jeudi 3 novembre 2011

l'humilité est l'intelligence de l'intelligence (phrase retenue d'une retraitante à la Flatière) - textes du jour

Jeudi 3 Novembre 2011


Prier… [1] la gerbe des colères, des dépressions mais aussi du sourire et de la voix d’un enfant, sa logique à lui, ses calendriers, attentes et échéances, une intense bonne volonté mais aussi cette liberté encore vierge qui veut cohérence et réalisation de rêve. La légitimité, c’est cela. Soif de justice, certitude que seul le bonheur est normal. Chemin… aucun d’entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même. Paul ne continue pas comme on pourrait l’attendre : nous mourons pour les autres, nous vivons pour les autres. La réalité et le mouvement ne sont pas un altruisme intenable et endogamique. Dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur. L’apôtre conclut abruptement : chacun de nous devra rencdre compte à Dieu pour soi-même. L’évangile proposé en regard est celui des paraboles sur « l’utilité marginale » : si l’un de vous a cent brebis et en perd une… si une femme a dix pièces d’argent et en perd une… La conclusion n’est pas une affirmation mais une constatation, aussi naturelle que la recherche, naturelle la joie d’avoir retrouvé brebis ou drachme. Je reviens à Paul : pourquoi juger ton frère ? Toi, pourquoi mépriser ton frère ? Tous nous comparaîtrons devant le tribunal de Dieu. Et comprends, la recherche de la brebis ou de la drachme n’est pas notre fait, même si ce comportement est bien humain, il est celui de Dieu à notre recherche. Valorisation extrême de chacun non à raison d’un genre de vie égocentrique ou pas, mais parce que nous Lui appartenons, comme la brebis au berger, comme la pièce d’argent à la bonne dame, joie des voisins de l’une et de l’autre, mais joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. Je bute et trébuche, ne voit qu’un peu… prier. Appartenir à l’Autre par excellence, et pourtant être cherché de Lui, être désiré de Dieu car nous sommes libres. La liberté est notre seul titre de noblesse, elle fait notre devoir : la reconnaissance de notre responsabilité, mais dès notre mise en route nous sommes accompagnés, appelés. Ces troupeaux faisant duvet à flanc de montagne, solidaires et mouvants comme les nuages dont précisément les apparences sont celles du moutonnement. Tranquillité irrépressible de la vie quand elle a son chemin, son guide, joie de l’enfant qui donne la main, choisit son côté, veut porter le cartable trop lourd puis délègue… et s’échappe, grille ouverte de la cour.
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[1] - Paul aux Romains XIV 7 à 12 ; psaume XXVII ; évangile selon saint Luc XV 1 à 10

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