Prier… [1] paroles mystérieuses du Christ, dont certaines ont leur écho direct dans le Coran, le jugement à venir induit une échelle de valeurs et une conduite de vie immédiates. Le christianisme donne le jugement au Fils, dont le retour – que des disciples purent presque dater (certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le Fils de l’homme venir dans son Règne) – est d’abord pour l’opérer, et cribler les vivants et les morts. Tous éléments du Credo romain que ce jugement et ce retour. Attente comme les Juifs, jugement comme les Musulmans. Mais le chrétien, ainsi que son nom – reçu à Antioche – dès les premières années de l’Eglise n’attend pas tellement des événements qu’un immédiat compagnon de route, ou plutôt sa route n’est possible qu’en compagnie. Jésus ne la présente qu’en union à lui – les disciples le vécurent physiquement pendant les trois ans de cette pérégrination prédicante que fut le « ministère public » de leur maître mais n’en furent pas plus avancés que nous au plan de la foi et de la compréhension du dessein divin, puisqu’il leur fallut, comme à nous selon les sacrements et notre chemin à chacun, la Penetecôte, le Christ précisément déjà absent. Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Jésus dit bien : sa croix, chacun la nôtre, pas la sienne, trop lourde, quoique le joug soit doux et léger. Enfin, un argument pascalien avant la lettre : que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme ? plus littéralement : quel avantage en effet un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il le paye de sa vie ? et quelle somme pourra-t-il verser en échange de sa vie ? L’Ancien Testament, tel que proposé par Moïse récapitulant pour son peuple ce qu’ensemble ils ont vécu, nous replace du côté de Dieu tant Celui-ci a fait pour nous. Examen de vie, pas dans le sens de nos fautes, mais selon les bienfaits reçus. Or, tous nous sont accordés en vue de nous donner la foi, et de nous faire désirer cette union à Dieu, ce compagnonnage sur lesquels insiste le Christ. Il t’a été donné de voir tout cela pour que tu saches que le Seigneur est Dieu, et qu’il n’y en a pas d’autre. De même que la fidélité aux commandements n’est qu’en vue de notre bonheur : afin d’avoir toi et tes fils, bonheur et longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu. Contemplation malaisée mais prière tout indiquée.
[1] - Deutéronome IV 32 à 40 ; psaume LXXVI ; évangile selon saint Matthieu XVI 24 à 28
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