jeudi 4 août 2011

vos pères m'ont défié et provoqué alors qu'ils me voyaient agir - textes du jour

Jeudi 4 Août 2011


Ne retrouvant toujours pas mon fascicule Prions en Eglise, tandis que tout continue de dormir… je me débrouille avec mon vieux missel d’Hautecombe… [1] approuvé par l’abbé de Clervaux et l’évêque de Luxembourg, en 1975, mais les « missels » de mon enfance furent successivement le « Dom Lefebvre » avec des bois pour chaque messe, puis le « Feder », tous deux bilingues latin-français. Hier après-midi, nous visitions en famille un un ami de maintenant de longue, date longtemps dans la haute hiérarchie du PC. Nous rencontrons sa mère. Nous la trouvons remarquable, pas seulement d’opinion et de continuité dans l’analyse, elle a fait toute sa carrière à France-Télécom. ancienne façon et, restée en relations avec de jeunes collègues, elle dit encore mieux que nous qui vérifions le transfert à la sous-traitant de tout le savoir-faire et aussi de tout le risque social, y compris les accidents du travail, ce qui se vit aujourd’hui dans cette entreprise. Nous glosons tous enfin sur le temps actuel et cette sensation, pas vraiment dite, de se retrouver dans cette course à l’abîme et ce compte-à-rebours d’ici la catastrophe que les générations précédentes vécurent à la fin des années 30. Je ne peux la complimenbter sur elle et son fils qu’en citant l’évangéliste et cette femme de la foule : Heureuse la mère dont tu as sucé le lait… ni elle ni lui n’ont la Bible sur la table de chevet, mais je crois bien qu’un chrétien pratiquant n’aurait pas mieux compris. La Cananéenne d’hier et de toutes les époques et civilisations. Ma chère femme lui avait aussitôt trouvé un regard magnifique. Même assertion il y a huit jours à rencontrer l’épouse d’un autre ami, ingénieur électronicien et pilier, quant à lui, de Pax Christi : l’épouse vieillie sous le haranais et chacun des enfants à la vie plus que compliquée, parfois tragique d’impasses et d’engrenages : regard magnifique. Hier, un regard regardant, l’autre jour un regard contenu, priant, attentif à infiniment plus que le moment, l’interlocuteur resitué, enveloppé, accepté comme compagnon. Nous marchions sur un chemin de douane. La foi selon les œuvres ? oui, mais pour que l’œuvre soit bien attribuée à Dieu, n’y a-t-il pas le cœur, même agnostique (et surtout agnostique), qui d’avance est ouvert à l’émerveillement… Pour eux, tu feras jaillir l’eau du rocher et tu feras boire la communauté et ses bêtes. – Ecoutez donc, rebelles. Est-ce que nous pouvons faire jaillir de l’eau pour vous de ce rocher ? J’allais continuer sans lire, quelle foi en Moïse, s’engageant devant tout le peuple à l’exécution d’un ordre reçu intimement et apparemment impossible à réaliser ! Et pourtant, le Seigneur dit alors à Moïse et à son frère Aaron (ils viennent d’inhumer Myriam, celle qui avait entonné le cantique d’après le massage de la mer Rouge) : puisque vous n’avez pas eu assez de foi pour manifester ma sainteté devant les fils d’Israël, vous ne ferez pas entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne. Mystère… responsabilité intense de chacun de nous dans la conduite de notre ensemble humain. Echo, Jésus, à la profession de foi de Pierre : je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auraas délié sur la terre seraa délié dans les cieux. Evidence que je reçois maintenant : Yahvé s’adressait au seul patriarche, pour chacune des générations, ou à un prophète unique. Nous en connaissons la liste, nous en lisons les dialogues qui traitèrent pratiquement tous les sujets, de la dialectique générale du salut aux législations et aux constitutions les plus précises… Mais c’était du tête-à-tête, rapporté ensuite par l’impétrant. Les évangiles au contraire nous donnent un Dieu dialoguant avec beaucoup, sans doute des privilégiés, les Douze, pas forcément les plus intelligents et ceux qui manifestèrent la plus grande compréhension de ce qu’ils recevaient. Des foules -mêmes bénéficièrent de ces dialogues. Naguère, les prodiges. L’évangile d’aujourd’hui, une responsabilité, une mission… mais Pierre à peine investi par celui qu’il vient de reconnaître : Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! … le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : Dieu t’en gardes, Seigneur, cela ne t’arrivera pas. De fait, le nouveau Moïse, humble et faillible comme le premier, ne supportera pas la Passion, trahira sans même comparaître, se désolidarisera et ne sera pas au pied de la croix. Pierre, c’est nous, moi.

[1] - Nombres XX 1 à 13 ; psaume XCIV ; évangile selon saint Matthieu XVI 13 à 23

Aucun commentaire: