samedi 25 septembre 2010

pour tout cela, Dieu t'appellera au jugement - textes du jour

Samedi 25 Septembre 2010

… nous consentons à être menés. Par qui ? certainement pas par Dieu. Ce qui m’amène à prier, même si rien n’est clair sinon ma responsabilité pour garder et conduire mes aimées dans le bonheur. – Prier…[1] les disciples ne comprenaient pas ces paroles, elles restaient voilées pour eux, si bien qu’ils n’en saisissaient pas le sens, et ils avaient peur de l’interroger sur ces paroles. Quelles paroles ? quelle obscurité ? le chemin de notre salut, dont Dieu, le Christ, parcourt la plus grande longueur, la plus forte durée, la plus usante attente. Tout le monde était dans l’admiration devant tout ce que faisait Jésus. Les faits, soit ! les paroles, c’est-à-dire le sens des faits, leur pourquoi… non ! le voile sur tout et apparemment celui de la mort et de toute fin. Admirable poème que l’auteur biblique – après la souveraine évocation de chacune de nos mémoires : suis les sentiers de ton cœur et les désirs de tes yeux ! mené par le scintillement de la jeunesse, scintillement rétrospectif car quels souvenirs de nos adolescences sinon ceux d’attentes, de déceptions et d’intuitions, d’attentes surtout. Inverser la mémoire, pressentir nos fins à nos débuts… Souviens de ton Créateur aux jours de ta jeunesse, avant que viennent les jours mauvais, et qu’approchent les années dont tu diras : ‘je ne les aime pas’, avant que s’obscurcissent le soleil et la lumière, la lune et les étoiles, et que les nuages reviennent encore après la pluie ; au jour où tremblent les gardiens de la maison, où se courbent les hommes vigoureux ; où les femmes, l’une après l’autre, cessent de moudre, où le jour baisse aux fenêtres ; quand la porte est fermée sur la rue, quand s’éteint la voiex de la meule, quand s’arrête le chant de l’oiseau, et quand se taisent les chansons ; lorsqu’on redoute la montée et qu’on a des frayeurs en chemin ; lorsque l’amandier s’épanouit, que la sauterelle s’alourdit, et que le câprier laisse échapper son fruit ; lorsque l’homme s’en va vers sa maison d’éternité, et que les pleureurs sont déjà au coin de la rue ; avant que le fil d’argent se détache, que la lampe d’or se brise, que la criche se casse à la fontaine, que la poulie se fende sur les puitss ; et que la poussière retourne à la terre comme elle en vint, et le souffle à Dieu qui l’a donné. Comme aux cathédrales muettes quand Monet les a quittées, il reste même sans la lune, le sourire d’anges, la salutation à Marie, la déambulation du cœur qui trouve le siège d’amour et le regard de la méditation, le rassemblement de la vie – rassemblement en Coran veut dire résurrection et jugement – et si l’affreux, l’indicible de la mort semble dominer : ‘Mettez-vous bien en tête ce que je vous dis là : le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes’, il reste souverainement l’autre souffle, le vrai et le seul, celui de la prière que Dieu nous donne d’expirer vers Lui : Apprends-nous la vraie mesure de nos jours, que nos cœurs pénètrent la sagesse. Et en Dieu, appelés par Lui, que trouvons-nous ? que vienne sur nous la douceur du Seigneur, notre Dieu ! La peur de l’interroger parce que selon nous ce serait apprendre l’irrémédiable échec, alors que notre prière c’est le dialogue sur la route de Jérusalem à Emmaüs, du calvaire à quelque autre endroit que ce soit pour de là revenir à la joie, à la gloire, à l’accomplissement, à la résurrection.

[1] - Ecclésiaste XI 9 à XII 8 ; psaume XC ; évangile selon saint Luc IX 43 à 45

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