie commune, à une unité de vie qui peut exister sans cet acte, mais dont le sens profondd se manifeste justement dans l’acte conjugal sexuel ; La grâce sacramentelle n’est pas liée directement à l’acte charnel, mais bien à l’amour conjugal qui s’y actualise. Cette grâce s’exerçant dans le mariage fait d’une communauté spécifiquement humaine une communauté de grâce… Autre chose encore révélait l’échec de l’enseignement de l’Eglise en matière de sexualité : les moeurs même du clergé ! Soumis à l’obligation du célibat, le clergé de l’époque l’interprète cmme obligation de ne pas se marier, mais nullement de renoncer à vivre avec une femme ! On le sait : à la fin du Xvème siècle, la plus grande majorité des prêtres vit en concubinage … Toute éthique, toute éthique « chrétienne » en tout cas, devrait commencer et finir par ce respect extrême des personnes, de leur vérité et de leur mystère, de leur créativité et de leur fragilité. Contre les prétentions pédantes des discours à la mode, il faut affirmer l’importance d’un non-savoir, c’est-à-dire d’une irréductibilité de l’autre à tout enfermement dans une connaissance a priori. Comme aussi danbs une morale a priori. ’ pp. 132, 133 & 208

Jean-Claude LAVIE – L’amour est un crime parfait
(Gallimard . Juin 1997 . 210 pages)
‘Prendre conscience de son agressivité délie moins que ne pas avoir peur de ses pensées. Ce qui préside à la montée de l’excitation s’efface devant ls attributs prêtés à l’objet de cette excitation … En vérité, chacun ne tient guère sur ces excitations, à savoir ce qu’il n’en sait pas. Sur ses amours, non plus.’ pp. 172-173

Guido CERONETTI – Le silence du corps
(Albin Michel . Janvier 1984 . 240 pages)
‘ Ce que nous voyons est un monde pétrifié : le monde contemporain est un paralytique gigantesque qui n’invoque pas la thaumaturge, parce qu’il nourrit l’illusion d’être en pleine course, alors qu’il est seulement poussé, qu’on le fait rouler à coups de pied vers l’abîme ’ p. 161

Monique HEBRARD – Femmes Hommes une nouvelle alliance
(Plon/Mame . Août 1996 . 266 pages)
‘ l’impérialisme des seules valeurs féminines ne serait pas meilleur que ne l’a été celui des seules valeurs patriarcale… seule, l’alliance est un chemin de véritable humanisation ’ p. 11

Jean-Louis CHRETIEN – L’effroi du beau
(Cerf . Octobre 1987 . 93 pages)
‘ quand l’amant regarde l’aimé comme un dieu, il ne divinise pas un adolescent, mais se laisse au contraire saisir par ce que la beauté comme telle a d’impersoinnel, par la neutralité qui est, au sens strict de splendeur, la gloire de la beauté. La divinité de l’aimé est la lumière dans laquelle les formes de son corps se découvrent et qui peut rayonner sur elles. Lumière qui ne nous apparaîtrait pas sans lui, mais sans laquelle lui-même ne pourrait apparaître, lumière qui n’est pas lui, ni de lui. Walter Otto le dit après Goethe : non pas anthropomorphisme, mais théomorphisme. La forme humaine accueille en elle la manifestation du divin ’ p. 59

Jean-Pierre JOSSUA – La beauté et la bonté
(Cerf . Avril 1987 . 134 pages)
‘ On célèbre le corps humain qui peut être si beau, lorsqu’il est jeune, aimé, désiré. On risque d’oublier que c’est lui, tellement plus souvent, qui devient l’objet direct de la bonté. Il signale d’entrée de jeu les différences raciales, sociales, que l’accueil aura à surmonter. Selon qu’il attire ou repousse, il resserre l’équivoque – et donc impose le choix – entre la bieveillance et la séduction, aggrave la tension entre l’antipathie et les droits du prochain sur nous. C’est à l’état de son corps que la situation psychique ou même morale de l’autre est reconnue avant toute parole, et par lui quer l’essentiel de la communication inconsciente passe, là m^me où l’on use du langage.’ p. 18

