samedi 17 avril 2010

les disciples voulaient le prendre dans la barque, mais aussitôt, la barque atteignit le rivage - textes du jour

Samedi 17 Avril 2010




Prier… les évangiles de la souveraineté du Christ, la multiplication des pains, la tempête apaisée, les versions johanniques sont épurées, le disciple que Jésus aimait choisit chaque fois de nous mettre devant une force sereine, une sorte de commandement universel, à l’univers, aux éléments, aux biens divers, aux hommes aussi, qui ne s’impose pas, qui est naturel, parce qu’il restaure la nature. Ici, la tempête n’est pas dominée ou apostrophée comme dans d’autres récits, simplement les disciples sont mis hors de danger. Le véritable épisode c’est leur peur, qui double leur fatigue et ils sont à la rame, le lac est large : un grand vent se mit à souffler et le lac devint houleux… les disciples voulaient le prendre dans la barque mais aussitôt la barque atteignit le rivage à l’endroit où ils se rendaient. Relu sans le méli-mélo de la mémoire des autres souvenirs ou du merveilleux auquel nous sommes sensibles, le texte est étonnant. Jésus n’apparaît pas soudain près de la barque chahutée par le vent, il marchait sur la mer et se rapprochait de la barque. Il va donc plus vite qu’eux et évidemment d’une manière surnaturelle, a-t-il traversé le lac ainsi, complètement ? les disciples avaient ramé pendant cinq mille mètres environ … déjà, il faisait nuit et Jésus ne les avait pas encore rejoints. Incohérence du texte ? les disciples ne peuvent prévoir que Jésus viendra en marchant sur les eaux, il est exclu qu’il emprunte, à une telle heure, une autre barque, laquelle avancerait plus vite que la leur. Pensent-ils qu’il aura fait le tour par la terre et les attendra à leur arrivée ? reconstituons au spirituel, c’est ce que veut l’évangéliste et c’est ce à quoi nous incline la prière qui attend notre meilleure posture d’esprit, de cœur et d’âme, reconnaissance de l’intelligence, gratitude de l’affectivité, accueil du surnaturel. La nuit tombe, était-ce prévu ? est-ce dangereux, une traversée nocturne du lac, ce semble fréquent. Le vent n’était pas attendu. Nuit spirituelle ? non, vie quotidienne avec ses intempéries, les récits inversent les choses, nos états d’âme qui nous pèsent et nous déterminent tant sont présentés dans les évangiles comme ce qu’il y a de plus tangible et concret, la pénurie alimentaire, le danger en mer et ce sont ces éléments concrets que domine le Christ. La barque termine son trajet d’elle-même. Quand l’Eglise (primitive ?) avait du bon sens : dans le système « communiste » qui prévaut alors, l’institution des diacres, pas du tout un décorum superfétatoire à l’autel ou des substituts du prêtre pour de la liturgie ou de l’enseignement, mais bien quelque chose de spécifique, Laurent et les richesses de l’Eglise, ses pauvres… [1]


[1] - Actes des Apôtres VI 1 à 7 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Jean VI 16 à 21

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