jeudi 16 décembre 2010

avec le soir, viennent les larmes - textes du jour

Jeudi 16 Décembre 2010


Lassitude épouvantable, je ne peux lâcher à cause de mes aimées, ma foi ne sert de rien, mais la prière est une ouverture par elle-même, et il n’est de prière – possible, pour moi – qu’à Dieu, pas tant parce qu’il est sauveur ou proche, que parce qu’Il est et que c’est Dieu révélé. Textes du jour, que j’ouvre ! Le psaume… Et j’ai crié vers toi, Seigneur, j’ai supplié mon Dieu. Tu as changé mon deuil en danse. Que sans fin, Seigneur, mon Dieu, je te rende grâce ! [1] Réponse à l’âme qui crie et reçoit ainsi (notre âme, la totalité de nous-même en version accomplie, en version vie éternelle). Ne crains pas, tu ne seras pas confondue ; n’aie pas honte, tu n’auras plus à rougir, car tu oublieras la honte de ta jeunesse, tu ne penseras plus au déshonneur d’avoir été abandonnée. Ton époux, c’est ton Créateur… il se nomme ‘Dieu de toute la terre’. Echo saisissant de confidences reçues hier après-midi d’une Africaine, vivotant en banlieue, abandonnée du père de ses six enfants, qu’elle a dû laisser à eux-mêmes dans une maison là-bas à la charge de la providence, d’une hypothétique fratrie elle-même surchargée, chaque deuil d’adulte accroissant le nombre d’enfants à porter par les survivants, les comportements masculins habituels, la honte si elle rentrait d’Europe après avoir tenté d’atteindre l’Eldorado. Naturellement sans papiers, et ayant engraissé un soi-disant avocat ne lui laissant qu’un numéro de portable. Pitié souvent de la police, à titre de tel ou de tel de ses préposés, le numéro de dossier pour un recours contre l’arrêté de reconduite à la frontière valant parfois titre de séjour… ces ingéniosités de traqués et de gardiens de ‘l’ordre’…Comment ne pas comprendre ni vivre cette pitié qui saisit si souvent le Christ, pas tant devant les maladies individuelles, que devant l’errance de la foule entière, le ‘forum des Halles’ à Paris hier soir… mouvement brownien, dominante de la jeunesse, mais les visages un à un… les emplois de caisses, de vente, de « sécurité » tenus par des immigrés… notre civilisation et sa dérive vers on ne sait quelles dictatures dont les nouvelles générations n’auront pas même conscience. Misère des deux côtés de l’Equateur, même si elle est apparemment différente. Rue des Bourdonnais, un site de la fondation ou association Emmaüs, l’Abbé Pierre, là de 1954 à 1958, une plaque le 22 Janvier 2008 posée par un sans-abri… Alors qu’êtes-vous allés voir ? Un homme aux vêtements luxueux ? Mais ceux qui portent des vêtements magnifiques et mènent une vie de plaisir sont dans les palais des rois. Un va-nu-pieds parlant d’un va-nu-pieds. Tout le peuple qui a écouté Jean, y compris les publicains, a reconnu la justice de Dieu, en recevant le baptême de Jean. Mais les pharisiens et les docteurs de la loi, en ne recevant pas ce baptême, ont rejeté le dessein que Dieu avait sur eux. Prière de ceux qui s’agenouillent, dont je suis, entraînant d’âme mes aimées : tu m’as fait remonter de l’abîme, et revivre quand je descendais à la fosse. Dieu me permette de mettre le chant du psalmiste au mode de l’espérance et du futur, proche, s’il est possible. A Dieu, rien d’impossible. .. Mais dans mon amour éternel, j'ai pitié de toi, dit le Seigneur, ton Rédempteur, car quand même j'aurai pu, nous aurions pu, de notre côté y mettre un peu du nôtre.

[1] - Isaïe LIV 1 à 10 ; psaume XXX ; évangile selon saint Luc VII 24 à 30

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