mardi 26 avril 2011

nous attendons notre vie du Seigneur - textes du jour

Mardi (26 Avril) de Pâques 2011


Prier et supplier… textes d’hier que je n’ai pu lire, ceux de ce jour où nous a quitté ce moine, cet homme surtout que j’ai aimé, avec des éclipses et des séparations, pendant quarante-huit ans, d’une telle exigence de perfection non envers son interlocuteur ou son ami, mais envers l’univers afin que tout coincide avec le beau, le vrai et afin que tout concourt au bien commun. Hantise de la justesse, simplicité et sincérité de l’examen de soi qu’il me fut souvent donné de partager… quand l’Eglise, le monachisme donnent l’homme que nous sommes, que Dieu ne se dit aux tiers que par ce qu’Il fait de l’un de nous, ce qu’Il a fait de l’un de nous… Comprenez ce qui se passe aujourd’hui, écoutez bien ce que je vais vous dire. Pierre, si souvent en dessous de « tout » pendant le ministère public et la Passion de son Maître pourtant adoré et aimé de lui jusqu’à l’impossible, si souvent « à côté de la plaque » avec parfois des lumières : heureux es-tu fils de Jona… ce n’est pas la chair qui t’a révélé cela… (il venait de dire après d’autres et avant d’autres, mais plus solennellement que jamais et au nom de tous : tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant), c’est Pierre qui fait la synthèse, c’est Pierre, l’instrument total de la Pentecôte, de l’Eglise, de l’humanité enfin au fait [1]. Cet homme, livré selon le plan et la volonté de Dieu, vous l’avez fait mourir en le faisant clouer à la croix par la main des païens. Or, Dieu l’a ressuscité en mettant aux douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir… Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins. Celles et ceux qui meurent en coincidence de tels textes lus universellement, juste alors : ma mère pendant qu’est évoquée, selon l’Apocalypse, la Jérusalem nouvelle sans pleurs et sans plus beoin d’une lumière naturelle, Jacques M. moine prêtre de Solesmes, apôtre et témoin en Mauritanie. carrière devant les hommes et les frères, ensemencement des intelligences, embrasement parfois des cœurs et communion, mais indicibilité de l’œuvre intérieure de Dieu en lui, en elle, et par eux, en nous. Quand l’un de nous devient, passé à Dieu, le trésor de tous. Je regardais le Seigneur sans relâche, s’il est à mon côté, je ne tombe pas. Les deux réactions, les âmes de mystiques et d’amoureux : et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : ‘Je vous salue’. Elles s’approchèrent et, lui saisissant les pieds, elles se prosternèrent devant lui. Et celle des stupéfaits, ceux d’avant la Pentecôte : chargés de garder le tombeau, ils allèrent en ville annoncer aux chefs des prêtres ce qui s’était passé. Pierre leur répond : comprenez ce qui se passe aujourd’hui, après que les hommes, la société, le tout venant aient dicté l’agnosticisme en chacun de nous : voilà ce que vous raconterez.


Et aujourd’hui [2], Marie-Madeleine restait là dehors, à pleurer devant le tombreau… ‘On a enlevé mon Maître, et je ne sais où on l’a mis’. Tout en disant cela, elle se retourne et aperçoit Jésus qui était là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Il lui demande… Le prenant pour le gardien, elle répond… Jésus lui dit alors : ‘Marie !’ Elle se tourne vers lui et lui dit :’Maître’. Et elle passe de l’accaparement à la propagation de la foi. J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’il m’a dit. Le relais passe, Pierre, puis l’Eglise, puis nous tous : convertissez-vous.. vous recevez alors le don du Saint-Esprit. C’est pour vous que Dieu a fait cette promesse, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont loin, tous ceux que le Seigneur notre Dieu appellera. Nous sommes chacun pour tout autre, chacun croyant, incroyant, doué ou muet, en crise ou en sensation de bonheur, pour tout autre souffrant, incroyant, agnostique, religieux, spirituel, inculte, enfant ou décrépit, entre sourds et avugles nous sommes tous les pour les autres témoins de Dieu, du salut quoi que nous vivions, du seul fait que nous vivons et serons accueillis au travers de notre mort par ce premier-né si singulier : cesse de me tenir, noli me tangere, je ne suis pas encore monté vers le Père. La complète disponibilité du Christ, c’est plus encore que son incarnation, son retour au Père par la résurrection. Etapes de la vie de Dieu, étapes de notre foi. Quelle nouvelle à donner aux autres ? dont Jésus charge Marie-Madeleine : dans la version de Jean, ce n’est pas le rendez-vous en Galilée… mais des nouvelles selon le plan le plus spirituel : va plutôt trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. J’entends et regarde tandis qu’au chœur de l’abbaye qu’il s’était choisi par clair appel, mon cher Dom Jacques MEUGNIOT (14 Juillet 1927 + 25 Avril 2011), couché entre les quatre planches qu’il plaisantait devant moi, en me montrant de sa fenêtre la tombe qui s’ouvrirait pour lui, regarde maintenant, d’yeux fermés, notre au-delà si prometteur.

[1] - Actes des Apôtres II 14 à 32 ; psaume XVI ; évangile selon saint Matthieu XXVIII 8 à 15

[2] - Actes des Apôtres II 36 à 41 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Jean XX 11 à 18

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