dimanche 10 juillet 2011

connaître la liberté - textes du jour

Dimanche 10 Juillet 2011


Prier… [1] charivari du monde, tohu-bohu qui n’est pas celui de la Genèse, ordonnée et tranquille que fut la création, mais qui est peut-être la manière des hommes et de nos civilisations et sociétés de muter ou de se changer : en bien, je crois. Sur ce fond, l’aventure individuelle de chacun. Ma fatigue, la surcharge de tout. Changer le monde et l’univers ? le souhaiter ? l’entrevoir ? sans doute mais ce qui est à ma portée, c’est l’abandon actif et confiant à Dieu qui change mon rapport à moi-même et me remet tranquillement à aimer les autres, mes proches, nos rencontres ensemble, en famille, et à tenter d’aider ceux qui crient et dont les cris nous sont perceptibles. Souffrance et dilemme du Christ, pour Qui la foi – que nous vivons ou définissons beaucoup trop selon un contenu (un fatras plus ou moins organisé) ou un comportement d’adhésion (souvent incompréhensible, parfois enviable pour autrui – n’a été de son vivant terrestre qu’ouverture et disponibilité à Sa propre personne. Fermeture, ouverture : aucune dialectique, aucune parole, aucun miracle, pas même le Calvaire n’opèrent cela. L aliberté humaine est telle que Dieu n’y peut rien (à vue humaine, notre vue des autres). Le cœur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouchés les yeux, pour que leurs yeux ne voient pas, que leurs oreilles n’entendent pas, que leur cœur ne comorenne pas, et qu’ils ne se convertissent pas. Sinon, je les aurais guéris ! Parabole du semeur… circonstances spectaculaires, un concours de peuple inouï… Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord du lac. Une foule immense se rassembla auprès de lui, si bien qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur la rivage. La voix qui porte, la réceptivité apparente, la parabole porte sur la réceptivité : celui qui a des oreilles qu’il entende ! Le diagnostic du Christ est découragé : si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, qu’ils écoutent sans écouter et sans comprendre. Ainsi s’accomplit pour eux la prophétie d’Isaïe : Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas. Alors ? double malédiction. Jésus habité par les Ecritures qu’Il accomplit et auxquelles Il donne le sens. La foule, de bonne volonté le plus souvent, mais complètement « à côté » ? Paul – avec cette expérience troublante que je vis si souvent depuis des années : mon exhorde mental avant de lire et même d’entrer en prière a son écho et sa sorte de réponse ou de rééducation du regard de l’âme et de l’espérance dans ce que je lis une fois l’Ecriture sous les yeux – Paul donc : nous le savons bien, la création tout entière crie sa souffrance, elle passe par les couleurs d’un enfantement qui dure encore. Et elle n’est pas seule. Nous aussi nous crions en nous-mêmes notre souffrance ; nous avons commencé par recevoir le Saint-Esprit, mais nous attendons notre adoption et la délivrance de notre corps. Et tandis que le Rédempteur explique aux disciples la parabole qu’ils n’ont pas davantage compris que la foule – eux sont « élus » et l’un d’eux (référence que je n’ai pas à l’esprit) pose la question montrant une grande générosité spirituelle et une belle humilité : pourquoi nous et pas tout le monde – le Père, par Isaïe, donne la solution : La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avori fécondée et l’avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission. Sauvés. – Fauchage autour de nos maisons, élagage de jeunes arbres, tout hier matin, mais au prix annuel de la coupe de ces fleurs bleus ne s’ouvrant qu’à telle heure des débuts de journées, au haut de longues tiges légèrement velues. Heureusement, elles repoussent chaque fois, je ne me souviens plus si ce sera pour l’an prochain ou dès ces semaines-ci : je les regrette. Couper une pousse de chêne me semble un meurtre. Et pourtant. Les foisonnements multidirectionnels : lierre et ronces aussitôt en appétit si de quoi grimper leur est offert. La vie impose le débat, elle ne s’y prête pas facilement, elle dit ses règles, nous sommes toujours débutants face à elle qui est notre environnement et notre intimité. Qui sommes-nous ? si nous ne sommes habités par Dieu et ce qu’Il nous inspire : confiance, espérance, regard vers d’autres que nous. La création a gardé l'espérance d'être, elle aussi, libérée de l'esclavage, de la dégradation inévitable pour connaître la liberté, la gloire des enfants de Dieu.

[1] - Isaïe LV 10 à 11 ; psaume LCV ; Paul aux Romains VIII 18 à 23 ; évangile selon saint Matthieu XIII 1 à 23

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