Jean BAUDRILLARD – De la séduction
(Galilée . Octobre 1979 . 245 pages)
‘ L’anatomie n’est pas le destin, ni la politique : la séduction est le destin. Elle est ce qui reste de destin, d’enjeu, de sortilège, de prédestination et de vertige, et aussi d’efficacité silencieuse dans un monde d’efficacité visible et de désenjouement… La séduction est ce dont il n’y a pas de représentation possible, parce que la distance entre le réel et son double, la distorsion entre le Même et l’Autre y est abolie… Le féminin justement n’est de l’ordre ni de l’équivalence ni de la valeur : il est donc insoluble dans le pouvoir. Il n’est même pas subversif, il est réversible. Le pouvoir par contre est soluble dans la réversibilité du féminin… il est clair qu’en matière de sexualité aussi, la forme réversible lemporte sur la forme linéaire. La forme exclue l’emporte en secret sur la forme dominante. La forme séductive l’emporte sur la forme productive. La féminité dans ce sens est du même côté que la folie. C’est parce que la folie l’emporte en secret qu’elle doit être normalisée (entre autres grâce à l’hypothèse de l’inconscient). C’est parce que la féminité l’emporte en secret qu’elle doit être recyclée et normalisée (dans la libération sexuelle en particulier) pp.245 & 95 & 31

Jean-G. LEMAIRE – Le couple : sa vie, sa mort
(Payot . Juin 1984 . 357 pages)
‘ Cette avalanche d’informations est précisément un moyen de ne pas communiquer sur l’essentiel, témoignant par là que beaucoup se défendent contre une communication qu’ils redoutent … la reconnaissance, existentiellement nécessaire à la survie, est bien d’ordre affectif ; elle est une sorte de quête d’appréciation de soi par un autre, lui-même capable d’apprécier, donc apprécié lui-même. Mais le caractère affectif de cette reconnaissance ne signifie pas exactement une quête d’amour ’ pp. 265 & 93

Marie de SOLEMNE – Aimer désespérément
(Dervy . Mai 1998 . 82 pages)
‘ La douleur qui demeure est le témoin de cette aventure, en effet miraculeuse, d’avoir pu exister pour, à travers, en vue d’un autre. Quand on rêve d’une société heureuse, harmonieuse, utopique, on l’imagine bâtie sur l’amour puisqu’il m’exalte en même temps qu’il me dépasse ou m’excède. Cependant, loin d’être une entente, l’amour-passion équivaut moins au calme sommeil des civilisations réconciliées avec elles-mêmes qu’à leur délire, déliaison, rupture. Crête fragile où mort et régénérescence se disputent le pouvoir ’ p. 56

Marcel RUFFO – Frères et sœurs, une maladie d’amour
(Fayard . Juillet 2002 . 306 pages)
‘ La jalousie est le ciment du narcissisme et de l’image de soi. C’est par elle que chacun de nous se construit. Elle aiguillonne le désir de savoir et stimule la recherche de soi, puisque soi ne sera jamais l’autre, puisque soi doit vivre au côté de l’autre… Une famille se structure autour de trois grands axes : les relations conjugales du couple parental, les relations des parents avec chacun de leurs enfants et les relations frères-sœurs … Comme dans de nombreux rapports sociaux, la relation fraternelle rend d’abord la forme d’une frustration, la première étant celle de devenir aîné. Cette frustration essentiellement affective entraine chez l’enfant des sentiments de jalousie qu’il est incapable de reconnaître comme tels. A ce stade de la petite enfance, il ne peut envisager le partage et oit son cadet comme celui qui le dépossède. Il sait qu’il souffre et tente, par le biais de divers comportements, d’atténuer sa douleur. En identifiant l’agression et l’agresseur, il prend conscience de l’autre.’ pp. 44 & 283

