mardi 4 mai 2010

il faut que le monde le sache - textes du jour

Mardi 4 Mai 2010


La vie, perpétuel ajustement, d’autant plus vrai que j’y consens en réponse et non en prédation, que mes réponses sont discrètes, propositives, non répétées et poussant davantage au rôle de l’autre ou de tiers qu’au mien : j’ai des progrès à faire. Récompense et récit de la journée ? des visages qui demeurent en moi comme des âmes à aimer et à accompagner sans qu’elles le sachent, Dieu suffit à être informé, s’Il avait à l’être. L’adolescent, boutonneux, gêné de lui-même mais si méditatif, ne communicant qu’avec l’indicible, le défunt, son grand-père en leçon de vie, une telle absence de parole fait une présence de fait et de vie inoubliable. Des courriels, autant de visages et d’histoires encore, de mains acceptées. Un monument sur l’autoroute de l’Est, voulue et désignée par ce monument comme un lien franco-allemand : grande justesse, commémoration des deux premiers morts de part et d’autre et de la disparition in fine (2008) des deux ultimes survivants. Le patriotisme européen naîtra quand nous serons ensemble fiers de nos histoires, de nos gloires et de nos échecs à chacun. Il peut s’enseigner par des programmes et des formations à laisser à l’invention des maîtres selon la composition de leurs classes où à mesure des années s’enseigneraient les envers et les endroits de la colonisation, des immigrations, et aussi l’histoire des grandes nations d’hier ou d’avant-hier, même plus petites aujourd’hui, qui ont été chacune dominante ou décisive tour à tour dans notre Europe. La petite amie de classe accueillant notre fille cinq nuits et son père d’origine portugaise, bonheur pour moi qui pourrait largement être le père de celui-ci d’évoquer la « révolution des œillets » et ce que fut l’empire africain. La veille, entente avec l’aide ménagère de mes beaux-parents, jeune musulmane métisse Alsace-Algérie, classe, foi, piété et divination de nos problèmes familiaux, qui est la souveraine : l’employeuse ou l’employée. Evidence… bien comprise, elle ferait revoir le fonctionnement de la Banque mondiale et du F.M.I.. Finesse de nos brassages et de nos itinéraires, vérité des regards alors, admirer les yeux d’autrui, discerner au visage du mort quand il faut se séparer le regard à peine éteint sous des paupières qui pourraient faceiller encore. Prière et examen de conscience, action de grâce avec notre fille, la faire rire de ses bêtises, analogues aux miennes et nous réjouir avant le Notre Père du bonheur de tout. L’enfant et la grimace, l’enfant et le compliment qui est autre chose que le bon point et le satisfecit, le discernement inné de l’enfant pour le vrai, le faux, l’amour et la distance. Tout enfant grâce à Dieu.
Regretté de n’avoir pas sous les yeux en prenant la route au petit matin, ces textes… laissé aller la journée ainsi, j’en arrive le cœur débordant et l’intelligence courant aux quatre coins du monde pour une synthèse que la nuit va faire [1] : quelle plus juste et forte synthèse que la prière, quelle mémoire plus féconde et fonctionnelle que la remise en Dieu. Le Christ, modèle pour ce mouvement de dépôt et de testament : je vous ai dit toutes ces choses maintenant, avant qu’elle n’arricent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez. Jésus à notre portée, mais Jésus ne donnant aucune prise à ce prince du monde qui va venir. Et dans nos vies, il se présente constamment. Avec une délicatesse qui bouleverse deux mille ans après, Jésus enfin nous dit avoir besoin de notre joie, avoir besoin de notre foi : si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie. Partager les raisons et les mouvements de notre Sauveur, dont le principal est la remise qu’il fait de nous à ce Père qu’il nous présente et à qui il nous emporte. Avec simplicité, l’Eglise originelle fait de même, noms de lieux, noms de personnes, étapes qui ne s’inventent et parce que cela fut, nous enseignent que cela peut être pour notre tour d’avoir à cheminer, propager, croire : ils avaient été remis à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils venaient maintenant d’accomplir … ils leur racontaient tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment ils avaient ouvert aux nations païennes la porte de la foi. Et puis passées l’émotion, la conscience du labeur accompli et de la foi vêcue, le repos humain, le septième jour : ils demeurèrent alors un certain temps avec les disciples.

[1] - Actes des Apôtres XIV 19 à 28 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Jean XIV 27 à 31

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