mardi 23 novembre 2010

lecture chrétienne du Coran - sourate 60 . versets 10 à 13


soir du mardi 23 Novembre 2010

Je continue de lire-méditer la sourate 60 – L’éprouvée. Islam et Eglise catholique ont en commun d’être caricaturés selon des préceptes et recommandations – « la morale sexuelle » à entendre le Vatican depuis Paul VI jusqu’à ce qui semble une atténuation ou un réalisme justifiés avec Benoît XVI, la place de la femme et la question conjugale dans l’Islam selon des faits divers, parfois dramatiques, les coups de fouet au Nigeria, la condamnation à la lapidation en Iran, la polygamie avouée chez des immigrés en Europe ou des Français musulmans – qui sont accessoires par rapport à la révélation qu’ils sont l’ambition et pour mission de propager.

Lorsque des croyantes qui ont émigré, viennent à vous, éprouvez-les. – Dieu connaît parfaitement leur foi.
10 La question est bien posée. L’homme éprouve mais sans certitude propre. Le système de dédommagement est le même qu’il s’agisse de femmes musulmanes ou non musulmanes. Pas de distinction pécuniaire selon la confession religieuse. Le Code civil, dans ses versions napoléoniennes, prévoyait certainement – dans le régime dotal – des dispositions analogues. Le Coran va loin puisqu’il prescrit des indemnisations même si quelqu’une de vos épouses s’enfuit chez les incrédules puis qu’à votre tour, vous l’emportiez sur eux, donnez en compensation à ceux dont les épouses sont parties, ce qu’ils avaient dépensé pour leur entretien. Sans doute, est-ce supposer une société où l’épouse – pas seulement la femme – est un bien. Mais un bien qui n’est pas fongible, et une personne libre de sa foi religieuse.

Au passage, la relation du croyant à Dieu : Dieu aime ceux qui sont équitables 8. Dieu connaît parfaitement leur foi 10. Dieu est celui qui sait, il est sage 10. Craignez Dieu en qui vous croyez ! 11. Dieu est celui qui pardonne, il est miséricordieux 12.

En fait, le croyant est exhorté à ne se tromper si sur ses alliés, ni sur son épouse. La probation humaine de celle-ci est peu contraignante, elle ressortit du Décalogue juif (les dix commandements adoptés aussi par les chrétiens) : elles n’associeront rien à Dieu, elles ne voleront pas, elles ne se livreront pas à l’adultère, elles ne tueront pas leurs propres enfants, elles ne commettront aucune infâmie12. MMB rend autrement cette dernière prescription : attribuer à leurs maris la paternité d’enfants illégitimes 12. Le texte induit aussi un rite ou une formalité – sociale ? religieuse ? – que je ne sais pas : le Prophète reçoit l’allégeance de ces croyantes, une introduction dans la communauté ? Hypothèse donc de nouvelles venues, des croyantes qui ont émigré 10

Fin de la sourate : essentielle. Le critère de la foi… le croyant se reconnaît – chrétien, musulman – en ce qu’il professe la résurrection : Dieu est courroucé par ceux qui désespèrent de la vie future comme les incrédules désespèrent des hôtes des sépulcres (Masson – Pléiade) qui n’ont nul espoir en la vie de l’Au-delà, tout comme les mécréants n’ont nul espoir en la résurrection des enterrés (trad. MMB =Mohamed El Moktar Ould Bah). Le chrétien n’espère pas, il croit. Ce n’est pas de l’aléatoire ; la récapitulation de la foi chrétienne qui n’est pas un texte d’évangile, mais un travail de l’Eglise, s’intitule par ses premiers mots, le Credo latin. Jésus, ressuscitant Lazare, pose à Marthe la question de sa foi en la résurrection : mais alors ce n’est pas de la même qu’il s’agit, c’est la résurrection au dernier jour, que l’Islam appelle celui du rassemblement. L’exceptionnalité chrétienne est que la résurrection du Christ, in tempore, gage ces résurrections ultimes. Le Coran rend avec force l’horreur de la condition mortelle, l’état du mort, constaté par les survivants, ceux-là conviés à espérer malgré ce qu’ils constatent. La résurrection de Lazare a le même réalisme : mais, Seigneur, il sent déjà.

Construction du Coran. Le sujet, apparemment accessoire, est enseigné à l’occasion d’un autre apparemment bien plus en vue. Ces confidences – sur Dieu, ou sur nous – discrètes sont décisives. Elle sont le bien commun de tous les croyants. Leur foi commune : Dieu est celui qui se suffit à lui-même (Masson) Il est bien suffisant (MMB) 6. Traduction sans doute approchée quel que soit l’exégète et qui ouvre une discussion dogmatique, puisque Dieu n’est Dieu que créateur, miséricorde et amour : cela suppose bien autrui, même pour Dieu quoiqu’en Lui.

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