Dr. Pierre SOLIGNAC – La névrose chrétienne
(Trévise . Juin 1976 . . 252 pages)
‘ La foi se révèle de moins en moins transmissible par des paroles ; il suffit de constater la désertion massive des jeunes générations, en particulier des jeunes nés dans des familles chrétiennes. Ce fait est relativement nouveau. Pour la première fois, il n’y a aucun séminariste de première année au grand séminaire d’Issy-les-Moulineaux (année 1973-1973). L’autorité romaine est pleinement responsable de cet état d fait. La névrose institutionnelle n’est pas un vain mot ; un malade névrosé ne peut s’adapter : il est trop préoccupé par les tensions qui existent entre son moi et surmoi. Dans Mysterium ecclesiae, Rome règle son compte à un moi turbulent dont les pulsions ne pourront être très longtemps retenues ’p. 161


André COMTE-SPONVILLE – L’amour la solitude
(Paroiles d’aube . Août 1996 . 134 pages)
‘ En vérité, le sexe n’a pas de morale (la vie non plus), mais c’est aussi pourquoi il nous oiblige à en avoir une. Car enfin, que la plupart des comportements sexuels soient moralement indifférents, ce qui est bien clair, cela n’empêche pas que certains soient moralement condamnables : l’humiliation non consentie, l’avilissement obligé, l’exploitation forcée, le viol, la tgorture, l’assassinat…’ p. 69

Christian BOBIN dialogue avec Marie de SOLEMNE – La grâce de solitude
(Dervy . Avril 1987 . 134 page
‘ Ce qui me touche chez l’autre est toujours lié à un état de solitude. Et cette solitude ne peu apparaître, mle semeble-t-il, que dans un état de dénuement… dans la solitude, je ne m’éprouve pas du tout comme séparé ; ce qui est vrai. Les deux choses sont vraies, et parfois simultanément vraies. Simplement, je suis relié autrement. Je suis relié autrement que par les liens consacrés, les liens de plein jour, les liens officiels. ’ pp. 35 & 29

Dr. Alexander LOWEN – Le plaisir
(Tchou . Avril 1976 . 239 pages)
‘ L’accent mis par notre système d’éducation sur l’enseignement plutôt que sur l’apprentissage reflète la croyance inconsciente que l’information a plus de valeur que la pensée. Consciemment, tout éducateur veut que ses élèves apprennent quelque chose, mais il est encore plus important pour lui de leur faire part des connaissances qu’il est chargé de leur transmettre. Pourquoi un tel accent sur l’information ? Est-ce une manœuvre destinée à détourner les jeunes esprits d’une remise en question des valeurs sur lesquelels repose une certaine civilisation ? Il est certain que la somme des connaissances que l’on demande aux élèves d’assimiler ne leur laisse pas de temps à consacrer à la pensée créatrice. On suppose que l’aptitude de créer viendra après, lorsque les connaissance auront été plus ou moins acquises ; mais d’ici là, le plaisir d’apprendre aura disparu et la poussée créatrice aura été asphyxiée.’ p. 146


Robert J. STOLLER – L’excitation sexuelle
(Payot . Novembre 1984 . 342 pages)
‘ Mon insistance sur l’hostilité est contrebalancée par les études de Kernberg, qui s’est employé à montrer que certains individus vivaient l’excitation sexuelle ouvertement, joyeusement, avec sensaulité et tendresse, sans être motivés par le désir de vengeance ou d’avilissement. Ce n’est pas la présence de l’histilité en soi qui détermine la valeur – positive ou négative – de l’excitation sexuelle. Si, au lieu de parler ici d’étude de l’érotisme, je disais qu’il s’agit d’une introduction à la dynamique de l’esthétique (et je pense qu’il s’agit aussi de cela), pour laquelle l’excitation sexuelle est prise comme exemple, le lecteur s’apercevrait peut-^tre que, si je dis que l’hostulité est au cœur de l’expérience, cela ne revient pas à dire qu’elle est nécessairement préjudiciable ou inhumaine.’ p. 58




