vendredi 18 février 2011

celui qui veut sauver sa vie la perdra - textes du jour

Vendredi 18 Février 2011

Prier… deux thèmes qui me sont chers. Le mythe de Babel, c’est le langage, l’explicite ne coincidant pas avec l’implicite qui a brouillé la communication, aquelle est si différente de la communion. Le langage vrai, l’expression est empathie, divination, intuition immédiate, les animaux, la nature ont ce langage, les irruptions ou visitations de Dieu en nous, notre mouvement vers Lui, nos cris d’amour entre humains (et parfois de haine) sont aussi ce silence qui pousse, vient, vit. Le message transmis par Bernadette est si simple, en si peu de mots qu’il périme par avance les logorrhées de bien des « apparitions » ensuite : ma réticence pour Mezzugorgié (où je ne suis pas allé) est là, ce qui n’enlève rien à la force des rassemblements que ce lieu appelle, mais le message est autre, et n’est pas sans doute celui qui est débité. Me semble-t-il… Si quelqu’un a honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aussi aura honte de lui. [1] Constamment, l’Ecriture et l’expérience nous donnent un Dieu incommensurable, des comportements insensés de l’homme, et cependant un chemin allant de l’Un à l’autre, et que l’Un indique à l’autre. Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même… Réponse, le fruit volé, la tour de Babel. Le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. Même mystérieuse observation de Dieu qu’à propos de la connaissance du bien et du mal, et aussi de l’arbre de vie : s’ils commencent ainsi, rien ne les empêchera désormais de faire tout ce qu’ils décideront. Prométhée empêché ab initio ? Du lieu, qu’il habite, il observe tous les habitants de la terre, lui qui forme le cœur de chacun, qui pénètre toutes leurs actions. Leçon, à première lecture : les hommes dispersés parce qu’ils se sont trompés d’œuvre à élaborer. L’œuvre elle-même, démesurée et hors nature, est empêchée au prix fort : l’incompréhension et la dispersion désormais. Autre méditation et autre interrogation, cette annonce du Christ, apparemment non réalisée, mais qui avait tant motivé les premiers chrétiens : parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le règne de Dieu venir avec puissance.
L’école de notre fille. Le mouvement des arrivées, les groupes venant de la garderie, les mères ou les pères, les enfants, le sourire presque toujours de ceux-ci, les retrouvailles et les isolements en cour de récréation, une sorte d’attente de l’heure. L’heure-contenu et non l’heure-signal ou mesure du temps. Retour, le ciel blanc brillant, le brouillard, les silhouettes d’arbres, pas encore le feuillage, pas d’oiseaux, le soleil encore plus brillant, encore plus blanc. Tout est parabole, plus on avance dans le mystère humain dont le seuil est sans doute l’absurdité, le non-sens, l’angoisse, plus on va vers le mystère divin si quelques éclats nous en restent ou nous en viennent, et d’un mystère à l’autre, la raison et l’espérance reviennent ou arrivent, lentement mais solidement. Nous travaillons à notre renommée, pour n’être pas dispersés sur toute la terre. … C’est là que le Seigneur embrouilla le langage des habitants de toute la terre ; et c’est de là qu’il les dispersa sur toute l’étendue de la terre.

[1] - Genèse XI 1 à 9 ; psaumeXXXIII ; évangile selon saint Marc VIII 34 à IX 1

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