vendredi 2 avril 2010

défiguré - textes du jour

Vendredi Saint 2 Avril 2010

Je compte venir à bout aujourd’hui de cette réflexion-méditation qu’a provoquée en moi la vague médiatique sur les scandales et actes de dophilie, je crois indispensable que « le peuple », les laïcs prennent le relais à deux points de vue : l’Eglise, au plan de sa hiérarchie et de ce qu’elle dit d’elle-même, n’est plus comprise et ne sait pas communiquer (elle ne sait même plus vraiment prêcher, en tout cas pour les paîens, elle ne retient plus, elle n’attire plaus), elle ne sait plus ou ne sait pas former l’affectivité et la relation au monde de ses ministres, elle parle ou plutôt sa hiérarchie, soi-disant servante et pauvre, et assurément de bonne foi en se voulant telle et en l’étant quand même le plus souvent, elle parle pro domo. Le « peuple » doit prendre le relais pour la communication sur l’Eglise, telle qu’il la vit, la voit et la veut, et il doit aussi prendre le relais pour la formation affective et sociale du religieux, du consacré au masculin et au féminin, du prêtre. Ces questions commandent la crédibilité et le rayonnement de l’évangile aujourd’hui, leur solution changera par contagion évangélisation et communication. L’agent du changement et l’introduction en grand du peuple dans la vie de l’Eglise est certainement l’évêque dont le rôle de père spirituel pour les prêtres, les religieux, les consacrés, directement et quotidiennement, et évidemment en appel est décisif, mais les vies diverses et si incarnées quotidiennement sont affaire très approfondie de nouvelle compréhension du couple, de l’amour sexué, de l’amour sublimé, des expressions diverses de notre humanité et de notre affectivité. Le chantier est immense, l’Eglise par un magistère mal perçu depuis un demi-siècle est assimilée à la répression sexuelle et par conséquent, elle s’est exposée – sciemment – à l’adage : médecin, soigne-toi toi-même. Pourtant les errements et les péchés, les crimes de certains de ses ministres sont le signe – paradoxalement positif – de l’humanité de l’Eglise, donc de l’incarnation perpétuée de son maître, seigneur et fondateur. Le chemin est là, assumer l’incarnation mais le traiter en adulte et ensemble. (chair & religion)

Vendredi-Saint : procès à Jésus [1]. Il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme… il n’avait plus l’aspect d’un fils d’Adam… et pourtant il n’a jamais commis l’injustice, ni proféré le mensonge… Il était méprisé, abandoné de tous, homme de douleurs, familier de la souffrance, semblable au lépreux dont on se détourne ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. Poiurtant, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Le Christ est ainsi – non seulement Fils de Dieu fait homme et, ô combien ! incarné – mais la représentation totale et à tous points de vue de ce que produit et détruit en l’homme le péché. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin… Le grand prêtre que nous avons n’est pas incapable, lui, de partager nos faiblesses ; en toutes choses, il a connu l’épreuve comme nous, et il n’a pas péché. Puisse ma lecture, notre lecture du récit de cette passion – à tous les sens du terme aujourd’hui – raviver, faire de nouveau sourdre ma foi, toute ma foi, notre foi, et inspirer à ceux qui nous entourent, la question toute simple : factuellement ce fut vrai, alors pourquoi le sens de ces faits, de cette passion, de cette mort ne m’atteindrait-il pas ? et ce sens est lui aussi factuel, la Pâque, la résurrection, la vie éternelle, notre accomplissement à tous, la fin du péché, notre délivrance tout mal. Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, je dis : ‘’Tu es mon Dieu !’’. Mes jours sont dans ta main ; délivre-moi des mains hostiles qui s’acharne. Sur ton serviteur que s’illumine ta face : sauve-moi par ton amour. Soyez forts, prenez courage, vous tous qui espérez le Seigneur, vous tous qui n’espérez plus, ne croyez pas ou plus ou pas distinctement, vous tous. La représentation (aussi géniale qu’inspirée) de la crucifixion par Salvador Dali : le monde vu du Christ en croix, et celui-ci vu d’en haut, du Père…


[1] - Isaïe LII 13 à LIII 12 ; psaume XXXI ; lettre aux Hébreux IV 14 à 16 1 & V 7 à 9 ; passion selon saint Jean XVIII 1 à XIX 42

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