Raymond JEAN – Lectures du désir
(Seuil . 4ème trim. 1977 . 188 pages)
Le désir est l’origine d’une poétique : Nerval, Lautréamont, Apollinaire et Eluard, étudiés par exemple. Cette poétique est une

Marie-Hélène VERDIER – Le grand vénéré
(Cherche-Midi . Avril 1984 . 120 pages)
‘ Tout était à recommencer, mais comment ? … Rose putain, le plus émouvant … j’égrenai dans le triangle heureux de nos bras, les versets de son corps…’ pp. 60 & 76 & 77

Jean-Pierre BOUTINET – L’immaturité de la vie adulte
(PUF . Juillet 1999 . 284 pages)
‘ . . . la mutation qui atranbssformé l’adulte perçu comme perspective en adulte vêcu comme problème… le recours au projet témoigne actuellement d’un volontarisme croissant avec toutes les ambiguités qui lui sont liées ; dans la discrète mais normative codification qui l’accompagne, ce recours fait office de passage d’une classe d’âge et une autre : projet d’orientation, projet d’insertion, projet professionnel, projet de formation, projet de carrière, projet de retraite : autant de figures qui constituent aujourd’hui ce jalonnement caractéristique à ponctuer les âges de la vie, sopécialement de la vie adulte, tout en les fragilisant. Ces figures nous apparaissent désormais comme symptomatiques pour l’adulte d’une situation d’immaturité, c’est-à-dire d’un double vide, existentiel et sociétal : avoir à se déterminer continuellement sans garde-fou, se mirer dans ses propres décisions, s’ausculter soi—mê dans ses possibles initiatives au lieu de situer ces dernières au regard d’un cadre sctructuré porteur d’identifications.’ p. 249

CHODERLOS de LACLOS – Les liaisons dangereuses
(Seuil . Janvier 1994 . 188 pages)

Je souhaite conclure ce florilège sur « l’amour » et « le sexe » par le texte de Benoît XVI que j’ai reçu, à la lecture non préparée, comme une surprise et une mûe de l’enseignement de l’Eglise : une prise en compte totale, fine et délicate de l’entier de la personne humaine


