vendredi 10 juin 2011

ils avaient seulement avec lui certaines discussions - textes du jour

Vendredi 10 Juin 2011


Prier… [1] l’affectivité a beaucoup de plats au menu des textes bibliques, autant dans le Nouveau Testament (la page de maintenant sur l’interrogation du Christ à Pierre le triple renégat devenant le triple pasteur, les disciples rejoints sur la route d’Emmaüs, les cantiques selon saint Luc, les apparitions au matin de Pâques, le « jeune homme » riche, et tant d’autres épisodes) que dans l’Ancien Testament… c’est un chemin d’appropriation chaleureuse. Je n’ai pas encore vérifié si c’est celui des enfants qui – spirituellement – se posent, à la source de la foi que nous leur transmettons, des questions bien plus fondamentales (fondatrices) que les nôtres d’âge censément adulte… L’essentiel pourtant est factuel, souvent sévère. Festus exposa au roi Agrippa, accompagné de sa sœur, la célèbre Bérénice, qui séjournait chez lui à Césarée, la situation de Paul … au sujet d’un certain Jésus qui est mort, mais que Paul déclarait toujours vivant… j’ai demandé à Paul s’il voulait aller à Jérusalem pour y être jugé sur cette affaire. Mais Paul a fait appel pour que son cas soit réservé à la juridiction impériale. L’essentiel est que l’ « apôtre des gentils » veut être jugé « mondialement » et non selon Israël. Prophétisme pas seulement de sa propre fin humaine, de sa mort physique, mais de la rencontre décisive entre Rome et le christianisme. Et encore aujourd’hui entre César et Dieu. Aujourd’hui, je transposerai : entre les systèmes, notamment financiers et ce qu’ils ont induit en échelle de contre-valeurs, et les hommes en tant que tels cherchant leur expression collective (les politiques, les syndicats, etc…) et ne la trouvant plus. C’est la vérité qui fait tout éclater. Paul la proclame dans sa version la plus simple et la plus totale. Elle est factuelle. Le Christ est paradoxal avec Pierre, comme avec chacun de nous : 1° notre liberté, Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? y compris celle de l’orgueil et celle de la trahison, 2° une mission en « échange » de notre disponibilité, si infirme soit-elle : sois le berger de mes brebis, 3° tout devrait alors être dit…non, le destin personnel qui n’est apparemment pas brillant : t’emmener là où tu ne voudrais pas aller, et enfin 4° comme s’il ne s’était pas encore agi de cela : puis il lui dit encore : ‘suis-moi’. Jean, l’évangéliste, a-t-il bénéficié d’un tel dialogue et d’un tel appel ? Sans doute non, son intimité affective, mystique et spirituelle a été son lot. Le témoignage qu’il a laissé, évangile, lettres et apocalypse sont majeurs mais ils sont allés d’eux-mêmes sans ordre de mission. Suis-moi n’est pas la parole de celui qui sera crucifié le le lendemain de la dernière Cène et à la suite d’un procès qui épouvante Pierre, c’est la parole d’un Ressuscité qui part préparer les places promises.

[1] - Actes des Apôtres XXV 13 à 21 ; psaume CIII ; évangile selon saint Jean XXI 15 à 19

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