lundi 1 novembre 2010

j'ai vu... j'entendis... - textes du jour

Lundi de la Toussaint - 1er Novembre 2010


Prier… que dit l’Eglise ? de ces intuitions fondamentales en l’homme, pas de bonheur ni d’avenir – pour soi-même – si toute l’humanité, toute la création n’y ont part, ce qui va bien au-delà du cercle des aimés et des rencontrés. Nos morts, les morts, mieux et plus fortement que le paradis (l’Islam le décrit ou l’évoque en fortes et concrètes paraboles qui littéralement sont de l’ordre de la possession, alors que la Bible ne situe le paradis qu’en ouverture pour nous faire aller – révélation chrétienne – vers la Jérusalem céleste, la création nouvelle, la communion des saints à laquelle nous sommes tous appelés), les mots sont déjà nos intercesseurs, ceux qui nous accueillent, nous inspirent. Ces intuitions et ces souhaits sont confirmés, pas inventés. S’ils l’étaient, ce serait trop grossier et limitant, or notre rêve comme l’Ecriture sont illimités. Notre rêve n’est pas l’inconscient mais le souhait fervent de notre volonté, autrement dit de notre liberté. J’ai vu une foule immense, [1] que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues. … Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l’Agneau. Le bonheur, l’éternité, l’accomplissement, la communion à Dieu – quels que soient les mauvais mots et encore pis, nos images – ne vont pas de soi. Pour deux raisons, l’une aisée à comprendre mais moins à vivre et qui nous correspond : nos comportements, les « béatitudes », un comportement qui vaut bonheur, pas seulement promesse de bonheur, mais bonheur rien que par ce comportement, étant observé par les traducteurs (Chouraqui notamment) qu’il vaut mieux penser – sinon dire – en marche, donc « dans le coup » et « bien parti ». L’autre est la révélation chrétienne, le Christ médiateur, rédempteur : le salut est donné par notre Dieu, lui qui siège sur le Trône, et par l’Agneau ! et notre participation à la divinité tenant à Lui, don de Dieu, avec observation en plus : voir, c’est être. Voir Dieu, c’est Lui ressembler, on revient à la Genèse et à notre nature originelle, initiale, finale (la Bible dirait : donc finale). Lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est. Et les « béatitudes » vont alors de soi puisque tout homme qui fonde sur lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur. La foule de l’Apocalypse est debout devant le Trône et devant l’Agneau.

Coûtumier aujourd’hui de railler qui assimilerait encore une apocalypse à une catastrophe (puisque le mot grec signifie : dévoilement, et donc révélation, sans autre sens ni des ription) et la pureté à l’abstinence ou à la cécité sexuelle. Pourtant, il me semble de plus en plus – chemin qui m’apparaît depuis quelques mois, à mesure aussi que je perçois combien je ne connais pas du tout Dieu et n’ai que l’Ecriture, la prière, la parabole des autres dans ma vie et leur attente implicite de mon amélioration tangible – il me semble que doivent être prises au sérieux et vêcues ces assertions coraniques, ces recommandations littérales du catéchisme : maîtrise de soi, devoirs envers soi-même et envers les autres, ascèse et même conscience que le péché n’est pas une figure de style, qu’il a sa matière et son élan, même s’il me paraît toujours inconcevable que nous péchions devant Dieu, et même devant autrui à qui nous nuisons pratiquement et par défaut de communion, inconcevable que nous péchions en toute conscience. Et pourtant… chaque vie commence à l’instant et le chemin qui paraît d’abord porte et entrée durera. A mesure de nos pas. Alors – quand ? comment ? mais à ce lieu et à cet instant, nous le saurons – alors le sceau qui imprime la marque du Dieu vivant. Tout sacrement, toute grâce.

[1] - Apocalypse de Jean VII 2 à 14 passim ; psaume XXIV ; 1ère lettre de Jean III 1 à 3 ; évangile selon saint Matthieu V 1 à 12

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