Prier… [1] l’évangéliste – percepteur des impôts, donc lettré, peut-être connaisseur en droit familial, si la fiscalité de l’époque ? – insiste sur l’incarnation du Christ autant que sur sa généalogie, une incarnation extra-ordinaire : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils auquel tu donneras le nom de Jésus, c’est-à-dire ‘le-Seigneur-sauve’, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. L’ange avertissant et rassurant Joseph est l’avant-dernier prophète, après Isaïe et avant Jea-Baptiste. Tout cela arriva pour que s’accomplit la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel qui se traduit : ‘Dieu-avec-nous’. Commentaire de Michée : ses origines remontent aux temps anciens, à l’aube des siècles (la généalogie). Un rassemblement et un salut : ceux de ses frères qui resteront rejoindront les enfants d’Israël… Ils vivront en sécurité… Sens spirituel, notre accession à la divinité qui nous fut naturelle à notre création à l’image et à la ressemblance de Dieu et qui nous est restiuée par l’incarnation et la rédemption. Leçon de Paul : ceux qu’il a aussi destinés à être l’image de son Fils, pour faire de ce Fils l’aîné d’une multitude de frères… Place de Marie, alors : elle est donnée par Isaïe dont elle reprendra le chant, en y joignant celui d’Anne, mère de Samuel : Je tressaille, je tressaille à cause du Seigneur ! Mon âme exulte à cause de mon Dieu ! Car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couverte du manteau de justice. Contemplation aussi simple que magnifique, visuelle par excellence : la Vierge à sa naissance aujourd’hui fêtée. Tu seras une couronne brillante dans la main du Seigneur, un diadème royal entre les doigts de ton Dieu. Peut-concevoir que tout ait été fabriqué – pas seulement dans le récit des faits – mais dans cette extraordinaire anticipation que donne Isaïe et dans ce commentaire si audacieux (la ressemblance à Dieu de la Genèse à la Bonne Nouvelle) alors que les contextes respectifs étaient si différents de ce mystère auxquels le prophète et Paul s’attachent, et consacrèrent leur vie ? La foi par constatation de l’impossible, résolu seulement parce que cet impossible est la vérité. Quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour.
[1] - Michée V 1 à 4 ; Paul aux Romains VIII 28 à 30 ; cantique d’Isaïe LXI 1 à 11 passim & 62 1 à 3 ; évangile selon saint Matthieu I 1 à 23
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