dimanche 17 avril 2011

- textes du jour

Prier…[1] recherche dans saint Jean des étapes du complôt politique, relecture personnelle des quatre versions de la passion, travail priant que je me donne pour cette Semaine Sainte. Je retiens ce matin le commentateur et le prophète, Paul et Isaïe. Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu, mais au contraire il se fdépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. Impossible d’imiter, de se « configurer », d’imaginer. Il n’y a pas place pour une substitution ou une sainteté humaine par accompagnement du Christ en procès et en croix. Il y a au contraire à s’abandonner devant le cœur-même de la révélation évangélique : deux faits, l’incarnation de Dieu en la personne de son Fils, la remise de cette condition humaine à l’entier de l’humanité. Réponse première de celle-ci, massacrer celui-là. La rédemption se fait par un péché et un manque de discernement autrement plus graves, importants et décisifs que ceux marquant la Genèse et l’emblématique premier couple humain. Isaïe nous donne cependant à vivre les sentiments et l’attitude d’âme du Christ, car la rédemption nous est accordée non par un fait, mais par une relation, l’adoption de nous tous par le Christ, forme évangélique des noces du Créateur avec sa créature, de l’Agneau avec l’épouse qu’est l’humanité entière préfigurée dans sa novation par l’Eglise, quelles que soient les insuffisances pitoyables qui la caractériseront toujours (cf. l’ex-évêque de Bruges, totalement inconscient et irresponsable, mais Pierre reniant trois fois son maître tant aimé, a donné l’exemple si je puis écrire). Nous sommes écrasés par nos péches et lacunes, et Dieu fait homme est broyé par nous. Que vit cet homme alors ? comment vit-il sa passion, LA passion ? J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats. Le Seigneur Dieu vient à mon secours : c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu mon visage dur comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu. [1] - Isaïe L 4 à 7 ; psaume XXI ; Paul aux Philippiens II 6 à 11 ; Passion selon saint Matthieu XXVI 14 à XXVII 66

Aucun commentaire: