samedi 17 septembre 2011

ils nous a faits et nous sommes à lui - textes du jour

Samedi 17 Septembre 2011


La mort et la vie… les vivants et les morts… Le silence. L’accueil à l’instant où commence l’étreinte amoureuse, transmutant le regard, la chair et le sourire, ce que l’autre voit de nous, en ressent, ce que je ressens et regarde, l’accueil-communion. Instant et durée vécu quand meurt devant moi qui suis là, celui que j’aime, que j’ai aimé, qui m’aima, communion-accueil de ce qu’il se passe et nous concerne ensemble intensément. Alors l’unité de soi, l’unité ressentie de l’autre, la simplification nue à l’extrpême, n’être que ce qui est vécu, que ce que je vis, que ce qu’elle, que ce qu’il vit, la mort, l’étreinte, rien que cela… rien que… Je viens d'arriver de… où je viens de mettre en terre Maman. Elle s'est éteinte doucement, et lentement. Nous avons pu être auprès d'elle, M… et moi-même, en ses dernières minutes.La mort est le miracle de la vie, puisqu'elle ouvre sur la vie. Je le reçois d’un ami et compagnon d’enfance, total… l’après-midi de la veille, j’avais lu l’indicible d’une correspondante presque quodiennement attentionnée et dont je ne connnais pas encore le son de la voix : Je vais aller cette après-midi aux funérailles de ma mère. N’ayant jamais pu lui « parler » ….. je lui ai fait une dernière lettre que je lui mettrai dans sa tombe. J’appréhende quelque peu. J’ai pu parler des affreuses relations familiales au prêtre qui célébrera et suis soulagée. De celle que je rencontrai si jeune et jolie fille, il y aura bientôt trente ans, le message déjà rétrospectif : Maman s'est éteinte le 6 aout à Paris, l’enterrement a eu lieu le 11 août dans l'intimité à….Une autre messe sera célébrée en l'église d’Auteuil en octobre. Tristesse. Les pierres tombales, ma mère qui me dicte l’inscription que nous y mettrons et qui se reprend du matin pour la veille : a quitté tous les siens, est retournée près des siens, et aussi la confidence de ses derniers mots peu avant le temps de l’apparente non-connaissance : ce soir, j’ai des idées noires. Le sourire restait si clair. Marguerite, en fin d’après-midi, hier, sans préambule, te dire quelque chose, Papa, elle veut la confidence. Elle me dit : merci. Nous avions seulement vécu les minutes, les jours, les années précédentes, bientôt sept, sans rien de saillant. Merci.


Jaillissements. Prière, silence, les yeux qui se ferment, que nous fermons, les nôtres, les yeux de … Venez dans sa maison lui rendre grâce, dans sa demeure chanter ses louanges, rendez-lui grâce et bénissez son nom. [1]Priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Une tierce présence entre qui nous aimons… vivant ou mourant, mort ou ici… et moi, nous, vous, tous ensemble… en présence de Dieu qui donne la vieà toutes choses, et en présence du Christ Jésus qui a témoigné devant Ponce Pilate par une si belle affirmation… Celui qui fera paraître le Christ au temps fixé, c’est le Souverain unique et bienheureux, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, le seul qui possède l’immortalité, lui qui habite la lumière inaccessible, lui que personne ne peut voir. … Et il a habité parmi nous. Parabole du semeur, l’autre manière de dire et vivre, et réfléchir celle du grain de blé et de sa fécondité conditionnelle… enfin du grain est tombé dans la bonne terre, il a poussé, et il a porté du fruit au centuple. Oui, nous ne sommes que terre, mais là et en cela est notre éternité. Jésus, accessible, entendu par ses contemporains, sinon compris, esquisse à grands traits, chacune de nos existences dans son éventualité de bonheur ou de stérilité : ceux qui sont au bord du chemin… ceux qui sont dans les pierres… dans les ronces, ce sont ceux qui ont entendu, mais qui sont étouffés, chemin faisant, par les soucis, la richesse et les plaisirs de la vie et ne parviennent pas à maturité. Je sais que des siècles durant ou bien des « gens » aujourd’hui, frères et sœurs, peut-être par excès d’attention et trop peu de prière, s’interrogent : où suis-je ? au bord du chemin, dans les ronces ? et alors ? je ne m’interroge pas sur mon état et sur ma situation, je suis sûr d’être sauvé, je regarde la main qui sème en moi, au-dessus de moi, quel que soit mon terrain, il saura le racheter et de celles qui sont pleurées et accompaagnées ces jours-ci, et de Claire qui souffre et pour laquelle nous luttons, Dieu, son Christ, fera la gerbe, le bouquet, le fruit de la persévérance. Il nous a faits et nous sommes à lui.


Pour Claire, idée... lui faire parvenir des diaporamas à regarder avec ses parents sur écran d'ordinateur. Hier soir, notre fille en demande douce, presque silencieuse et de pérsence et de communion m'en demanda. J'en ai de quelques amies depuis Noël ou Pâques...

[1] - 1ère lettre de Paul à Timothée VI 13 à 16 ; psaume C ; évangile selon saint Luc VIII 4 à 15

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