Benoît XVI – Dieu est amour
25 Décembre 2005
‘ A l’amour entre homme et femme, qui ne naît âs de la pensée ou de la volonté mais qui, pour ainsi dire, s’impose à l’être humain, la Grèce antique avait donné le nom d’eros. Disons déjà par avance que l’Anxien Testament grec utilise deux fois seulement le mot eros, tandis que le Nouveau Testament ne l’utilise jamais : des trois mots grecs relatifs à l’amour – eros, philia (amour d’amitié) et agapè – les écrits néotestamentaires privilégient le dernier, qui dans la langue grecque était plutôt marginal. En ce qui concerne l’amour d’amitié (philia), il est repris et approfondi dans l’évangile de Jean pour exprimer le rapport entre Jésus et ses disciples. La mise de côté du mot eros, ainsi que la nouvelle vision de l’amour qui s’exprime à travers le mot agapè, dénotent sans aucun doute quelque chose d’essentiel dans la nouveauté du christianisme concernant précisément la compréhension de l’amour… L’homme devent vraiment lui-même quand le corps et l’âlme se trouvent dans une porofonde unité ; le défit de l’eros est vraiment surmonté lorsque cette unification est réussie. Si l’homme aspire à être seulement esprit et qu’il veut refuser la chair comme étant un héritage simplement animal, alors l’esprit et le corps perdent leur dignité. Et si, d’autre part, il renie l’esprit et considère donc la matière, le corps, comme la réalité exclusive, il perd également sa grandeur… mais ce n’est pas seulement l’esprit ou le corps qui aime : c’est l’homme, la personne, qui aime comme créature unifiée, dont font partie le corps et l’âme. C’est seulement lorsque les deux se fondent véritablement en une unité que l’homme devient pleinement lui-même. C’est uniquement de cette façon que l’amour – l’eros – peut mûrir, jusqu’à parvenir à sa vraie grandeur. Il n’est pas rare aujourd’hui de reprocher au christianisme du paassé d’avoir été l’adversaire de la corporéité ; de fait, il y a toujours eu des tendances en ce sens. Mais la façon d’exalter le corps, à laquelle nous assistons aujourd’hui, est trompeuse. L’eros rabaissé simplement au « sexe » devient une marchandise, une simple « chose » que l’on peut acheter et vendre ; plus encore, l’homme devient une marchandise. En réalité, cela n’est pas vraiment le grand oui de l’homme à son corps. Au contraire, l’homme considère maintenant le corps et la sexualité comme la part seulement matérielle de lui-même qu’il utilise et exploite de manière calculée. Une part d’ailleurs qu’il ne considère pas comme un espace de sa liberté, mais comme quelque chose que lui, à sa manière, tente de rendre à la fois plaisant et inoffensif… Le fait que l’on trouve dans ce livre (le Cantique des cantiques) deux mots différents pour parler de l’ « amour » est très instructif. Nous avons tout d’abord le mot « dodim », un pluriel qui exprime l’amour encore incertain, dans une situation de recherche indéterminée. Ce mot est ensuite remplacé par le mot « ahaba », qui dans la traduction grecque de l’Ancien Testament, est rendu par le mot de même consonnance « agapè », lequel devint l’expression caractéristique de al conception biblique de l’amour. En opposition à l’amour indéterminé et encore en recherche, ce terme exprime l’expérience de l’amour, qui devient alors une véritable découverte de l’autre, dépassant donc le caractère égoïste qui dominait clairement auparavant. L’amour devient maintenant soin de l’autre et pour l’autre. Il ne se cherche plus lui-même – l’immersion dans l’ivresse du bonheur –, il cherche au contraire le bien de l’être aimé : il devient renoncement, il est prêt au sacrifice, il le recherche même. … L’aour descendant, oblatif, précisément l’agapè, serait typiquement chrétien ; à l’inverse, la culture non chrétienne, surtout la culture grecque, serait caractérisée par l’amour ascendant, possessif et sensuel, c’est-à-dire par l’eros. Si on voulait pousser à l’extrême cette antithèse, l’essence du christianisme serait alors coupée des relations vitales et fondamentales de l’exostence humaine et constituerait un monde en soi, à considérer peut-être comme admirable mais fortement détaché de la complexité de l’existence humaine. En réalité, eros et agapè – amour ascendant et amour descenddant – ne se laissent jamais séparer complètement l’un de l’autre. Plus ces deux formes d’amour, même dans des dimensions différentes, trougent leur juste unité dans l’unique réalité de l’amour, plus se réalise la véritable nature de l’amour en général. Même si, initialement, l’eros est surotut sensuel, ascendant – fascination pour la grande promesse du bonheur –, lorsqu’il s’approche ensuite de l’autre, il posera toujours moins de questions sur lui-même, il cherchera toujours plus le bonheur de l’autre, il se préoccupera toujours plus de l’autre, il se donnera et il désirera « être pour » l’autre. Cest ainsi que le moment de l’agapè s’insère en lui ; sinon l’eros déchoit et perd aussi sa nature même. D’autre part, l’homme ne peut pas non plus vivre exclusivement dans l’amour oblatif, descendant.il ne peut pas toujours seulement donner, il doit aussi recevoir. Celui qui veut donner de l’amour doit lui aussi le recevoir comme un don. L’homme peut assurément, comme nous le dit le Seigneur, devenir source des fleuves d’eau vive (cf. Jn VIII 37-38) . Mais pour devenir une telle source, il doit lui-même boire toujours à nouveau à la source premire et originaire qui est Jésus Christ, du cœur transpercé duquel jaillit l’amour de Dieu (cf. Jn XIX 34) . Dans le récit de l’échelle de Jacob, les Pères ont vu exprimé symboliquement, de différentes manières, le lien inséparable entre montée et descente, encore l’eros qui cherche Dieu et l’agapè qui transmet le don reçu…’ § 3, 5, 6 & 7


