mercredi 19 janvier 2011

il y avait là un homme dont la main était paralysée - textes du jour

Mercredi 19 Janvier 2011

Prier… [1] le talent de l’évangéliste Marc, c’est le raccourci, et la vie, les sentiments, la vérité c’est cela. D’un côté Jésus, navré de l’endurcissement de leurs cœurs, et de l’autre : une fois sortis, les pharisiens se réunirent avec les partisans d’Hérode contre Jésus, pour voir comment le faire périr. L’amour a toujours ses scories, ses limites humaines, ses ambiguités, la haine : non, elle est entière, d’un bloc, sans fissure, pure si l’on peut écrire. La haine… on observait Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat ; on pourrait ainsi l’accuser… Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien, ou de faire le mal ? de sauver une vie, ou de tuer ? L’amour avance, visage découvert, poitrine offerte, il s’expose. La haine combine, fuit. Ils se taisaient. Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leurs cœurs, il dit à l’homme : ‘Etends la main’. Celui-ci l’étendit et sa main redevint normale. Ce n’est pas le mal qui fait problème et interroge, puisque la haine est partout, c’est que l’amour et le bien, le rachat et la libération restent possibles, même humainement, et que – dans la dialectique à laquelle je crois, nous croyons – le salut soit finalement l’issue, ce qui l’emporte et l’emportera. L’auteur de la lettre aux Hébreux commente avec habileté le peu qui est écrit sur Melchisédech : tout cela le fait ressembler au Fils de Dieu. Soit… Melchisédech porte un nom qui veut dire ‘roi de justice’ ; de plus, il était roi de Salem, c’est-à-dire roi de ‘paix’, et puis il n’est pas question de son père, ni de sa mère, ni de ses ancêtres, ni du début de son existence ni de la fin de sa vie. Soit, mais de Jésus, ne savons-nous pas tout ? et ce sacerdoce n’est-il pas le nôtre par Lui ? La parabole vaut davantage si je la comprends comme une manière de Dieu de passer à travers nos us et coûtumes, nos cultures, nos traditions et notre histoire, de les assumer et même de nous dire que sans doute Il les inspira pour que cela soit tellement notre nature et tellement la matrice de notre adhésion à la réalité de son Christ et de notre libération (de nous-mêmes). – Je reviens au récit évangélique. Jésus entra dans une synagogue ; il y avait là un homme dont la main était paralysée. On observait Jésus… en somme : le guet-apens. Aussi, « le monde renversé » : le sauveur, le bienfaiteur, Dieu qu’on attend non pour l’acclamer mais pour « le faire aux pattes ». Bravo, nous tous !

[1] - lettre aux Hébreux VII 1 à 17 ; psaume CX ; évangile selon saint Marc III 1 à 6

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