dimanche 10 juillet 2011

il veille sur le chemin de ses amis - textes du jour

Lundi 11 Juillet 2011


Prier… [1] qu’est-ce qu’il y aura pour nous ? … Il aura en héritage la vie éternelle. La question est posée par Pierre : voilà que nous avons tout quitté pour te suivre… Lui, il a maison (les disciples et Jésus y « squattent »), femme, probablement enfants, de la terre si cela cumule à l’époque avec l’état de pêcheur ? Il a en tout cas du bien et des attaches. Alors tu comprendras la justice, l’équité, la droiture : les seuls sentiers qui mènent au bonheur. Toute la foi d’Abraham, fondée sur l’appel et la parole de Dieu, quoiqu’elle leut eût préexisté, puisque comme Marie, initialement sans vocation particulière, il est tellement disposé à suivre les itinéraires ordonnés par Dieu (Abraham obéit Marie consent), est l’attente que se réalise des promesses : le pays, l’enfant. C’est de l’ordre de l’héritage et de la transmission. La vie éternelle, bien suprême en soi, nous est promise de cette façon. Le Nouveau Testament nous a fait passer du tangible : terre et descendance, à la vie. Tu comprendras la crainte du Seigneur, tu découvriras la connaissance de Dieu. S’adressant à « mes » scouts, comme à moi, un an après notre rencontre – miroir de la Sarthe depuis la marbrerie, l’abbaye, forteresse 1880, embossée le long de la rivière seigneuriale – Dom Jacques Meugniot se plaçait, nous plaçait aux débuts d’une vie : spirituelle, humaine. Dans ce lieu t’attend la plus grande aventure du monde. Pas encore quarante ans d’âge. Après vingt-cinq ans d’érémitisme, une réflexion à m-voix en cours d’une retraite d’Avent donnée à des frères bénédictins dans un autre monastère que celui de ses vœux : la beauté, l’attendre comme une révélation. Ces heures-ci, le visage d’un ami de ma chère femme, de beaucoup son aîné, artiste s’il en est parce qu’écrivain autant qu’aquarelliste, esthète sachant respecter et montrer, visage précisément de moine mais dans cette Suisse de Solleure et de l’Ementhal. L’évocation de ceux qui nous précèdent et nous enseignent mène à la vie. Quand je songe aux quinze-vingt ans vécus, subis de force depuis ma disgrâce professionnelle et que j’ai « au mieux » la même période de force et de lucidité « devant moi », je me dis que j’ai gagné dans ces années à enfin comprendre et connaître la vie, et que ce qu’il me reste ici bas, ne m’appartient pas mais doit être dédié. Il veille sur le chemin de ses amis… Oui, si tu demandes le discernement… Le passage des Proverbes… mais Sénèque aurait pu l’écrire… est celui qu’emprunte le fondateur, né à Nursie…Incline ton cœur vers la vérité… Soit ! mais ce n’est pas possible à l’homme sans que la geste de sa vie soit personnelle, non de son fait, mais par appel. Jésus, le lac, les disciples. Etre vu de Dieu, c’est déjà – dès que je le découvre ou ressent, et chaque jour, chaque heure nous interrompt par cette sensation qui nous est donnée – c’est déjà être appelé. La vie, accessoirement la sagesse. Contenant, contenu, chemin.

[1] - Proverbes II 1 à 9 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Matthieu XIX 27 à 29

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