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contemplation
compilations et essais que j’ai donnés au dictionnaire des miracles et de l’extraordinaire chrétiens . dir. Patrick SBALCHIERO préf. René LAURENTIN (Fayard . Novembre 2002 . 880 pages)
généralités . contemplation acquise . contemplation infuse pp. 193 à 204 – version développée sur demande courriel b.fdef@wanadoo.fr

j’y ajoute Henri MICHAUX – Ineffable vide (Editions Unes . 1er trim. 1999 . 34 pages)
‘ Au lieu que les pratiques religieuses élèvent graduellement grâce à des intermédiaires spiritualisants, ici le Spirituel d’emblée déborde. De Lui, à partir de « lui », les croyances, sans distinction de religion, reçoivent, avec un éclairage de vérité, l’animation, la vie, l’accomplissement. La participation au divin aussitôt est offerte à toute foi. D’un coup, en cette minute, est reçue la Révélation magique de l’insignifiance de la vie courante. Densité inattendue, trouvée grâce à une perte de densité. Avec une évidence souveraine, il apparaît que l’état habituel (qui dès lors ne semble plus que fortuit et subsidiaire) est, en fait, la perte prolongée de l’Infini, de l’Immense, de l’Absolu. C’en est, on le voit à présent, l’abandon, incessamment renouvelé au cours de la vie. On a l’impression d’un retour merveilleux, (qui pourtant va de soi, qui était plus ou moins fatal) retour à ce qui EST, virtuellement là depuis toujours. C’en est fini de la finitude. On en est délivré. Le fini de l’habituelle vie était donc – dirait-on – quelque chose comme un de ces racatères héréditaires récessifs qui s’effacent s’ils se trouvent en présence d’un caractère dominant. Ainsi le matériel, le personnel, le divers, en présence de l’infini, cèdent, abandonnent. On était quelques minutes encore auparavant, un posédant et, comme tout homme, un possédant constamment en voie d’acquérir et de s’approprier davantage. On était occupé à ces fonctions d’acquisition, de rétention et – ruminant mental – d’élaboration, d’intégration. Serait-ce, comme il semble, l’ « Avoir » qui maintient l’ « ego », « hic et nunc », qui permet à chacun de continuer à être personnel ? C’est cet « avoir », brusquement pompé, dans une soudaine désadhérence, qui a tout changé. On n’en a plus, on n’en refait plus. On y est complètement inintéressé. La personne qui se maintenait par le renouvellement de l’avoir, qui par les multiples reprises se repersonnalisait incessamment, ne se continue plus.’ pp. 10 à 14
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essais sur la communication

Paul FOURNEL – Un homme regarde une femme
(Seuil . Janvier 1994 . 188 pages)
‘ Au lieu de penser à ce que tu dis, essaie de penser ce que tu dis … Cherche dans une situation donnée ce que, à coup sûr, tu ne diras jamais ’ p. 82


André COLLINOT & Francine MAZIERE – L’exercice de la parole. Fragments d’une rhétorique jésuite
(Editions des cendres . 6 Avril 1987 . 188 pages)
‘ La connaissance de l’autre, « imperméable » par nature au discours, est une condition de la validité de la rhétorique, de son efficacité. C’est pourquoi l’orateur « efficace » se doit d’ancrer son discours dans le territoire de l’autre.’ p. 93

à suivre

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