lundi 8 novembre 2010

je m'appuie sur l'espérance de la vie éternelle - textes du jour

Notre fille, la route de l’école, toute la puissance physique sinon mentale cde l’adulte sur le petit, sur l’enfant, l’assassinat, la violence tellement possibles, faisables… et l’enfant école de respect, de discernement de la liberté, de l’existence de l’autre. Réalité de la liberté et de la valeur humaines, en elles-mêmes. On ne contraint pas l’enfant, ne le diriger que par les coups ne produit rien, sinon mort ou révolte. Ce n’est pas une relation, ce n’est pas la vie. Paradoxe qu’enseigne l’enfant et cette réflexion que ma fille me donne ce matin… pour la politique. L’Etat devenu instrument de contrainte et de répression, des coups, donneur de coups, au lieu d’être sa fin : la gestion du bien commun, l’invention et la portance des structures pour le discerner. Implicitement, l’exercice du pouvoir politique par la droite actuelle – fait de son inculture et de l’absence d’une véritable idée de l’homme, et de la socité – peut se dire ainsi : contraintes sur les individus et les faibles, liberté pour les forts et ce qu’on appelle l’entreprise, pourquoi ? parce que toute la foi de ces gens, qu’elle soit leur ou qu’ils la tolérent, est dans un certain nombre de dogmes économiques non vérifiés, et pas du tout dans l’homme. Le livre naguère d’Edouard BALLADUR : Je crois en l’homme plus qu’en l’Etat, mais la réalité est que l’on asservit l’homme à des mécanismes et des raisonnements, qui ne se vérifient pas (cf. « la crise »), alors que l’Etat pouvait s’identifier et s’adapter. Il manque surtout l’incidence pratique de ce que je constatais mentalement en regardant ma femme fermer le portail à notre départ, et aller préparer sa valise – notre séparation maintenant… pour quelques jours. Tout simplement, que le plus important dans une vie, dans l’expérience de la réalité, c’est le mystère. L’amour, le lien entre les personnes, mais aussi la vie, la mort, les végétaux, l’automne si belle et lumineuse ici, cela ne s’explique pas, cela se vit, la volonté et la conscience y ont peu de part. C’est mystérieux, intensément mystérieux. Ce qui importe le plus est mystérieux et peu dicible. Alors, encore la politique… le sens du sacré et du mystère. Réduire la politique à la gestion (et pas du tout à la co-gestion et à la participation pour des gestions plus consenties et surtout plus éclairées), c’est enlever toute possibilité de relation vraie – non de contrainte – entre dirigeants et gouvernés. Il manque une compassion entre humains, qui est le début de l’amour. La politique agonise dans notre pays, parce qu’il n’y a plus de relations que de contrainte, et le grand nombre y échappe par indifférence. Notre fille me fait penser… elle m’appelle aussi à être un dictionnaire des analogies et des synonimes, à inventer des histoires, ses désirs et ses fantasmes sont une interrogation lucide sur le possible et le réel. La famille n’est pas tant la cellule première de la société, que la clé de toute pédagogie, mais faire peser comme aujourd’hui la responsabilité de la société sur la famille, et les parents principalement, c’est tout prendre à l’envers. Nos évolutions sociales détruisent la famille, en grand et dans le détail, ainsi le langage, la communication, la violence, le prestige. Pour l’enfant, telle que notre fille me l’apprend, tout est nu, tout s’explique, la tricherie, la promesse non tenue sont impensables, de même que la séparation des parents ; elle accourt si nous nous embrassons, se place entre nous pour participer à l’élan et au geste et si nous élevons la voix et avons quelque vive réplique l’un vis-à-vis de l’autre, soit elle reste – spectaculairement et volontairement – interdite soit elle impose un silence qu’elle veut entendre… formule de sa maître d’école sans doute.

Autre parabole, valant en politique et au spirituel : ce dire sur l’œuvre d’un peintre, dans la familiarité esthétique et maintenant personnelle de qui je commence d’entrer… la rupture et la continuité. La rupture, c'est elle qui permet la continuité, qui est continuité. Vérifié dans nos étapes historiques : 1789 ou 1958, ruptures s’il en est, nous font nous retrouver nous-mêmes et nous continuer. La rupture qui divise et attaque la mémoire, non. La rupture lucide qui est le grand examen criblant l’essentiel et l’accessoire.

J’entre ainsi tardivement dans « ma » prière du matin. Je couriellerai ensuite à l’Elysée sur les chrétiens d’Orient, France : fille aînée de l’Eglise, qu’elle se saisisse de la question et la porte au Conseil de sécurité. Ces communautés, ces familles d’esprit, ou ces sociétés et ethniques sans Etat, qui les défendra, les exprimera ? Urgence d’humanité et de qualité…. exigence pour ceux que Dieu a choisis vers la foi et la connaissance de la vérité dans une religion vécue. [1] Dialogue étonnant du Christ avec ses disciples : tenez-vous sur vos gardes ! On s’attend à la description d’un ennemi, d’une menace ou l’on demeure dans le registre du vous ne savez ni le jour ni l’heure. Eh bien, non ! c’est la psychologie, le relationnement du pardon qu’enseigne Jésus : s’il se repent, pardonne-lui… que sept fois de suite, il revienne à toi en disant : ‘ je me repens ’, tu lui pardonneras. Encore, à l’école de notre fille, c’est bien entendu l’adulte ou « l’offensé » (celui qui récite et vit le Notre Père, par exemple… comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés) qui inspire au défaillant le mouvement de repentance et l’expression du désir d’être pardonné. Les disciples, souvent présentés comme balourds, comprennent étonnamment et mieux que nous (que moi) : Augmente en nous la foi. Une foi, relationnelle, celle qui fonde le pardon et la repentance, confiance en l’autre. Une foi qui a prise sur le réel, sur ce que nous prenons pour le réel, et qui bouleverse tout : vous diriez au grand arbre que voici : ‘ Déracine-toi et va te planter dans la mer ’, et il vous obéirait. Et sans le savoir, renouvellement si fréquent de cette expérience, les réflexions ou sentiments qui sont les miens ou que je subis avant d’entrer dans ma lecture matinale, sont rejoints par les textes de celle-ci. Ainsi, re-les dirigeants sinon la politique : Il faut en effet que le responsable d’une communauté d’Eglise (traduction ?) soit un homme sans reproche, puisqu’il est l’intendant de Dieu ; il ne doit être ni arrogant… ni avide de profits malhonnêtes. Et la famille ? (description de l’Ancien, s’il faut le comprendre comme le prêtre, le texte met à mal le célibat sacerdotal mais loin de diminuer l’exigence la hausse au vrai) : un homme sans reproche, époux d’une seule femme, père de famille dont les enfants soient croyants et inattaquables pour leur conduite et leur obéissance. Toute cette refondation sociale par l’exigence de la vie spirituelle, religieuse, chrétienne (intuition musulmane de ce mouvement même si la pratique, bien plus inscrite dans les faits sociaux, laisse à désirer). L’Eglise, selon Paul à Tite, ne légifère pas la société, elle propose et exige un type d’homme, de femme, d’enfants, un type de famille, de mariage, un type ultime de filiation cependant : mon véritable enfant selon la foi qui nous est commune. Espérance et foi sont une même confiance, et cette confiance partagée est communion. Lien.

[1] - Paul à Tite I 1 à 9 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Luc XVII 1 à 6

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