mardi 21 décembre 2010

nous attendons notre vie du Seigneur - textes du jour

Mardi 21 Décembre 2010


Prier… je suis tellement abasourdi et tellement au point zéro., que je ne suis plus que machinal. Intentions : nous, cette disciple de JL et ses détresses et recroquevillements, ces pays que pilonnent l’exaction et la confusion, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, la Biélorussie, et sans doute bien d’autres, cette Chine écrasant les siens et devenue dangereuse par notre faute : qui est à l’échelle ? intime et planétaire, de l’histoire du monde et de ma peine intense, celle de mon impuissance et de ma stérilité ? sinon Celui vers lequel je vais m’agenouiller… Voici mon bien-aimé qui vient ! … il escalade les montagnes, il franchit les collines, il accourt comme la gazelle, comme le petit d’une biche. Le voici qui se tient derrière notre mur ; il regarde par la fenêtre, il guette à travers le treillage. Tandis que je suis submergé par tant de fins de vie autour de moi, objectives et silencieuses, ou en moi, subjective et d’âme, ce chant, le Cantique des cantiques, tellement ésotérique, tellement initiatique – à mes treize-quinze ans dans mon « ignorance », il fut mon régal et ma rêverie – semble incongru. Pourtant, ce mur, c’est bien le rempart que nous avons laissé s’établir pour empêcher de sourdre le bonheur et sa simplicité. Et celui qui vient, n’est-il pas mon créateur, mon Seigneur et mon Dieu, Jésus après la résurrection, la résurrection à laquelle nous sommes conviés ? [1] Il aura en toi sa joie, son allégresse, il te renouvellera par son amour, il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête. Le salut, la proposition sont nuptiaux, c’est-à-dire le compagnonnage total entre Dieu et nous, certainement pas la récapitulation de nos dettes, de nos erreurs, de nos impasses, de nos vieillissements, de nos échecs. La joie de notre cœur vient de lui, notre confiance en son nom très saint. Quel paradoxe, alors que je suis et nous sommes tels que je m’apparais, que nous nous apparaissons, et que de fait nous sommes : complètement démunis. Prélude et condition du Magnificat : Heureuse, celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. Marie, sans aucun passif dans la conduite et l’avancée de sa vie, sans péché ni erreur, la promesse simple d’un mariage tranquille, conviée surnaturellement à l’exceptionnel qui l’extravertira complètement sans pourtant lui faire rien perdre d’une intériorité d’accueil, de contemplation, de prière. Avec elle, prier. Quant au reste, en route rapidement. Ce n’est pas la route et l’effort de la faire qui compte, mais ce vers quoi elle court, je cours, nous courons. Elle entra. Vérifier le dire de l’ange, que sa vieille cousine est bien enceinte ? Non, l’aider, l’accompagner, la saluer, communier.


[1] - Cantique des cantiques II 8 à 14 ; Sophonie III 14 à 18 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Luc I 39 à 45

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