vendredi 20 mai 2011

maintenant, rois, comprenez, reprenez-vous, juges de la terre - textes du jour

Vendredi 20 Mai 2011


Le vertige des événements, après leur ivresse, celle des faits, le tournoiement d’une réalité changeant comme les décors à vue du spectateur. Ce qu’on croyait intangible. Leçon de réalisme : la précarité. – Les commentaires sur hier depuis dimanche, l’unisson dans quelque sens que ce soit, mais l’unisson, signe le plus souvent de cécité, et évidemment ces affichages rendent le grand nombre passif. Il est psychologiquement décisif que Jésus, de son vivant terrestre, comme aujourd’hui selon son Eglise (et donc nous), reste controversé, n’ait jamais fait l’unanimité, qu’il y ait eu constamment à son sujet une opposition entre les faiseurs de l’opinion et le grand nombre. Aux meilleurs moments, celui-ci est enthousiaste, au pire, il hurle à la mort. Aujourd’hui, il est selon toute apparence – dans la version chrétienne du monothéisme pour les pays dits développés – indifférent.
Admirable Bonaventure dont je me suis engagé à rédiger une courte biographie, sans en avoir lu une ligne et n’en sachant que la joute avec Thomas d’Aquin au cours de laquelle il s’inclina par l’intelligence supérieure que sont l’empathie et l’humilité… et admirable Thomas dit le Jumeau, modèle de notre doute et donc de notre foi, une foi tout entière dûe à la prévenance particulière du Christ. [1]
Là où je suis, vous y serez aussi. Quoiqu’à quelques heures de sa mort et encore ancré de toute son incarnation parmi nous, Jésus est dans la vie éternelle, la vie de Dieu-même. Pour aller où je m’en vais, vous savez le chemin. – Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? – Moi, je suis la Voie, la Vérité et la Vie, personne ne va vers le Père sans passer par moi. Tout est dit, notre foi, la vie éternelle, notre participation à Dieu, notre essence même en tant que création avec tout le vivant, et notre personnalité propre avec son histoire, nos petits tumultes, notre grande capacité si souvent gâchée ou retardée d’exercice, ne « fonctionnent » que par Jésus. Thomas l’incrédule qui aura droit à son apparition à lui, quoique devant les autres, pose la question la plus humaine, celle du bon sens, pose les conditions de foi les plus raisonnables… et se fait répondre, et se fait exaucer… Ne soyez donc pas bouleversés. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Qui, même agnostique, ne croit en Dieu tout en se convainquant que cette croyance n’est pas possible… alors… croyez aussi et, là, tout commence. La promesse que Dieu avait faite à nos pères, il l’a entièrement accomplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus.

[1] - Actes des Apôtres XIII 26 à 33 ; psaume II ; évangile selon saint Jean XIV 1 à 6

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